Inspire le présent & expire le passé

39. Futur policier

Pdv Lincoln
Jeudi 11 octobre ~ fin d'après-midi

Je me dirige vers le bureau des admissions où Roan m'a donné rendez-vous pour discuter de mon intégration dans l'école. Je n'ai aucune appréhension quant à cette entrevue puisque Roan est un homme fort sympathique qui m'a immédiatement adopté. A peine m'avait-il rencontré qu'il me proposait déjà de prendre un café.

J'avoue que je n'ai pas à me plaindre d'aussi bien m'entendre avec lui. Dans cette toute nouvelle ville, il est celui qui m'a le mieux accueilli. Moi qui pensait que ce serait Octavia, je m'étais bien trompé. Cette dernière ne me parle même plus.

Quoi qu'il en soit, je suis arrivé devant la porte du bureau sur laquelle je toque trois petits coups. La voix grave de Roan m'invite à entrer, alors je m'exécute. Lorsque j'ouvre la porte en grand, je suis surpris de voir non seulement Roan mais aussi Bellamy habillé d'un Tshirt brun et d'un jean noir, assis nonchalamment sur le bureau des admissions comme si il avait passé toute sa vie à cet endroit.

Lincoln, je ne te présente pas Bellamy. Me fit Roan. Il parait que vous vous êtes déjà rencontrés.

Content de te revoir. Renchérit Bellamy en affichant un sourire joyeux.

De même. Répondis-je à Bellamy en lui rendant son sourire.
Vous vous connaissez ? Demandai-je en les désignant tous les deux d'un geste de la main.

Assez bien oui. Répondit Roan.

Il raconte n'importe quoi ! Le coupe Bellamy alors que Roan semblait vouloir développer sa phrase. Je viens à peine de le rencontrer et d'ailleurs je ne l'ai pas tellement apprécié. Il ne fait que parler d'enquêtes policières. Rien de plus ennuyeux !

Je conçois cela. Je désire quitter cette école qui me rabâche cela à longueur de journée. Quelle calomnie ! Continuai-je en rentrant dans le jeu de Bellamy.

Vous avez fini ? Nous demande Roan alors que nous rions de bon coeur.

Alors, pour de vrai, d'où est-ce que vous vous connaissez ?

Je te l'ai déjà dit, on vient de se rencontrer et je ne l'aime pas.

Très drôle Blake, on a compris. Alors, Roan ? Dis-je en m'adressant à celui que je considère comme le plus sérieux des deux.

On est meilleurs amis depuis un bail en fait. Tu te souviens quand on s'est rencontrés toi ? Demande Roan en se tournant vers Bellamy.

Ahah tu jouais encore au chevalier. Répond celui-ci en riant. 

Tu rigoles! C'est toi qui jouais à ça avec ta princesse Clarke. Rétorque Roan.

Je me déclare coupable. Tu devais être le dragon dans l'histoire. Réplique Bellamy.

Je vois bien Roan faire le monstre, c'est vrai. Concédai-je pour prendre part à la conversation.

Bon, assez divagué. Nous coupe Roan, reprenant son air sérieux. Je t'avais fait venir pour parler de ton intégration Lincoln. Ça te dérange si Bellamy est là ?

Non, absolument pas. Répondis-je franchement.

Très bien, alors commençons. Reprit Roan. Comment te sens-tu dans cette école Lincoln ?

Très bien. J'adore les cours, les gens sont très acceuillants et la nourriture est plutôt bonne, donc tout va pour le mieux.

Parfait alors. Tu arrives à rattraper les cours ?

Oui, ils ont fait à peu près la même chose que ce que j'avais fait à Polis donc j'arrive bien à suivre.

Super. Et au niveau de la ville, ça se passe comment ? Tu t'y plais ?

J'adore Arkadia. Vraiment. C'est une ville dynamique qui reste calme par endroits. Les bâtiments sont super beaux et, en plus, ma coloc est assez bien placée.

Je suis content que ça te plaise. Reprit Roan. Bellamy m'a dit que ça ne c'était pas forcément bien passé avec Octavia. Tu veux en parler ?

J'espère juste qu'elle va se rendre compte que j'ai fait tout ça pour elle et que ça la fera changer d'avis.

J'en suis sûr. Intervient Bellamy. Mais peut être que tu devrais lui donner un coup de pouce.

Tu penses ? Lui demandais-je. Je ne crois pas qu'elle me laisse faire la moindre chose. Elle a été assez claire sur cela.

Ma soeur se braque très facilement je sais mais elle ne saura te résister longtemps. Tu devrais tenter quelque chose. Me conseilla Bellamy.

Mais elle m'évite ! M'écriai-je.

Alors fais lui une surprise. Réplique le brun. Il faut qu'elle soit obligée de te confronter.

Bon, je ne veux pas vous chasser mais j'ai encore du boulot. Nous coupe Roan en faisant la moue.

Très bien, très bien. Fit Bellamy, levant les mains en l'air en signe de capitulation. Dis toujours qu'on te dérange !

Je vais y aller alors. Concluai-je, un peu gêné de mon intrusion entre ces deux meilleurs amis.

Lincoln, ça te dirait d'aller prendre un café avec moi pour qu'on organise un truc pour Octavia.

J'ouvre la bouche pour parler mais aucun son n'en sort, tellement je suis surpris de sa proposition.

Tu lui manque. Elle ne peut pas être complètement heureuse lorsque tu n'es pas à ses côtés. Et je ne veux que son bonheur.

Devant ma mine effarée, il me redemande :
Alors, t'es partant ?

Plutôt, oui ! C'est gentil de m'aider à la récupérer.

De rien, c'est pour elle que je fais ça. Me répond-il avec un naturel surprenant.

Nous saluons Roan qui reste travailler sur ses dossiers et nous nous dirigeons jusqu'à un petit café situé à proximité de l'école. Une fois installés, je prend l'initiative de lui demander :
Alors, tu as une idée de ce qu'on pourrait faire ?

Pas précisément mais je peux la mettre dans un train en lui cachant les yeux avec un bandeau et lui demander de ne pas le retirer avant que le train ait démaré.

Bonne idée. Elle te fait confiance donc ça va marcher.

La question principale reste la destination. Tu connais un endroit où elle rêve d'aller ?

J'ai ma petite idée pour ça, oui. Répondis-je, pensif.

Lors de toutes les années que nous avons passées ensemble, Octavia et moi, elle a eu le temps de me partager ses rêves les plus chers. Parmi eux, il y avait une certaine ville qu'elle rêvait de visiter. C'est cette même ville dans laquelle j'avais emménagé lorsque j'ai quitté l'orphelinat. Je pensais qu'elle viendrait me rejoindre lorsqu'elle aurait 18 ans mais c'est finalement moi qui l'ai rejoint.

Très bien alors je m'occupe de prendre le billet d'aller et toi tu lui organise une surprise là-bas.

Parfait. Ça me va. Prends un billet Arkadia/Polis s'il te plaît. 

Okay. Avec ça c'est sûr qu'elle te pardonnera. Me dit-il, confiant.

Je l'espère. Déclarai-je.