Inspire le présent & expire le passé

49. Hôpital ou vacances ?

Pdv Madi
Dimanche 31 octobre ~ jour

Un rayon de soleil vient réchauffer mes paupières que j'entrouvre légèrement. Lorsque la lumière atteint mon iris, celui-ci se rétracte, éblouï par le soudain contraste. Je remonte ma couette sur ma figure, m'installant encore mieux sur le matelat douillet. D'ailleurs, comment se fait-il que je sois aussi confortablement allongée ? La dernière chose dont je me rappelle, c'est la sensation de mon corps qui me lâchais tandis que j'étais sur un brancard en métal dur puis c'est comme si un grand trou noir avait englouti ma vision ainsi que l'ensemble de mes sensations.

Faute de pouvoir expliquer par moi-même la raison de ma présence ici, je cherche des indices dans la pièce qui m'entoure. Les murs blancs et les meubles dégarnis m'indiquent que je me trouve dans une chambre d'hôpital. C'est quand je fais cette réalisation que mes souvenirs me reviennent soudainement. Je tente de bouger ma jambe, celle-ci ne me répond que très légèrement. Un plâtre est venu la recouvrir jusqu'au niveau de ma cuisse.

Je suis en train de regarder le panneau sur la porte afin de distinguer le numéro de ma chambre quand celle-ci s'ouvre sur un grand homme à la peau mate.

Lincoln ! M'écriai-je, heureuse de retrouver enfin une présence humaine.

Madi ! S'exclame-t-il en retour. Je suis contente que tu sois réveillée. Comment te sens-tu ?

Je suis insensible de la jambe mais, au moins, je n'ai plus mal.

Ils t'ont anesthésié pour te mettre des broches, c'est normal que tu ne sentes encore rien. M'explique le jeune homme.

Je hoche la tête en signe de compréhension.

Clarke m'a dit qu'une étagère t'étais tombée dessus et que les Wallace ne s'en souciaient même pas. Reprit le jeune homme. Ça fait longtemps qu'ils te traitent comme ça ?

Dès que nous sommes seuls oui. Mais je ne voulais pas t'inquiéter avec ça.

Madi, tu ne peux pas endurer toute cette indifférence juste pour rester dans la même ville que nous.

Mais je ne peux pas vivre sans vous, Lin'. Vous êtes ma seule famille.

On viendra te voir, Madi. Mais tu ne peux pas rester chez les Wallace.

Lin', tu ne peux pas me demander de partir. Dis-je, une larme solitaire s'échappant du coin de mon œil.

Ne pleure pas Madi. Chuchote-t-il en s'approchant de moi. Tu sais bien que c'est la meilleure solution.

Non, ne m'approche pas. Le repoussai-je.

Mais Madi, c'est pour ton bien.

Non, vas-t-en. Je ne veux plus te voir.

Il baisse alors la tête, penaud et se dirige vers la sortie sans m'adresser de dernier regard. Lorsque je suis sûre qu'il est définitivement parti, je m'autorise à craquer complètement. Je m'effondre en larmes parce que je vais devoir partir dans une famille qui ne sera sans doute pas mieux que celle-là, quitter mes seuls amis et me retrouver seule contre tous dans un nouvel environnement. En un mot, j'ai peur. Je suis terrorisée à l'idée de quitter cette ville que j'avais commencé à apprécier. Je m'étais même fait des amis : Aden et Lucas, de mon cours de dessin. Je n'ai pas envie de répartir à zéro.

Madi ! S'écrit joyeusement une voix derrière moi.

Clarke ? Demandais-je en me retournant pour lui faire face.

Tu as encore mal ? Me demande la blonde, inquiète, en voyant mon visage baigné de larmes.

Non, non. Je vais bien. La rassurai-je promptement.

Je vois bien que quelque chose ne va pas, Madi. Réplique Clarke. Tu peux m'en parler, tu sais.

Lincoln veut que je change de famille. Mais moi, je ne veux pas partir ... Dis-je en éclatant à nouveau en sanglots.

Je comprends ce que tu ressens. Partir loin de sa famille n'est pas une tâche facile. Me souffle-t-elle en essuyant mes larmes du revers de la main.

Je ne veux pas partir. Je ne veux pas partir. Répétais-je comme si cela pouvait empêcher la chose de se produire.

Je sais Madi. Me dit la blonde en m'attirant à elle dans un câlin réconfortant.

Après quelques minutes, elle relâche la pression de ses bras sur mon corps.

Tu veux venir chez moi, au moins pour la soirée. Me propose-t-elle en voyant que je me suis calmée.

Je ne veux pas vous déranger.

Mais tu ne nous dérange absolument pas. En plus, ma mère m'a dit qu'elle était d'accord. Me dit-elle en me faisant un grand sourire pour que j'accepte.

Dans ce cas-là, je veux bien. Lui répondis-je en lui rendant son sourire.

Parfait, allons-y. Conclut la blonde.

Elle me tend des béquilles et m'aide à me mettre debout. Dans le couloir, elle reprend la conversation.

Raven et Octavia sont passées te voir dans la nuit mais Octavia a dû partir en cours et Raven à son boulot. C'est ma mère qui s'est occupé de te faire ton plâtre puisqu'elle travaille ici. Tu en as pour un mois normalement. Débite-elle d'un seul coup.

Je n'ai pas le temps de répondre que nous croisons Abby, la mère de Clarke que je n'avais vu que deux fois jusqu'ici.

Tu viens à la maison Madi alors ? Me demande-t-elle.

Si ça ne vous dérange pas. Dis-je timidement.

Ça nous fait plaisir au contraire. Me réplique Abby. En fait, on se demandait si tu voulais bien partir avec nous en vacances.

Oh oui, Madi. Dis oui. Ça te ferais du bien de changer d'air.

C'est d'accord. Merci beaucoup Madame. Répondis-je à Abby.

C'est avec un sourire franc scotché sur les lèvres que je monte dans la voiture des Griffin.

Je vais prévenir les Wallace que tu pars avec nous. Me dit Abby lorsque que nous arrivons. Il faudra que tu ailles récupérer tes affaires ensuite.

Voyant que je fais la moue en entendant ces derniers mots, Clarke me propose :
J'irai te les chercher, t'inquiètes.

Merci. Je t'avoue que ce n'est pas les premières personnes que j'ai envie de voir en ce moment.

Je peux te comprendre. Tu me diras ce dont tu as besoin. Me dit-elle en souriant.

Je crois que je pourrai m'habituer à son attitude maternelle. Elle est tellement aux petits soins avec moi. Je pense que tout ce qu'elle m'a raconté sur son père lui a donné un sens encore plus fort de la famille et une attention sans faille envers chacun. Voilà la personne que j'ai envie de devenir.