WARNING : CE CHAPITRE CONTIENT DES PASSAGES PORTANT SUR LE SUICIDE, ET DES CHOSES VRAIMENT PAS TRÈS JOYEUSES. NE PAS LIRE SI VOUS ÊTES SENSIBLE.
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Harry s'affala sur un des canapés et ouvrit une bouteille, qu'il but d'une traite. Le liquide lui brûlait la gorge, mais tant pis. Il se sentait déjà un peu mieux.
Et puis de toute façon, il n'aurait même pas dû être là, toute cette journée n'aurait pas dû se passer comme ça. Ron n'aurait pas dû lui crier dessus à propos de Ginny, parce que ce n'était vraiment pas aussi simple que ça le paraissait, Hermione n'aurait pas dû rajouter une couche, et aurait dû le soutenir, puis elle n'aurait pas dû lui dire des choses qu'il n'avait pas comprises.
Elle lui avait dit qu'il n'était pas le seul à avoir des problèmes, mais il était au courant, il n'avait pas besoin d'Hermione pour le savoir. Et d'un côté, elle avait tort. Oui, les autres aussi avaient des problèmes, mais pas aussi gros que les siens. Sirius était mort - il en faisait d'ailleurs encore des cauchemars - , Dumbledore était en train de lui expliquer le principe des horcruxes, Voldemort cherchait sans cesse à le tuer, sans compter la connexion qui les unissait. Harry était censé être le sauveur du monde, mais il ne voulait pas de ce rôle. Et puis, pour rajouter un problème de plus à son tas de problèmes déjà bien assez gros, il était potentiellement, et même de façon très certaine, amoureux de Draco Malfoy.
Mais Harry avait beau faire tous les efforts du monde pour se convaincre qu'il avait raison, que c'était Hermione qui ne comprenait pas, il n'arrivait pas à faire taire la petite voix dans sa tête qui lui hurlait que c'était sa faute, qu'il avait tout foiré, qu'il n'était qu'un petit con égoïste.
Et pour faire taire la voix, Harry vida une autre bouteille de whisky pur feu.
Et s'il abandonnait tout ? S'il arrêtait tout simplement de se battre ? S'il arrêtait de souffrir pour rien ? Tout serait bien plus simple s'il arrêtait tout simplement.
Il reverrait ses parents, Sirius, Cédric, tous ceux qu'il avait perdus. Il ne devrait plus se battre continuellement pour lutter contre Voldemort, pour sauver le monde alors qu'il n'avait que seize ans. Il n'aurait plus sa vie si compliquée qu'il détestait tant.
Et de toute façon, qu'est-ce qui le retenait ? Ron et Hermione n'étaient plus là, Sirius non plus, Dumbledore pourrait se démerder tout seul avec ses horcruxes à la con, parce que de toute façon, quelle était la différence entre un jeune sorcier même pas diplômé et un vieil homme, sage, puissant, et très doué ? Si Harry était capable de faire le travail des horcruxes, pourquoi Dumbledore ne pourrait-il pas le faire ? Dumbledore était injuste.
Le monde se porterait mieux sans lui, et il ne dérangerait plus personne avec ses problèmes. Et s'il pensait à lui, au lieu de vivre pour les autres ? S'il arrêtait de se sacrifier à chaque seconde de sa vie, et qu'il vivait pour lui, pour une fois ? S'il faisait ça, il donnerait raison à Hermione. Merlin qu'elle serait ravie d'avoir à nouveau eu raison, pensa Harry.
Et s'il n'était plus là, les journaux parleraient de lui comme un lâche, comme un traître, comme celui que tout le monde croyait être le sauveur mais qui a finalement fini par tout abandonner. Il ne se montrerait pas courageux, il ne serait pas digne d'être à Gryffondor, tous ses honneurs disparaîtraient. Mais qu'est-ce qu'il en aurait à faire ? Lui serait bien là-haut, enfin en paix.
Harry vida une troisième bouteille. Cette fois, il ne sentit même plus la douleur de la brûlure.
Qu'est-ce qu'il y avait après la mort ? Est-ce qu'il retrouverait vraiment ses parents, comme il l'avait toujours pensé, ou bien est-ce qu'il se réduirait seulement en poussière ?
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Rendez-vous nocturnes
Fanfiction{TERMINÉE} * Durant sa sixième année à Poudlard, Harry Potter se découvre une obsession pour Draco Malfoy, une obsession qui le pousse à espionner le Serpentard, jour et nuit. Persuadé que Draco est un mangemort, Harry tient à prouver qu'il a raison...