10. Détresse

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Pdv Clarke
Mardi 4 septembre ~ matin

5h. Mon réveil sonne. Vous vous demandez sans doute pourquoi j'ai mis mon réveil aussi tôt. Eh bien tout simplement pour me venger de Bellamy. Je ne supporte pas qu'il me fasse le genre de coup qu'il m'a fait subir aujourd'hui en m'enfermant dans les toilettes. Le pire c'est qu'il s'est débrouillé pour diffuser mes insultes dans tout le lycée, juste pour me provoquer. Et si je ne réponds pas à cette provocation, il risque de prendre la grosse tête, ce que je veux à tout prix éviter. De toute façon, mon caractère de battante entêtée que j'ai hérité de mon père comme de ma mère ne me permettrai pas de le laisser gagner.

J'ai donc eu l'idée de m'introduire chez lui en douce avant qu'il ne se réveille pour déposer de la colle extra forte sur sa couronne de cheveux d'ébènes. C'est une partie de son corps qu'il ne soigne jamais mais c'est aussi la partie à laquelle il tient le plus puisque ses boucles désordonnées sont, d'après lui, le meilleur moyen de faire craquer les filles.

Rentrer chez lui ne sera pas le plus difficile du projet car ma mère possède un double des clés et que nous sommes voisins. En effet, nos deux familles sont très proches tant géographiquement qu'amicalement depuis que le père Blake a quitté la maison. La mère de Bellamy est un peu comme ma seconde maman car elle a toujours été là pour moi. Je n'avais jamais rencontré Octavia avant la rentrée d'hier mais je sais déjà que nous nous entendrons bien puisque c'est écrit à travers le destin de nos deux familles. Quoiqu'il en soit, j'ai prévu de m'introduire chez eux aujourd'hui avant qu'ils ne soient réveillés donc personne ne devrait me voir, pas même Octavia ou Aurora, leur mère, et encore moins Bellamy car si il me prend la main dans le sac, je risque de passer un mauvais quart d'heure.

A cette idée, je sens l'adrénaline s'infiltrer dans chaque cellule de mon corps pour augmenter la rapidité de mes gestes. Je sors de mon lit, m'habille et me coiffe en un temps record puis je prends discrètement les clés dans le bol en faïence qui les abritait et sors de la maison avec autant de discrétion. Lorsque je me retrouve enfin dehors, l'air frais suffit à me réveiller définitivement et me donne assez d'énergie pour traverser la rue en direction de la maison des Blake.

Arrivée en face, je glisse la clé dans la serrure métalique. Celle-ci grince alors que je tourne l'instrument d'un mouvement souple du poignet. Je prie silencieusement pour que personne n'ai entendu mon geste. Je suis consciente que le moindre petit bruit pourrait très bien trahir ma présence car je sais que les Blake ont une tendance à avoir le sommeil agité à cause des évènement douleureux dont leur passé est chargé. J'espère juste que je les trouverais endormis à cette heure matinale. Je m'introduis à l'intérieur de la maison puis me faufile dans les couloirs que j'ai tant parcouru autrefois, jusqu'à tomber sur la chambre de Bellamy. J'entre sur la pointe des pieds pour être sûre de ne pas le réveiller. Pourtant, quand je m'approche avec mon pot de colle à la main, prête à lui faire regretter son coup d'hier midi, je ne le vois pas. Il n'est pas dans son lit.

N'ayant pas prévu cette situation dans mon plan, je prend deux minutes pour réfléchir à l'endroit où il pourrait se trouver au beau milieu de la nuit. Je décide de passer en revue toutes les chambres de la maison. J'inspecte la chambre en face de celle de Bellamy qui semble être celle dans laquelle Octavia a enménagé vu la pile de vêtements féminins qui se trouve aux pieds de son lit et la commode sur laquelle repose toute sorte de maquillage. Cependant, comme celle de Bellamy, je trouve la chambre vide de présence humaine, comme si les deux adolescents avaient soudainement disparu.

Un mauvais présentement s'installe en moi sans que je puisse lutter contre, pendant que j'entreprend de visiter la chambre d'Aurora pour m'assurer qu'elle s'y trouve. Je n'arrive pas à retenir mon cri en découvrant la scène qui s'offre à mes yeux. Aurora est assise, pantelante, à même le sol, en appuyant son dos contre le bois dur de son lit. Elle semble peiner à respirer car elle se tient la gorge et souffle de manière exagérément prononcée. Lorsqu'elle se rend compte de ma présence, je la vois bouger sa main en pointant du doigt quelque chose. Je suis son geste et me précipite vers l'armoire à pharmacie qu'elle me désigne. J'en sors un masque à oxygène rechargé et m'empresse de lui apliquer sur le visage.

Pendant un instant, je vois la peur dans ses yeux puis cette lueur disparait alors que le masque commence à faire son effet. Je la sens se détendre sous la main que j'avais posé délicatement sur son bras. Son regard se vivifie à nouveau et je remarque une expression de gratitude sur son visage fatigué par toutes ses émotions. Elle n'a pas besoin de me remercier avec des mots car son simple sourire lui permet d'exprimer son entière reconnaissance.

J'attends quelques secondes qu'elle ai repris un rythme de respiration normal avant de la tirer vers moi dans un câlin expressif. Elle me partage la peur qu'elle a eu pendant que je lui transmet mon soulagement. Cependant, ce qui me touche le plus à ce moment sont les trois mots qu'elle chuchote doucement à mon oreille :
Merci ma chérie.

Je lui réponds sur le même ton attentionné non sans laisser place à une teinte d'ironie:
Avec plaisir. Appelle moi la prochaine fois que t'es au bord de la mort.

J'essaye de lui redonner le sourire et de la faire relativiser sur ses problèmes pulmonaires car je sais que c'est de ça dont elle a besoin. Mais alors qu'un sourire commence à étirer les lèvres d'Aurora, je me rappelle de la raison de ma présence ici.

Où sont Bellamy et Octavia ? Lui demandais-je avec empressement. Je ne les ai pas trouvés dans leurs chambres.

Je jette un coup d'œil à l'horloge en chiffres romains qui se situe au dessus de la grosse commode blanche qui meuble la pièce.

Il n'est que cinq heure et demie, ce n'est possible qu'ils soient déjà partis à l'école. Repris-je.

Cependant, en voyant que mon inquiétude est reflétée par les traits du visage d'Aurora, je tente d'optimiser sur la situation.

Peut-être qu'ils sont juste parti prendre l'air ? Condèdais-je sans y croire pour autant.

En observant l'expression toujours aussi inquiète d'Aurora du coin de l'oeil, je me fis à l'idée qu'elle n'était pas dupe de mon optimisme. Et j'avoue que je commençais à sérieusement être rongée par l'inquiétude.

Je vais partir à leur recherche. Lui promettais-je. Mais d'abord, je t'aide à te remettre dans ton lit, ok?

Elle se laissa faire en me remerciant une dernière fois puis je quittais sa chambre pour vérifier l'absence de Bellamy et Octavia à l'étage du bas. En effet, je n'avais pas pris le temps de l'analyser avant de monter. Malheureusement, je ne trouvais personne. J'allais ouvrir la porte d'entrée pour partir chercher les frères et sœurs Blake quand quelqu'un me devança dans mon projet et tourna la poignée avant moi. Je reconnu le visage de Bellamy qui me fixait comme si il avait vu un fantôme. Je fus tellement soulagée de le voir que je ne pu m'empêcher de lui lançer avec sarcasme :
Je ne savais pas que je te faisais autant d'effet.

Inspire le présent & expire le passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant