31. Un geste de travers

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Pdv Bellamy
Samedi 6 octobre ~ fin d'aprem

Je crois que je n'ai jamais été aussi inquiet de toute ma vie. Clarke est à terre devant moi, recroquevillée sur elle-même, les yeux clos. Le sentiment d'impuissance que je redoute tellement me nargue pendant que le temps s'écoule et que je ne fais rien.

Pourtant, j'avais pris la résolution de contrôler tout ce qu'il se passait dans ma vie. J'avais banni toute chose imprévisible, mis à part deux de mes amis, Roan et Murphy, ainsi que ma famille. Je m'étais protégé de tous les sentiments que je pouvait ressentir en me forçant à ne pas m'attacher. On peut dire que j'avais toute ma vie en main.

D'un autre coté, malgré tous mes efforts pour renier ma relation avec Clarke, je n'ai pas réussi. C'est pour cela que la voir aussi faible me rappelle mon instinct protecteur. Même si la situation m'échappe complètement, je fais confiance à mon cœur et décide de passer à l'action.

Je m'aproche de Clarke et lui relève la tête.

Clarke, je t'en prie, réponds-moi. La suppliai-je.

Ma supplication reste inexaucée : elle a l'air complètement perdue dans ses pensées. Je réfléchis à la situation pour essayer de deviner la cause de son malaise. C'est à cet instant que je me rappelle qu'elle m'avait confié, un jour où ses cauchemars étaient particulièrement forts, qu'elle était terrorisée par les espaces clos et noirs. C'est sans doute l'enfermement qui a provoqué sa crise.

Avoir trouvé la raison ne me permet pas de savoir comment agir. Alors, je fais à nouveau confiance à mon instinct. Je lui prends les mains et exerce une pression dessus. Voyant que cela ne marche pas, je lui frappe le bras. Comme cela ne fonctionne toujours pas, je décide de lui donner une claque même si je me répugne à le faire.

Quand je vois l'azur de ses yeux réapparaître, je conclus que ça valait la peine de lui faire mal. Rien n'est plus rassurant que d'enfin distinguer la pupille de ses yeux. Je remarque encore plus d'une once de panique dans son regard alors je tente de la calmer.

Concentre toi sur mon regard, ne le lâche pas et respire profondément.

Je vois son souffle se ralentir alors qu'elle concentre ses yeux sur les miens. Mais, au même moment, la cabine dans laquelle nous nous trouvons qui n'avait pour l'instant fait que monter, se met à descendre d'un seul coup. Clarke vient se serrer contre moi, encore tremblante.

Ne t'en fais pas Clarke. Dis-je pour la rassurer. Tu ne crains rien.

Je pense que cela fait trois ans que nous n'avons pas été aussi proches et cela me fait tout bizarre. Malgré son caractère bien trempé, j'ai toujours adoré cette jeune blonde. Même lorsqu'elle m'a chasé de sa vie, j'ai continué à me soucier d'elle au plus profond de moi. En apparance, bien sûr, je devais être le plus cassant possible afin de la faire craquer mais, au fond, je m'inquiétais pour elle.

Dans cette cabine secouée de haut en bas, le monde réel semble s'être évanoui. Il ne reste plus que elle et moi, blottis l'un contre l'autre. Alors que l'attraction se stabilise, Clarke relève sa tête vers moi. Nos regards se croisent et la tension qui nous relie d'habitude laisse place à une attirance à laquelle je ne peux pas résister.

Elle s'approche doucement de moi. Je peux maintenant sentir son souffle chaud sur ma peau. Elle pose une main sur ma joue et caresse lentement ma légère barbe. Je n'en peux plus d'attendre alors je mets à mon tour mes mains sur son visage et rapproche nos lèvres. Je frôle sa bouche et je la sens frissonner sous mes lèvres. Je selle notre baiser brutalement alors que je l'entends souffler d'aise. Nos souffles se mèlent tandis que nos bouches s'entrechoquent et, lorsque nous nous séparons pour respirer, nos deux visages s'étirent simultanément d'un sourire de satisfaction.

J'observe comment le sourire vient éclairer son visage et la rend encore plus belle qu'elle ne l'est déjà. Je replace une de ses mèches blondes derrière son oreille afin de distinguer chaque recoin de sa peau si douce. Je ne pourrais jamais me lasser de ce portrait ravissant.

Lorsque la cabine fait son retour a l'air libre et que la lumière du soir nous atteint, je dois faire face à un dûr retour à la réalité. Jamais ça ne marchera entre nous. Clarke m'a chassé de sa vie, je l'ai reniée de la mienne. En plus, il y a un autre facteur dans l'équation puisque qu'apparemment, le jeune blonde est en couple. C'est là que je réalise vraiment ce que nous venons de faire. Clarke ne peut pas réellement aimer son copain et lui faire ce genre de faux pas. Alors que toutes mes pensées s'embrouillent, Clarke semble être parvenue à la même conclusion que moi.

Qu'avons-nous fait ? M'interroge-t-elle en me plongeant son regard dans la mien.

Je suis encore trop sous le choc pour lui répondre alors je me contente d'attendre la suite de sa réaction.

Ce n'est pas possible. Et Finn ? Comment ai-je pu lui faire ça ? Interroge-t-elle dans le vide.

Je me tairais si tu me le demande. On peut faire comme si rien ne s'était passé. Proposais-je malgré moi pour la rassurer, paniqué par la tête désespérée qui a remplacé son sourire.

Toi, tu en as déjà assez fait comme ça. Je ne t'ai jamais pardonné. Alors, va-t-en. Lâche-t-elle avec un ton cassant.

Pardonné quoi ? Je ne t'ai jamais fait de tord. Je t'ai juste dis la vérité ! M'écrai-je, touché au vif.

Tu m'a menti. Rétorque Clarke. Tu as affirmé que ma mère était responsable de la mort de mon père. Alors, que c'était n'importe quoi !

Mais, c'était la vérité. Je l'ai entendue l'avouer.

Je suis fatiguée de tes mensonges, Bellamy. Laisse-moi.

Tu ne m'as donc jamais fait confiance. M'exclamai-je, touché par ses paroles.

Il y a trois ans, j'ai en effet surpris une conversation entre Abby et une de ses vieilles amies où celle-ci avouait être responsable de la mort de son mari Jake. Ne pouvant rien cacher à Clarke, je lui ai avoué la dure vérité. Cependant, elle est persuadée que je lui ai menti sur cela et elle a donc décidé de me sortir de sa vie. Ça a été très dûr pour moi comme pour elle.

Si. Réplique-t-elle en me rammenant à la réalité. Pendant cinq minutes, mon monde s'est écroulé. T'as réussi ton coup : faire porter le chapeau à ma mère pour protéger l'honneur de ton père.

Que vient faire mon père là dedans ? Demandais-je.

Tu sais très bien. Réplique-t-elle mais je ne vois strictement pas le rapport entre l'honneur mon père et la mort du sien.

Bon, laisse-moi maintenant. Épargne-moi d'autres mensonges. Il faut que je réfléchisse.

Ses propos étaient catégorique et son visage s'était refermé. Encore chamboulé par l'enchaînement des événements, je décidais que j'avais moi aussi besoin de prendre un peu de temps pour réfléchir. Je quitte donc Clarke et me dirige vers un recoin éloigné pour calmer le tourbillon d'émotions contradictoires qui m'assaille.

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J'espère que vous avez aimé ce petit dérapage entre les deux. Dites-moi ce que vous en pensez en commentaire !

Inspire le présent & expire le passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant