Tout le long du trajet qui me ramenait à la maison, j'avais hâte de la retrouver, la prendre dans mes bras pour lui dire ce que j'avais sur le cœur.
En arrivant, la maison était plongée dans le noir total et la porte d'entré n’était pas verrouillée, je rentre, allume la lumière du salon. Mes pas résonnaient dans le silence des lieux, je criais son nom à chaque chambre dans laquelle je visitais quand j'entendis le bruit de la porte d'entré qui s'ouvrait. J’accoure afin de voir ce qui se passait et je découvris ma Viola se jeter sur le canapé.
Je la rejoins... En me voyant, elle se relève et sans un mot, on se prend dans les bras. Nos larmes mouillaient nos t-shirts respectifs, nos lèvres se rejoignaient dans un baiser salé.
J’étais forcée de constater que sans elle, rien ne comptait pour moi, je n’étais qu'une âme errante, sans objectif. Tout comme sans moi, elle était en proie à la beuverie, seule, le regard perdu et en colère contre le monde entier.
On se sépare enfin pour nous essuyer nos larmes et reprendre le contrôle de nos émotions.
- Je suis désolé de ne pas t'avoir soutenu face à l’infirmière. Lui dis-je.
- Et moi, désolé d'avoir été aussi en colère.
- Tu avais raison, elle a menti à tout le monde en disant qu'on faisait des trucs dans la chambre.
- Ça ne m’étonne pas.
Viola m'invite à m'allonger sur le sofa du salon et elle me rejoint, comme on avait l'habitude dans le passé, elle me caressait les cheveux en me racontant l'enfer qu'elle avait vécu ces dernières semaines.
- J’étais encore à Saint-Domingue lorsque Diane m'avait appelé pour me dire que tu allais mourir. Je suis tout de suite venue te chercher... Te voir dans cet état m’était insupportable... Tout ce que je voulais c’était de tuer tous ceux qui t'avaient touché, mais la police embarquait déjà Gino et sa troupe de voyous, alors j'ai dû t'emmener à l’hôpital, là où mon enfer a vraiment débuté. Entre le mépris de l’infirmière qui faisait exprès d'oublier de t'apporter tes médicaments, tes repas et à te faire prendre tes bains, j’étais tout le temps sur les nerfs... J'ai même demandé à ce qu'elle soit renvoyée, tu t'imagines. Je ne dormais plus, ne prenais plus soin de moi. Avec toi qui ne te réveillais pas, j’étais perdue.
- Je suis désolé que tu aies vécu tout ça seule mon cœur. Je t'aime tellement. J'ai pensé à toi durant toute ma convalescence, je te voyais, j'entendais ta voix, je ressentais ton touché mais je n'arrivais pas à me réveillé, les deux fois où j'ai essayé ont fini par les crises cardiaques jusqu’à ce que j'ai enfin retrouvé la force de vaincre le coma, pour toi, pour nous.
- Je t'aime plus que ma vie Aline. Me dit Viola en retenant mon visage en cascade.
- Ma vie, c'est toi... Lui répondis-je.
On échange un dernier baiser avant que je m'endorme dans ses bras comme un bébé.
Le lendemain, j’étais la première à me réveiller, dans notre lit, je me calai dans les bras de Viola qui resserra notre étreinte.
- Bonjour mon amour. Me chuchote t-elle à l'oreille.
- Bonjour...
Elle ouvrit ses yeux et au fond de son regard, j'ai cru apercevoir une étincelle. La viola meurtrie d'hier soir avait laissé place à celle que j'avais rencontré une nuit de débauche dans un bar mal famé.
Elle me caressa la joue en effectuant un sourire qui illumine son visage encore plus qu'il ne l’était déjà.
- Tu es tellement belle le crane rasé. Lui dis-je.
Vi parti dans un rire qu'elle ne pouvait contenir, elle se mit sur le dos en se cachant le visage. Je m'asseye en califourchon sur sa taille et lui enlève les mains des yeux, je me penche vers son oreille et lui dis :- Cette coupe te va à ravir ma déesse.
J'explose ensuite de rire face à sa mine confuse. Elle me retient par les fesses et me donne de petites fessées en m'ordonnant d’arrêter de me moquer d'elle.
- Je ne lavais ni ne les coiffais, j'ai donc décidé de les couper, comme ça plus de problèmes de cheveux.
- Non mais, sérieusement, j'adore bébé.
Je passe ma main doucement sur sa tête et, la sensation piquante, mais douce des repousses m'invitait à déposer des baiser sonnants sur son crane. Je ressentis ses mains se raidirent sur mes fesses, je me cambre sur ses lèvres et l'invite à m'embrasser.
De longs baisers passionnés, accompagnés de caresses sensuelles et voilà que nos corps se réclamaient l'un à l'autre.
- J'ai envie de toi mon amour. Susurrai-je à ses oreilles.
Nos regards pleins d'envie se croisèrent, Viola mordilla sa lèvre supérieur et d'un élan, je me retrouvai sous son emprise.
On se déshabilla mutuellement, nos gestes suivaient nos envies. J'avais hâte de la sentir contre moi, dévouée à mon corps, me dégustant comme elle seule en a le secret.
Mes mains rejoignent ses seins, si petits, presqu'invisibles, alors qu'elle m'embrassait de partout.
J’appréhende une monté d’adrénaline alors que ses lèvres sillonnais un passage de mon nombril vers mon bas ventre. Mes yeux se fermèrent d'eux-mêmes. Viola jouait avec mes nerfs déjà à bout en n'embrassant que l’intérieur de mes cuisses, mon bassin et en mordillant par ci et là.
- Je t'en supplie Vi, vas-y, j'en ai envie... maintenant.
Mes supplications n'ont pas été vaines car à peine ai-je fini ma phrase que je ressenti la froideur de sa bouche qui aspirait les moindres parties de ma fleur intime. Un courant électrique passait dans mon cerveau, je tirais sur les draps pour me donner la force de ne pas m’évanouir, une seconde aspiration aussi puissante que la première suivie et je n'ai pas pu retenir le cri aigu qui sortait des profondeurs de mon âme.
Ma partenaire usait de tous ces atouts pour me faire plaisir, Dieu seul savait combien j'en mourrais d'envie. Elle me fait tourner la tête dans sa manière de me faire jouir, comme je le fais avec mes cris et mon déhanché quand nos deux parties intimes ne faisaient qu'un.
Notre désir passionné refaisait surface. Je me surprends à avoir envie d'elle encore plus qu'avant, je ne savais pas ce qui avait bien pu changer, mais ressentir ce point culminant de notre satisfaction m'a fait prendre conscience de tout ce que j'allais perdre si on n’était pas venu me sauver à temps.
Lasse et vidée de toute énergie humaine, je me laissai tomber sur le lit, et tente de faire un somme.
Le temps passait rapidement dans les bras de Viola, en ouvrant mes yeux quelques heures après, l'autre côté du lit était froid. Je me lève, encore nue et me rends sous la douche afin de prendre un bain tiède. Presque toutes mes blessures avaient cicatrisées, sauf les plus profondes. Après mon bain, je me regarde dans le grand miroir et j’étais triste de voir ce à quoi je ressemblais. Depuis ce qui c’était passé dans mon ancien quartier, je n'ai jamais pu voir mon reflet.
Une cicatrice sous ma lèvre inférieure endurcissait mon visage, l’état des jointures de mes mains était la preuve de ma détermination pour en finir avec Gino. Les blessures de mon avant-bras gauche et ceux de mes côtes me faisaient un peu souffrir, mais c’était assez supportable.
-Line... Disait Viola.
- Dans la salle de bain. Lui répondis-je.
Elle me rejoint le sourire au lèvre en découvrant ma nudité.
- Qu'est-ce que tu fais... Me dit-elle en se positionnant derrière moi pour m'enlacer.
- Je me regardais.
- Ok, mais tu devrais me suivre car j'ai préparé à manger ma puce.Je me retourne et lui demande si elle me trouvait toujours belle malgré mes cicatrices.
- Bien sûre mon cœur. Même couverte de sang, tu étais la plus jolie à mes yeux.
- Tu mens... Lui dis-je en souriant.
- Je te jure bébé. C'est ta force, ta détermination qui te rendent si parfaite.
Viola me soulève du sol, telle une petite fille et m’emmène à la cuisine, où une bonne odeur flottait dans l'air.
- Je devrais me rhabiller avant de passer à table.
- Si tu te sens gêné, je peux me mettre comme toi.
La dessus, elle fait glisser son short et s’apprête a enlevé sa brassière quand je l’arrête.
- Je n'ai pas vraiment envie de sauter sur toi.
- Je me retiens depuis tout à l'heure, ton petit corps me lance des signaux d'alarmes.
Je ne pu retenir le rire qui émanait de mes lèvres.
Le déjeuner se termina en discussion sur ce que nous allions faire de la journée. Je ne voulais que rester à la maison, mais Vi avait d'autre projet. Elle voulait m'emmener dans une clinique privée puis nous devrions faire des courses... J'acquiesce donc à tout ce qu'elle disait.
Ensuite Viola débarrasse la table, je voulais l'aider avec la vaisselle, mais elle refusa. J'en avais marre que Vi me traitait comme une incapable. Je montai dans la chambre et je m'habillai d'un t-shirt à elle. Je m'asseye en califourchon sur le lit, mon téléphone en main, je surfais sur les réseaux sociaux, je refusais toutes mes demandes d'abonnement d'instagram et les demandes d'amis de facebook. Je réponds les messages de Gritta qui prenait de mes nouvelles. Elle me raconte ce qui se passait à la chaîne et me demande de revenir lorsque j'irai mieux.
J'emprunte les écouteurs de Vi et lance ma playlist. Je me couche et prends un des oreillers entre mes jambes. La musique était tellement triste que des scènes de cette journée qui a marquée ma vie refaisaient surface. J’étais persuadée que mes mots allaient convaincre Gino, j'avais confiance au couteau dissimulé sous mon t-shirt. J'oubliais les armes qu'il possédait et la meute de voyous qui était prêt à obéir au moindre de ses ordres.
Je fermai les yeux pour laisser glisser mes larmes. Je porte l'oreiller à ma bouche pour étouffer ma voix. Je me trouvais loin de la maison de mes souffrances pourtant j'agissais comme ci j'y étais encore, je ressentais presque les mêmes peines. Je ne voulais pas que Viola se rende compte de ma faiblesse, déjà qu'elle me surprotégeait.
Elle ouvrit doucement la porte et son visage se décomposa en me voyant. Elle me rejoint, me prend dans ses bras et je pouvais enfin me lâcher. Je pleurais, pire qu'un enfant car j'avais mal, dans mon corps et dans mon âme. Mon passé me tenait en otage, mon présent ne représentait que les séquelles des choix qui m'ont été imposés, mon futur était certes assuré par ma Viola, mais je redoutais les scènes comme ceux de l’hôpital, je ne voulais pas que mon nom et mon histoire soient sur toutes les lèvres, ni qu'on me réduise à n’être que la lesbienne du coin.
C’était toute ma vie que je remettais en question. Je m’écarte de Vi, décidée à lui raconter, ce qui c’était passé en son absence.- Libère toi ma puce. Je ne t'interromprai pas un instant. Me dit-elle.
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Chronique de Violine
RomanceUne histoire atypique qui se déroule sur l'île d'Haïti... Une prostituée des bas quartiers qui découvre l'amour et décide d'affronter son passé, seule face à son bourreau, afin d'espérer poursuivre son rêve de devenir présentatrice du JT. Une femm...