Suite

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Le lendemain, Paula partit très tôt pour ne pas rater son vol.
Je préparais un petit déjeuner à la marmotte qui ronfle encore dans son sommeil.
J'appréhende son réveil, allait-elle me reprocher de l'avoir embrassé? Je ne savais pas quel comportement adopté quand j'entends un mouvement de pas s'approcher.
- Viola? M'appelait-elle.
- À la cuisine. Lui répondis-je.
Les pas se rapprochèrent et mon cœur s'emballe, quelle est cette foutue situation dans laquelle je me suis mise putain.
- Définitivement, les vêtements ne sont pas faits pour vous. Me disait-elle en se croisant les bras.
J'étais pieds nues, en chemisette caleçon et je cuisinais. J'aime sentir l'air sur ma peau, est-ce un péché? Je m'abstiens de répondre et je lui souris à la place. Elle détourne les yeux et s'installa sur l'une des chaises de la cuisine.
Je servi les omelettes et le pain grillé, mon bol de salade et deux verres de jus d'orange. Je la rejoins et notre petit déjeuner se passa en silence. Aline m'aida à faire la vaisselle ensuite.
Une envie sexuelle planait dans l'air à chaque regard, chaque sourire échangé puis rien  qu'un effleurement de peau et on laissa tomber l'assiette pour nous dévorer les lèvres. Je me sentis pousser des ailes, Aline était dans mes bras, souriant aux battements de mon cœur, elle me déstabilisait comme ce n’est pas croyable. Je la fis assise sur le plan de travail de la cuisine et commençai par lui lécher le cou, touchant son ventre, effleurant sa peau douce sans imperfections. Elle poussa des petits cris qui me mirent hors de moi, je savais que ça allait arriver avec le timbre aiguë de sa voix. J'ai voulu lui débarrasser de mon t-shirt mais je lui demandais si elle était sûre pour continuer.
- Je ne suis pas sûre mais si tu t'arrêtes, je serais capable de meurtre.
Je riais de sa phrase et lui débarrasse de ses vêtements. Elle était maintenant nue, à ma merci et je contemplais le corps de cette femme qui m'a fait voire de toutes les couleurs depuis trois jours. Je la pris dans mes bras et elle s'agrippe à moi comme un koala, je l'emmène dans la chambre où nous passerons des moments de folie.
C'est ça aimer une femme, pouvoir rigoler comme des copines et faire l'amour comme des amantes. L'attraction entre deux femmes est naturelle. Je me suis toujours sentie confortable en présence de femme. Comment me blâmer si j'en tombe amoureuse?
En fin d'après-midi, ce sont deux femmes comblées d’amour qui se dorlotent sur un lit king size couverte d'un drap blanc et souillé de cyprine. J'ai découvert une Aline taquine et très pudique, je me suis carrément battu avec elle pour pouvoir déguster son antre de plaisir à pleine bouche. Je ne savais pourquoi elle était si réticente de ce coté. Mais la galante que je suis à trouver les mots exacts pour la faire fondre et je me suis régalé avec elle.
- Tu détestes toujours les gouines? Lui demandai-je en lui caressant le bout de ses seins.
- Humm, je ne sais pas. Je pense qu'il va me falloir un peu plus.
Elle se mit à califourchon sur moi, ses cuisses de chaque coté de mon corps et tente de bouger son bassin contre mon mont de venus. Je l'invite à mieux se positionner pour ressentir sa fraîcheur sur moi. Une décharge de plaisir m'envahie et je ferme les yeux pour la laisser s'emparer de tout mon corps. Aline recommence à se mouvoir et je suis à la limite de la déchirer toute entière, de mordre quelque chose ou quelqu'un, une sensation sauvage me fait agripper ses fesses pour accentuer notre plaisir. Ses petits cris aigus me laissèrent sans répit, la jeune métisse jouissait sur moi et plus humide que nous en ce moment n'existe pas.
Lasse et fatiguée, Aline s'endormit et je me levai pour prendre un bain et passer un coup de fil pour une livraison expresse de vêtement pour ma belle qui n'avait quasiment rien à se mettre.
Quelques heures plus tard, ma commande arrive et je parti réveiller la belle au bois dormant par des bisous et des chatouilles.
- Laisse-moi dormir un petit peu plus. me supplia-t-elle.
- J'ai une surprise pour toi.
Elle se réveilla et se frotta les yeux, je lui apporte la petite mallette et elle découvrit avec émerveillement les vêtements que je lui ai acheté.
- Merci, je les adore. Avec ce que tu portes, j'avais sous-estimé tes goûts vestimentaires féminins. Me dit-elle entre deux baisers.
- C'est pour te faire plaisir ma belle. J'ai une bonne nouvelle pour toi.
- Merci, tu as réussi ton coup. C'est quoi cette nouvelle?
- C'est bon, je ne veux plus te garder en otage, je te ramènerai à la civilisation demain. Si c'est ce que tu veux vraiment.
Son visage passe de la joie à la tristesse pour s'arrêter à la résignation.
- Si tu me le permets, je pourrai venir te voir, tu habites où?
- N'en parlons pas maintenant, on verra demain. J'ai trop faim du coup.
Je l'embrasse et parti à la cuisine, préparé un plat de riz au légume. Aline m'aide à éplucher les légumes tout en m'embrassant, partageant des moments de complicité.
Ce soir sera la dernière nuit que nous passerons à la maison, nous en profitons pour nous parler, nous avouer nos vérités, nos peurs et surtout nos envies.
- La seule envie que j'ai c'est d'arrêter la prostitution. Lâche t-elle de but en blanc.
Je suis prise de court mais j'avais ma petite idée la dessus.
- Reste avec moi Aline, ne pars pas.
Elle me souri et m'embrasse sans me répondre, je compris alors que cette idée n'était pas envisageable pour elle. Je ne voulais pas lui prendre la tête et sacrifier notre dernier moment par une dispute, déjà que nos débuts n'étaient pas aussi câlin qu'à présent.
J'avais quand même écopé d'une gifle, un coup de poêle, un plat de pâte sur la tête, des vents et des injures. Je souris en repensant à ses trois jours que nous avons passés ensemble.
- Qu'est-ce qui te fais rire? Me questionna-t-elle.
- La façon dont tout ça a commencé, on s'est quand même bien crêpé le chignon avant d'en arriver là.
- Je te détestais vraiment.
- Parce que tu ne me détestes plus maintenant? Lui dis-je en soutenant son menton.
- Si, un tout petit peu si tu ne me laisses pas dormir.
Je lui fis mon plus beau sourire et la pris dans mes bras pour lui chanter une berceuse espagnole à l'oreille, elle se blottit contre moi. Son souffle lent m'avertit qu'elle s'était enfin endormie, je ferme à mon tour les yeux et je sombre dans un profond sommeil.
Je rêvai du lendemain incertain, voudra-t-elle vraiment partir et me laisser à ma solitude?
Que nous attends l'avenir dans ce pays où les femmes comme moi ne sont pas respectées?
Est-ce qu’Aline voudra se battre pour nous?
Je suis tombée amoureuse de la prostituée enchaînée à son travaille.

FIN

Chronique de ViolineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant