22. Joyeux anniversaire

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Pdv Octavia
Samedi 15 septembre

Un petit quart d'heure plus tard, je reviens dans le réfectoire avec un énorme gâteau parsemé de dix-huit bougies blanches. Bellamy et moi commençons à chanter le fameux "Joyeux anniversaire" puis, presque instantanément, toute la salle reprend notre chant avec joie. Je m'approche de ma meilleure amie qui a maintenant un énorme sourire sur le visage. Elle vient de comprendre la raison de mon absence de courte durée, et s'attendrit manifestement de l'attention que je lui porte. Je place le gâteau devant elle et m'assieds à ses côtés tandis que la place en face est déjà occupée par une Madi toute heureuse. Je me réjouis de voir la petite brune aussi joyeuse. Malgré tous les moments difficiles qu'elle a subit, elle s'est reconstruite à nos côtés. On s'est tous entraidés dans cette reconquête du bonheur et en voyant le visage de Madi ainsi que celui de la reine du jour, j'en viens à penser que nous avons gagné notre combat.

Je me reconcentre sur Raven qui est en train de souffler ses bougies sous les encouragements de la salle entière. Je lui chuchote à l'oreille :
N'oublies pas de faire un voeu !

T'inquiètes pas, c'est déjà fait. Me confie-t-elle.

Ta meilleure amie a le droit de savoir ton voeu, c'est la tradition non ? Demandais-je alors que nous l'applaudissons pour avoir soufflé toutes ses bougies d'un seul souffle.

Okay. Concéda-t-elle en se penchant vers mon orreille. J'ai demandé à ce que nous puissions à jamais rester une famille, toi, Lincoln, Madi et moi.

J'ai aussi demandé une carrière d'astronaute, et de pouvoir voir mon Space Walker plus souvent. Ajouta-t-elle un peu après.

"Space Walker". Le nom que nous avons donné à son petit copain fan de l'espace dont elle nous cache le nom depuis toujours afin de nous faire rager. Prête à tout pour nous faire marcher cette Raven !

Une fois le gâteau partagé, Madi repart rapidement pour suivre ses cours de l'après-midi. Raven, quant à elle, a réussi à acheter sa liberté grâce à l'excuse de son anniversaire, couplée à celle de ma venue. Nous avons donc toute l'après-midi devant nous pour fêter nos retrouvailles. J'abandonne mon frère aux mains de la directrice qui commence déjà à la harceler de question et je prends Raven par le bras pour l'entrainer vers notre lieu de discussion favori : un tronc d'arbre tortueux penché au dessus de la petite rivière qui traverse la propriété. Les quelques arbres qui entourent la rivière nous permettent d'avoir un peu d'intimité, et le bruit de l'eau ajoute encore à la discrétion de l'endroit. C'est là que nous avons eu toutes nos discussions importantes, mais aussi une grande partie de nos fous rire et de nos bons moments.

Nous nous installons aussi confortablement que possible sur le bois dur et Raven commence à me mettre au courant de toutes les anecdotes que j'ai loupé pendant mon absence. Alors qu'elle me raconte comment Madi a frappé pour la première fois un garçon qui s'en prennait à elle, je réalise la signification de l'anniversaire de Raven et la coupe en m'écriant :
Mais attends, Raven, t'as 18 ans maintenant ! Ça veut dire que tu peux quitter ce foutu orphelinat pour aller vivre ta vie. Tu peux venir habiter chez moi si tu veux, ça serait tellement génial !

Je m'imagine déjà présenter Raven à mes nouveaux amis et faire d'elle ma soeur. Nous pourrions vivre sous le même toit, et même dormir dans la même chambre, comme avant ! Je suis sûre que ma mère l'accepterai comme sa propre fille. Pourtant, je suis tirée de mes pensée par la réponse attristée de Raven.

Je ne peux pas, O'. Je ne peux pas abandonner Madi. Réplique-t-elle. Tu ne peux pas savoir à quel point j'en ai envie, mais elle a déjà assez souffert à cause des jeunes de l'orphelinat. Imagines qu'on s'en reprenne à elle et que je ne sois pas là pour la défendre !

Il m'est impensable de l'abandonner. Ajouta la jeune fille après un petit moment, comme pour conclure.

La véracité de sa réplique me fait prendre conscience que, moi aussi, à ma manière, je les ai abandonnées. Lincoln est parti parce qu'il n'a pas eu le choix, mais moi, j'ai choisi de les laisser. Je suis partie avec mon frère sans penser à celles que j'abandonnais.

Je suis désolée de vous avoir abandonnées.

Mais non, O', ne le soit pas. Nous sommes encore toutes les deux, Madi et moi.

J'aurais tellement aimé qu'on puisse emménager toutes ensemble... C'est sans doute mon voeu le plus cher.

Moi aussi, j'adorerai. Et qui sait ? Peut être que ton voeu va se réaliser un jour... Me rassura-t-elle. Je relève alors la tête vers elle et distingue une pointe d'amusement et de mystère, comme si elle avait une confiance en l'avenir inébranlable. Elle rit en remarquant que l'analysais son expression et je me mets à rire avec elle.

Ensuite, à sa demande, je débute mon récit des évènements qui se sont succédés dans ma vie depuis la dernière fois que nous nous sommes vues. Je lui raconte ma rentrée au lycée, ma nouvelle vie de famille et j'évoque aussi mon nouveau groupe d'amis en lui parlant surtout de Clarke, Lexa et Jasper car ce sont ceux de qui je suis la plus proche. Cependant, alors que j'allais lui raconter la raison pour laquelle Lexa ne parlait plus à Clarke, c'est à dire à cause de la toute nouvelle relation entre Clarke et Finn, nous fûmes interrompues par la sonnerie de mon téléphone. En le prenant dans mes mains, je fus tout d'abord surprise par l'heure : il était déjà dix-huit heures. Le temps était passé affreusement vite ! La sonnerie qui retentit toujours me ramène à la réalité et je décroche alors que le visage de Bellamy s'affiche à l'écran. Il me signale que c'est l'heure de partir et que Madi nous attend pour me dire aurevoir. Je raccroche après lui avoir promis de rentrer en courant et Raven et moi nous dépêchons de les rejoindre. Nous les trouvons devant le bâtiment principal en pleine conversation.
En m'approchant un peu plus, j'entends le prénom de Lincoln se détacher de leurs propos.

Pourquoi vous parlez de Lincoln ? Puis-je savoir ? Demandai-je, curieuse.

Rien, rien. Affirma la brunette.

Elle me racontait juste la raison de son départ. Ajouta Bellamy avec une voix coupable qu'il prend habituellement quand il ment.

Pour tenter d'éclairer mon doute, je me tournais vers Raven. Cependant, celle-ci affichait une expression indéchiffrable se rapprochant étonnamment de celle de Bellamy. Je dû me résoudre à abandonner : je ne saurais rien de plus.

Je demandais quand même : Lincoln ne t'as pas parlé de moi lors de sa dernière visite ?

Si, rapidement, il a dit qu'il passerait te voir. Mais apparemment il n'a pas eu le temps. En même temps, il l'habite pas tout près et il est très pris par son école de police, essaye de l'excuser.

Ce n'est pas une raison. Rétorquai-je, la mine boudeuse.

Ne t'en fais pas, je suis sûre qu'il va bientôt venir te voir.

Sa réplique fut suivie d'un court silence que Bellamy romput en signalant notre départ éminent. Je me jetais donc dans le bras de Raven et Madi à tour de rôle et leur collait un bisou sur la joue pour leur dire au revoir. Je leur promet de venir les voir très prochainement et même d'inviter Raven le temps d'un week end à la maison. Sur ces promesses, nous quittons la propriété et nous élançons vers le sud.

Inspire le présent & expire le passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant