23. Famille d'acceuil

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Pdv Clarke
Samedi 15 septembre ~ après-midi

Étant seule dans la maison aujourd'hui, j'ai decidé de dessiner un peu. J'ai pris un papier et un crayon puis je me suis plongée dans mon propre monde, loin de toute l'agitation du quotidien. C'est des moments que j'apprécie car ils me permettent de prendre du recul sur ma vie afin d'analyser tout ce qu'il s'y passe. J'essaye de me souvenir de ce que font mes proches en ce moment même : c'est souvent ainsi que je trouve mon inspiration pour dessiner. Je m'imagine la joie d'Octavia d'enfin retrouver ses amis de l'orphelinat avec qui elle a passé la plus grande partie de sa vie. Je me représente ma mère, assise dans la canapé des Blake en face d'Aurora, en train de discuter de tout et de rien tandis que Kane, mon beau-père, leur prépare un café dans la cuisine adjacente à l'aide de la toute nouvelle machine à café offerte par Bellamy. J'entends aussi le rire de Jasper et Monty s'échapper de leur laboratoire : ils doivent être en train de préparer une nouvelle expérience qui va sans doute leur exploser à la figure "accidentellement". Par contre, il reste une personne que je ne peux imaginer : Lexa. Je n'ai absolument aucune idée de ce qu'elle peut être en train de faire étant donné qu'elle refuse de me parler depuis maintenant plus d'une semaine. Elle ignore mes messages et mes appels sans même m'avoir expliqué pourquoi. Dans toute l'histoire de notre amitié, ça n'est jamais arrivé. Nous nous sommes parfois disputées à cause de nos caractères assez prononcés toutes les deux mais nous nous sommes toujours dit les choses en face. Ce qui m'inquiète le plus, c'est de ne pas savoir ce que j'ai fais de mal pour provoquer une telle réaction. Je suis sortie de mes pensées par le son de mon téléphone qui m'indique que j'ai reçu un nouveau message. Je tourne mon regard vers l'écran et suis surprise de voir le nom de Lexa s'afficher.
Lex' ❤: Je suis désolée, laisse moi juste un peu de temps."

Je reste interdite devant les premiers mots qu'elle m'adresse depuis plus d'une semaine. Je lui réponds:
Dis moi juste ce que j'ai fais de mal.

Lex' ❤: Rien, c'est moi le problème. Mais je ne peux pas t'en parler.

Tu peux tout me dire tu sais ? Je peux peut-être faire quelque chose pour toi.

Lex' ❤: Non, là, tu ne rien faire.

Je t'aime, ne l'oublies pas. Je ferai n'importe quoi pour toi !

Après avoir attendu cinq minutes les yeux rivés sur l'écran en espérant sa réponse, je n'ai toujours rien reçu, et ce silence brise mon cœur au fur et à mesure qu'il s'allonge. Il faut que je me résoude à lui donner le temps dont elle a besoin. J'aimerai tant l'aider que je suis assaillie par un fort sentiment d'impuissance qui me torture l'esprit. Alors qu'une goutte salée tombe sur l'esquisse du visage de Lexa que j'avais fini par griffonner, j'entends la voix de ma mère qui crie depuis le rez de chaussée.

Clarke, ma chérie, nous sommes rentrés !

D'accord Maman. J'arrive !

Après avoir rapidement rangé mon dessin dans un tiroir, je dévale les escaliers pour rejoindre mes parents qui se sont déplacés vers le salon.

Ah tiens, Clarke. Assieds-toi. J'ai eu un nouveau dossier, j'aimerai que tu me donne ton avis. Me dit mon beau-père dès qu'il m'apperçut.

Kane travaille en effet dans les services sociaux de réinsertion des jeunes orphelins en famille d'acceuil. Il s'occupe d'étudier les dossiers des jeunes ainsi que des familles postulantes, de leur faire passer des entretiens afin que tout se passe pour le mieux dans le nouveau foyer des jeunes. Il est dans nos habitudes d'échanger sur les différents cas dont il s'occupe pour l'aider à se forger un avis plus prononcé.

Parfait, je t'écoute. Répondis-je en m'asseyant en face de lui sur le canapé.

C'est une fillette de 12 ans dont le père est inconnu. Il avait déjà quitté la mère avant que sa fille ne soit venue au monde. Il est possible qu'il n'est pas été mis au courant de la grossesse. La mère a donc élevé seule son bébé en faisant des petits boulots pour pouvoir joindre les deux bouts. Elle devait par exemple nettoyer les conduits d'une usine de campagne dont les contrôles n'étaient pas à jour. Elle en a donc subi les conséquences car une fuite de radiations lui a été fatale ainsi qu'à quelques autres ouvriers de l'usine. La fillette s'est donc retrouvée orpheline de mère à l'âge de sept ans. Ensuite, elle a vécut dans le même orphelinat jusqu'à aujourd'hui. On nous a reporté des tentatives répétées d'agression qui pourraient être considérées comme du harcèlement.

Elle a un passé chargé, celle-là. Conclut Abby. Qu'est ce que tu pourrais faire pour elle ?

On nous a demandé de la placer en famille dans notre ville car elle y a des amis qui étaient avec elle à l'orphelinat. Cependant, une seule famille s'est proposée et c'est celle de nos voisins. Répondit Kane.

Arg, il ne faut pas qu'elle aille là-bas. Ces gens se foutent des enfants, ils les considèrent comme des moins que rien. Grognais-je.

Je suis d'accord avec ma fille. Renchérit Abby. Tu te souviens de la manière dont ils l'engueulaient quand elle allait chercher son ballon chez eux ?

Je vous rejoins sur la fait que ce n'est pas le couple idéal, mais ils n'ont pas d'enfants, ce qui permet de limiter le harcèlement. Et c'est la seule offre de la ville ! Risposte Kane.

Sinon, les autres sont à plus de vingt kilomètres et on m'a bien spécifié de la placer auprès de ses amis. Je pense qu'elle a besoin d'eux. Ajoute-t-il pour nous convaincre.

Ça, c'est sûr qu'elle va avoir besoin d'eux avec ses vieilles biques en guise de parents ! Réchéris-je.

Je me dis aussi que, comme nous sommes tout près, nous pourrons surveiller l'évolution de la situation. Affirma Kane.

C'est vrai. Concéda ma mère. Si ça se passe mal, tu la changera de famille.

D'accord, va pour les voisins ! C'est toujours mieux que le harcèlement qu'elle subissait à l'orphelinat, je pense. Concluai-je finalement.

Inspire le présent & expire le passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant