Suite

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Mon réveil de ce matin fut totalement différent de la veille, une bonne odeur de gâteau à l'ananas me chatouillait le nez. Je me lève et me rends immédiatement à la cuisine pour découvrir une Aline, les fesses à l'air en se rabaissant pour contrôler la cuisson du four.
- Quel beau spectacle... Dis-je pour la surprendre.
Surprise elle se releva et tira sur les bords du t-shirt qui lui servait de petite robe en me détaillant et en se retournant brusquement.
- Putain, vous avez un problème avec les vêtements ou quoi..? Criait-elle en remarquant ma nudité.
- Quoi, mon corps vous déstabilise autant Aline?
- Non mais, on a dépassé l'âge de la préhistoire.
Je rigole de sa réponse et partit me doucher. J'enfilai un short qui m'arrivait sur le genou, une brassière de sport et je rejoins Aline à la cuisine.
La jeune femme me regarde et secoua la tête de gauche à droite en disant :
- C'est ce que vous appelez mettre des vêtements?
- Je ne peux pas cacher ces muscles quand même.
Elle roula les yeux et enfila le gant pour sortir le gâteau du four.
- Je ne savais pas que c'était votre gâteau d'anniversaire celui que j'ai mangé hier, j'ai essayé de le reproduire comme je le peux.
- Comment vous avez su?
- Votre copine a appelé.
Hein? Viola Johana Perez a une copine? Mais quel est cette arnaque? Je cherche mon téléphone et je vais direct sur l'historique des appels et je vois que c'est juste Paula, ma bonne amie qui m'avais appelé et je la rappelle.
- Allô ma belle, j'ai manqué ton appel.
Aline est venue m'espionner sans savoir que je pouvais voir son reflet dans l'écran de la télévision. Je fais exprès de chouchouter Paula plus que d'habitude pour voir sa réaction et lorsque je disais à mon amie que je l'aimais elle fit le bruit typique du tchip avec sa bouche et retourne à la cuisine. Je raccroche enfin et je la rejoins.
- Alors, vous me faites goûter ce fameux gâteau?
- Vous avez deux mains, servez vous.

Serait-elle jalouse? Elle est dans son coin, marmonnant des trucs en créole que je comprenais à peine.
- Pas la peine de s'énerver madame.
- Alolanmèd (Vas te faire foutre).
- Que venez-vous de dire?
- Rien.
Mes notions en créole sont très limitées, j'ai appris que tout le monde parle dans sa langue d'origine quand on est énervé.
Je me sers une part de gâteau et je dois avouer qu'il a un goût affreux, la cuisine n'est pas le point fort d'Aline. Je me retiens pour ne pas recracher et me force à avaler en effectuant un rictus de dégoût.
Un ricanement soudain du côté de la femme attire mon attention, cherchant à voir ce qui pouvait bien l'amuser.
- Je sais qu'il est dégoûtant, ne faites pas semblant. Votre petite copine sait mieux cuisiner.
- Si vous prenez les cuisiniers de la pâtisserie pour mes petites copines alors vous avez raison. Seriez-vous jalouse Aline?
- Ah, je ne suis pas comme vous, j'aime les grosses bites, j'aime qu'ils me défoncent et que je crie de plaisir... Voilà, Joyeux Anniversaire.
Sur ce, elle se releva, comme pas convaincu de ses propos.

Depuis nos débuts, elle ne fait que se justifier qu'elle n'est pas comme moi, qu'elle aime les hommes sans que je ne lui ai rien demandé.
Perdue dans mes pensées, je ne comprenais pas l'attitude de la jeune femme que j'héberge en ce moment.
Abandonnant mes analyses sur le comportement bizarre d'Aline, je commandai un autre gâteau car je suis bien décidée à fêter mon anniversaire malgré le sal caractère de la folle emmerdeuse.
Un coup frappé à la porte et j'accours ouvrir pensant que c'était mon gâteau, mais à ma grande surprise, c'était Paula.
Je la prends fermement dans mes bras et l'embrasse.
Cette fille, je la connais depuis toujours, nos parents étaient amis et nous avons grandi comme des sœurs. Elle vit de l'autre coté de l'Atlantique et ne rentrait que rarement.
- Que me vaut le plaisir Pau?
- Je n’allais pas laisser ma vieille amie seule le jour de son anniversaire, qu'est-ce-que tu crois.

On s'asseye et elle me questionna du regard en voyant le canapé-lit du salon ouvert.
- Longue histoire. Lui répondis-je.
On rigole ensemble et elle me racontait qu'elle était juste de passage.
Mon amie est un mannequin professionnel et son travail la pousse à voyager très souvent.
- By the way, je t'ai apporté un cadeau ma cocotte. Joyeux anniversaire. Je t'aime beaucoup.
On s'embrasse pour une énième fois et elle me tendit une boite que j'ouvris rapidement pour découvrir un blouson en cuir noir avec des imprimés arc-en-ciel.
- Ils ne sont pas encore en vente, c'est une pièce unique de la nouvelle collection. Tu seras la première à la porter. Un cadeau unique pour une amie unique.
- Oh my God Pau, je l'adore. Viens dans mes bras.
Sous l'émotion, je l'embrassai passionnément sur les lèvres, elle ne me repoussa pas. Ce n'est pas comme ci c'était la première fois non plus. On était très câline lorsque nous vivions ensemble, qui peut résister à son corps parfait?
Je la prends une dernière fois dans mes bras et on reste ainsi pendant de longues minutes. C'est un raclement de gorge qui nous pousse à nous séparer.
Ah oui! J'avais presqu'oublié la peste.
- Paula, je te présente Aline, et Aline c'est Paula.
Elles échangèrent une poignée de main, Aline plisse son front en serrant les dents et Paula me demandait qui elle était.
- C'est moi qui avais répondu a votre appel. Lui répondit Aline en prenant place sur le canapé juste en face de moi.
- Ah ok.
Paula et moi parlions de ses voyages et de ses nombreuses conquêtes et je rie à pleine dent car mon amie est de celle qui se retrouve toujours dans des situations étranges.
L'arrivée de mon gâteau me mit le cœur plus en joie qu’il ne l’était déjà, Paula s'est tenue responsable de planter une bougie dessus en disant qu'il ne peut avoir de gâteau d'anniversaire sans bougie.
Je fis mon vœu et je soufflai, nous rions ensemble et j'étais surprise de voir Aline prendre plaisir dans nos conneries. J'ouvre une bouteille de champagne, on trinque et on continuait à parler, surtout mon amie car elle ne supporte pas trop l'alcool. La nuit tombante, Paula était ivre morte, Aline et moi étions aussi saoules mais on pouvait tenir sur nos jambes. On la porta jusque dans ma chambre, je m'apprêtais à lui enlever ses vêtements quand Aline me dit de la laisser, je lui enlève quand même ses talons aiguilles et la recouvra. On descendit au salon, partager un dernier verre et parler de nos vies.
- Je pensais qu'elle était votre petite amie. Me lança Aline.
- Mais non, on n'a jamais été ensemble.
- Par contre vous vous embrassez sur la bouche. Serait-ce les mannequins votre type?
Je ne comptais  pas lui répondre car je sais qu'elle dit tout ça pour m'agacer.
- Pourquoi est-ce que vous aimez être violé? Lui demandai-je.
- Je n'aime pas être violé.
Je la regarde me mentir effrontément alors que je l'avais vue.
- Si vous le dites.
Un blanc s'installa entre nous.
- J'aime juste donner à l'homme qui me baise la satisfaction d'être dominant. Reprit-elle.
Je reste pantelante, ahurie et dépassée par ses paroles.
- Vous êtes une belle femme, vous ne pouvez pas vous limitez à faire plaisir aux hommes, et vous dans tout ça?
- Oh! Détrompez-vous, j'y prends goût.
- Vous êtes sûre?
Elle se relève et se retourne pour ne plus me faire face. Je m'approchai derrière son dos, tel un prédateur approchant sa proie, sans la toucher, je lui chuchote derrière l'oreille.
- Il y a tellement mieux que faire plaisir à un homme, vous pouvez aussi le ressentir, lorsqu'on ne fait qu'effleurer votre peau du bout de l'ongle, un baiser humide juste sur votre épaule, un autre sur votre bras, tout une trainée de baiser de vos lèvres à votre abdomen. Il vous faut un rapport passionné et amoureux, un échange tant physique que mental qui atteint votre âme tout en douceur... Où deux corps ensorcelés se laissent envahir par le plaisir de la volupté... Ça existe Aline.
Son corps est visiblement intéressé par l'invitation de mes mots mais son cerveau combat encore, elle se tortille pour se débarrasser des frissons que j'ai réveillé en elle et se retourne pour me faire face.
C'était sans compter sur la faible distance qui nous séparait, nos lèvres se joignirent involontairement et je ferme mes yeux dans la douceur des siennes.
Un peu réticente au début, Aline pose ses mains sur mon visage pour accentuer notre baiser, je la pris par la taille pour la coller un peu plus à moi.
Tous ses interdits s'envolèrent en un éclat, elle semblait attendre ce baiser depuis toujours. Ses mains abandonnent mon visage pour caresser mes cheveux, mon cou et les glisse sur mon dos. On était bien, notre baiser n'avait rien à envier aux autres, un mélange d'euphorie, de tentation s'empara de mon être. Je suis tentée de la mettre sur le canapé, de la faire jouir comme elle ne l'a jamais fait de toute sa foutue vie mais je ne pouvais pas... Je ne voulais pas profiter de son moment de faiblesse et je mis fin à notre baiser oh combien passionné.
- Je pense qu'on devrait dormir Aline.
Elle semblait être déçue mais ne me disait mot...
- Il y a une autre chambre au fond du couloir, vous pouvez l'utiliser.
Je n'eu droit a aucune réponse. Aline, la fille aux lèvres douces et fondantes partie s'endormir, me laissant frustrée de l'envie qu'elle a réveillée en moi.

Chronique de ViolineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant