Suite

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Ce matin fut le pire matin de toute ma vie. Réveillée par un coup de poêle sur la tête, je pense que je dois le mettre sur mon registre de situation inconfortable que j’ai vécue durant ma vie.
- Qui êtes-vous? Qu'est-ce que je fais ici?
- Putain mais vous êtes folle ou quoi?
Je massais ma tempe car je dois avouer que malgré sa petite taille, elle était sacrément forte. Elle me menaçait avec la poêle et je me levai totalement du canapé.
Ah ! J'avais omis de préciser que j'étais la moins pudique du monde et que je dormais sans vêtement. Information qui se révèle importante car elle se retourne brusquement en poussant un juron.
- Pourquoi vous retournez-vous? Mon corps vous déplait-il? Lui dis-je en ricanant.
Elle ne me répondit pas et se contente de se croiser les bras.
Je partis prendre une douche et me rendis à mon armoire pour me prendre un bas de jogging et un débardeur en gardant les cheveux mouillés.
Je retournai au salon et retrouve  la jeune femme dans la même position que je l'ai laissé tantôt.
- Vous pouvez vous retournez, je suis présentable.
Elle reste bloquer comme un statut, je la contourne pour lui faire face, mais elle se retourne de l'autre coté, je recommence une deuxième fois et elle répéta son geste.
- Comme vous voulez.
Je m’assois sur le canapé et lance la télévision dans une chaîne nationale.
Je pense que les nouvelles l'intéressent car ses yeux se fixèrent automatiquement sur l'écran. Par contre, je suis une sale gamine et je change la chaîne en rigolant de mon acte. Elle me lance un regard noir et ses yeux parcourent mon corps tatoué de partout. Je  la fixe du regard mais elle ne me remarque pas, concentrée sur mes tatouages.

- Le spectacle vous plait? Lui lançai-je.

Comme prise au flagrant délit, elle releva rapidement la tête et regarde un autre côté de la pièce. Elle m'agace au plus au point.
- La porte est devant à gauche, vous pouvez partir maintenant. Je ne veux pas regretter de vous avoir sauvé la mise hier soir et un petit conseil, ne vous laissez pas faire la prochaine fois qu'on vous viole.
Ce sont sans doute les mots qu'elle attendait et elle parti à l’endroit que je lui ai indiqué. J'entendis ensuite la porte de l'entré claquée aussi fort que la pièce trembla.
Elle n'ira pas trop loin car de là où nous sommes elle ne retrouvera aucune autre maison à proximité et aucun taxi non plus. J'attendrai deux bonnes heures avant d'aller la chercher. Suis-je sadique? Oui, envers les idiotes de son genre. Pendant l'attente, je me préparai un bon petit déjeuner que je déguste devant une série de fiction.
Je vérifie l'heure après avoir bien regardé toute la première saison de ma série, je suis surprise de voir qu'il était déjà 4 heures, la pauvre petite.
Je ferme Netflix, prends mes clés et parti à la recherche de la belle inconnue, je ne roulai pas bien loin, la voyant en train de rebrousser chemin. Une joie maléfique me mit le sourire aux lèvres mais elle s'estompa net en croisant le regard furieux de la femme qui fonçait sur moi. J'appréhende un peu sa réaction et c'est la peur au ventre que je sorti du véhicule.
- Vous m'avez séquestré. Que me voulez-vous? Je ne suis pas une gouine comme vous et je n'ai pas d'argent à vous donner. Si vous voulez me tuer faites le maintenant.
Ma réaction pouvait être excessive surtout lorsqu’elle m'a traité de gouine mais tout ce que je trouvais à faire fut de laisser exploser ma joie face à l'histoire qu'elle s'est inventée.
- Mais je ne vous veux aucun mal, c'est juste que j'habite en colline et pour rejoindre la ville il te faudra un véhicule, par contre, cette semaine j'ai beaucoup à faire chez moi et je ne compte pas sortir. Je peux vous héberger et je vous promets que durant le weekend je vous emmènerai où vous le voudrez...
Je déblatère ces mensonges sans avoir réfléchi, je ferai tout pour la garder près de moi, même a son insu.
Elle fit semblant de réfléchir et me demande de lui passer mon téléphone que je lui donnai de suite. Tapotant un numéro, elle lance l'appel et parti loin de moi pour parler lorsque la personne au bout du fil décroche.
Elle me remit mon portable quelques minutes plus tard, le visage renfermé en marmonnant un "je vous suis" presqu'inaudible.
Personne ne saura la danse endiablée qu'a fait mon cœur et mon estomac, mes mains tremblaient et je conduisais comme une débutante pendant notre retour. Je réagi comme un enfant qui venait de recevoir un nouveau jouet, n'était-ce pas mon cas?
À notre arrivée, elle descendit de la voiture et ne m'attendait pas pour rentrer. Je me garai et rentrai à mon tour pour la découvrir devant mon frigo, dévorant le gâteau que je me suis acheté pour mon anniversaire de demain. Je ne lui dis rien et je m'affale sur le canapé, lançant la saison 2 de ma série tout en gardant un œil sur la jeune femme qui touchait à tout dans ma maison.
De nature conservatrice, cela ne me plaisait guère. Avait-elle remarqué? Car elle se rassit l'air très ennuyé. Il devrait être 9 heures lorsque je fermai enfin mon ordinateur portable pour me préparer un dîner, laissant l'emmerdeuse dans son coin.
Salade et vinaigrette servi, j'attends la fin de cuisson de mes pâtes pour préparer la sauce bolognaise. Je mis la table et commençai par me servir. Un visage incommode et luisant de sueur apparaît dans ma cuisine et me demanda si j'allais manger seule.
- Bien sûr, avez-vous vu un autre couvert? Lui répondis-je du tac au tac.
- Puis-je me doucher? Me demanda-t-elle.
- Il y a une douche au fond à droite, la porte blanche, ou bien, vous pouvez utiliser la douche de la chambre où vous aviez dormi hier, ne touchez surtout pas à mon shampoing, j'y tiens comme à la prunelle de mes yeux.
Elle leva les yeux au ciel et fit demi-tour.
Je dégustai mon repas et me pris un verre de vin. Demain sera mon anniversaire, je ne ferai pas de grande fête comme d’habitude car je voudrais jouir du moment avec mon invité. Je sirote mon verre assise sur le plan de travail de la cuisine quand la jeune femme me rejoint portant l'un de mes longs t-shirt. Elle souleva le couvercle de la poêle, et trouva le reste de pâtes que je lui ai laissé, par contre, une chose attira mon attention et je bouillonnais de colère, c'est l'odeur de noix de coco qui emplissait la salle.
- Le seul truc que je vous ai défendu de toucher est le premier que vous avez utilisé.
- On est quitte maintenant. Me répondit-elle, la bouche pleine.
Je rageais, je bouillonnais intérieurement, cette odeur fait raviver trop de souvenir en moi, maintenant elle va avoir l'odeur de mon père, c'était inacceptable.
Je descendis du plan de travail et la fit face en lui disant :
- Lorsque je vous dis de ne pas toucher à mon shampoing ça voulait dire ne pas y toucher putain.
Elle me dévisagea et semblait se ficher de moi. J'aime bien rigoler mais elle était allée trop loin dans sa vengeance et je lui lançai le contenu de mon verre sur sa tête en lui disant :- Allez vous lavez vos cheveux et cette fois évitez mon shampoing.
Elle s'énerva et me lança le contenu de son assiette en retour en s'enfuyant à l'étage.
Quelle gamine !
Je nettoie le sol énervée et décidée de monter voir ce qu'elle tramait dans ma chambre. Sans frapper, j'ouvre la porte, je suis quand même chez moi, pour la découvrir en train de fouiner dans mon album photo. Je l'arrachai de ses mains, elle parut effrayer mais ne disait mot. Je rangeai le document à sa place et je l'entends me chuchoter un désolé.
- Ça ne va pas bien dans votre tête ou vous aimez simplement  agacé les gens?
- Je ne savais pas que c'était le shampoing de votre père, et d'ailleurs pourquoi il n'est pas dans sa salle de bain à lui?
- Parce qu'il est mort peut être...
Je lâchai cette phrase telle une automate et je redescendis au salon, m'affaler sur mon canapé, les yeux fermés pour faire le vide dans  ma tête.
Un mouvement brusque me pousse à rouvrir mes yeux quelques temps plus tard et c'est le visage de la jeune femme que j'héberge qui m'apparut me tendant la main et me disant:
- Je m'appelle Aline.
Je lui lance un regard incompris en me relevant pour m'asseoir
- Mon nom c'est Aline.
Je lui pris la main en lui disant que je m'appelai Viola.
- Enchantée Viola. Merci de m'avoir aidé la dernière fois et je suis désolée pour mon comportement.  C'est juste que je ne veuille pas que vous pensez que vous m'intéressez. J'aime les hommes.
- Je n'aurais pas dit le contraire Aline. D'ailleurs vous n'êtes pas mon type. J'ai juste voulu être gentille avec quelqu'un en difficulté voila tout.
Je ne savais pas si elle voulait se prouver à elle même que je ne l'intéressais pas ou si elle était juste schizophrène.
- Comment ça je ne suis pas votre type? N'êtes-vous pas lesbienne? Ou bien je me trompe?
Madame est visiblement frustrée du fait que je lui ai dit qu'elle n'était pas mon type.
- Je n'aime pas les femmes qui sont à la limite de la folie.
- Sous-entendez-vous que je suis folle?
- Non, loin de là. Ne vous en faites pas. Je ne saute pas sur tout ce qui bouge.
- Ce n'est pas l'impression que j'avais en vous voyant avec la fille d'hier soir.
On touche enfin le vive du sujet, je paris que ça a du l'accompagner dans son sommeil, je souris à la pensée de la voir se faire du bien en revivant les images de ce moment dans sa tête.
- Il m'est impossible de ne pas satisfaire une envie qui était si gentiment demandée.
Aline avait une voix assez aiguë et je lui répondais comme ci j'avais peur que d'autres personnes nous entendent.
Elle parut mal à l'aise car elle n'arrêtait pas de se croiser et se décroiser les jambes. Je me rallonge sur le dos en croisant mes bras derrière ma tête pour la laisser me dévisager sans la gêner.
- Pourquoi vous avez fait tous ces tatouages? Me demanda-t-elle après son inspection.
- Ça plait aux femmes.
Elle se racle la gorge, je me retourne vers elle et lui demande : - Cela vous pose un problème Aline?
- Mais non, c'est votre corps, vous en faites ce que vous voulez.
- Ne me dites pas que vous n'en avez même pas un?
- Si, j'en ai deux. Mais vous ne les verrez pas.
- Calmez-vous, je n'allais pas demander de voir non plus.
Je me retourne et ferme mes yeux pour essayer de m'endormir sous les regards inquisiteurs que me lançaient Aline.

Chronique de ViolineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant