8. Enlèvement improvisé

1.6K 143 344
                                    

Le lendemain, Draco fit tout son possible pour éviter Potter. Il ne devait surtout pas le voir. Depuis quand le suivait-il dans la salle sur demande ? Pourquoi le suivait-il ? Avait-il découvert ce qu'il tramait ? Allait-il le dénoncer aux professeurs ?

Et surtout, pourquoi diable fallait-il que cet imbécile, stupide, et arrogant Gryffondor se mêle de tout ?!

Honnêtement, Draco avait longuement hésité à aller en cours. S'il y allait, il allait devoir affronter Potter. Et ça, il n'en avait vraiment pas envie. Il brûlait d'envie de savoir ce que ce stupide Griffy avait bien pu découvrir sur lui, mais ce n'était pas non plus comme s'il pouvait aller le lui demander.

Salut Potter, dis, tu te souviens l'autre jour, quand tu m'as suivi contre mon gré pendant que je faisais quelque chose que je n'étais pas censé faire, qu'est-ce que tu as vu au juste ?

Non, Draco ne pouvait simplement clairement pas faire ça. Ça revenait clairement à avouer qu'il avait préparé quelque chose de mauvais et qu'il cherchait à savoir s'il avait besoin d'effacer des preuves.

Sans compter que Potter n'attendait que la bonne occasion pour le vendre aux professeurs, Draco en était bien conscient. Et à tous les coups, Granger et Weasley étaient au courant. Et connaissant Granger, Draco savait que si Potter avait tout découvert - même sans comprendre - il était cuit. Granger était malheureusement bien plus intelligente que Potter.

Draco avait toujours l'espoir qu'elle ne soit pas au courant, elle n'aurait certainement pas laissé Potter sortir après le couvre-feu et enfreindre les règles, mais il savait très bien que cet espoir était infime. Alors il était simplement cuit.

En se dirigeant vers son cours d'histoire de la magie, Draco traversait des couloirs, marchait en traînant les pieds, très peu motivé à l'idée d'entendre le seul professeur fantôme de tout Poudlard rendre un sujet passionnant aussi intéressant que la recette d'un potage pour carottes.

Il pensa à Potter, et se dit que s'il le pouvait, il lui arracherait les yeux, quand il sentit une main l'attraper violemment et le tirer en arrière. Il n'eut pas le temps de crier ou de dire quoi que ce soit qu'il se retrouva dans une salle de classe vide, la porte soigneusement verrouillée.

Draco n'eut même pas besoin de voir son ravisseur pour deviner de qui il s'agissait. Potter.

-Il faut qu'on parle, tonna le Gryffondor.

Il paraissait assuré et sûr de lui, mais Draco aurait mis sa main au feu que c'était tout le contraire, qu'il avait agi sur un coup de tête et qu'il commençait à regretter.

-Ça t'arrive souvent de kidnapper des gens, Potter ?

-Qu'est-ce que tu faisais dans la salle sur demande ?

-Pourquoi tu m'as suivi ?

-Qu'est-ce que c'est que cette armoire bizarre ?

-Pourquoi tu me suis partout ?

-Pourquoi tu as attaqué Katie et pourquoi tu as empoisonné cette bouteille d'hydromel ?

-Pourquoi tu tires toujours beaucoup trop de conclusions hâtives ?

Visiblement, Potter ne savait plus quoi dire, puisqu'il rougit. Draco ricana.

-Pourquoi tu rigoles ?

-Tous les mêmes, ces Gryffondor... Vous agissez toujours sans réfléchir, vous vous mêlez de ce qui ne vous regarde pas, et vous pensez toujours tout savoir.

Potter rougit encore plus, et un sentiment de victoire s'insinua dans la poitrine de Draco.

-Ce n'était pas la première fois que tu me suivais, n'est-ce pas ?

Potter baissa les yeux. On aurait dit un enfant qui aurait fait une bêtise, pensa Draco. Draco voyait que Potter perdait le contrôle de la situation, alors il en profita pour inverser les rôles.

-Combien de temps ? Qu'est-ce que tu as découvert ?

-C'était quoi cette armoire ?

-Ce ne sont pas tes affaires Potter ! cracha Draco.

-Tu as attaqué Katie... Et Ron...

-Exactement ce que je disais, les Gryffondor pensent toujours tout savoir... Tu ne doutes vraiment jamais de toi Potter ? Tu ne te remets jamais en question ? Je t'assure, tu devrais.

Puis Draco s'avança vers la porte, toujours bloquée. Et Draco n'était pas assez stupide pour essayer un Alohomora, c'était un sort que même des Poufsouffle pouvaient prévoir !

-Ouvre.

Et Potter ouvrit. Draco crut halluciner. Est-ce que ça avait vraiment marché ? Potter lui avait vraiment obéi ?

-Qu'est-ce qui ne va pas avec toi ?! D'abord tu me suis, puis tu tentes de me kidnapper, mais en fait, tu me laisses te mener à la baguette... Je sais que c'est peut-être trop te demander d'être logique ou clair, ou même de te servir de ton cerveau - aussi petit soit-il - mais quand même ! Quelle mouche t'a piqué, Potter ?!

Mais le Gryffondor ne répondait pas, se contentant de garder les yeux continuellement baissés.

-Potter ! Potter ! Quoi, tu ne peux plus me regarder en face depuis que tu m'as espionné ouvertement ?

Mais Potter se renfrogna encore plus, et Draco savait qu'il se sentait coupable, bizarrement. Il en aurait presque eut de la peine s'il n'avait pas été aussi exaspéré.

-Regarde moi, au moins ! Ce que tu m'énerves ! Tu ne te gênais pas pour mater, dans la salle !

Potter écarquilla les yeux et rougit subitement. Draco avait dit ça au pif, mais visiblement, il avait touché juste. Potter avait maté.

-Attends quoi ? Tu m'as vraiment maté ? Mais t'es sérieux ??

-Non... balbutia Harry. J'ai pas... J'ai pas maté...

-Et voilà qu'il ne sait plus parler, soupira Draco. Alors je vais être simple. J'ai pas le temps de blablater, je suis déjà en retard, mais reviens dans la salle sur demande ce soir, à 22:00. Et fais en sorte d'être en capacité de parler à ce moment-là, parler à un mur est vraiment très désagréable.

Puis il sortit la tête haute, pas peu fier de l'effet qu'il venait de faire au jeune Potter.

oOo

Chapitre de 1000 mots.

Des pronostics sur ce qui va se passer pendant le rendez-vous ?

Rendez-vous nocturnesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant