Suite

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Oui, j'ai mauvaise foi à troubler son sommeil si tôt le matin, mais que voulez-vous? On ne changera pas du jour au lendemain, une garce stupide reste une garce stupide. Je fais exprès de passer l'interrupteur et une lumière blanche emplissait la chambre, ce qui fit grogner ma marmotte.
- Aide-moi à trouver quoi mettre mon chaton.
- Laisse-moi deux minutes Line, murmure-t-elle.
- Non, lorsque je partirai tu auras largement le temps pour te rendormir, réveille toi.
Je grimpe sur le lit et me mets à califourchon sur elle. Vi garde encore ses yeux fermés mais ses mains ont illico atterries sur mes fesses qu'elle tapotait, énervée d’être déranger pendant son repos.
- Ouvre tes yeux bébé. Lui dis-je en déposant un baiser sur chacun de ses paupières qu'elle décide finalement d'ouvrir.
- Si je ne t'aimais pas, tu serais déjà morte.
Je m'esclaffe en entendant ses mots et elle me bascule de l'autre côté du lit et prend le dessus sur moi. Je me calme un peu, néanmoins, je garde mon sourire pour la narguer. Sa main droite rejoins les bords de mon shorty qu'elle fit glisser doucement jusqu’à me l'enlever complètement. Elle me regarde intensément et je lui lance mon regard de défi. Je fus prise de cours quand elle me pénétra de deux doigts à sec, sans préliminaire, un cri aigu sorti de ma gorge et elle m'embrassa fougueusement pour que mes cris meurent dans ses lèvres. Les va et viens continuèrent à intervalle régulier, tout en augmentant la cadence. Mon corps prit de spasme commençait à trembler de plaisir sous les caresses de Viola. Elle emprisonna mes deux mains au dessus de ma tête et continua à me baiser telle une bête sauvage. Bouger était devenu impossible sous la brutalité qu'exerçait Viola sur moi. Je me surprends même à adorer ce qu'elle me faisait et bougeait mon bassin de sorte que ses doigts puissent atteindre le plus loin possible. Elle mordit mes tétons et envahit mes seins de suçon. Mon corps trépigne d'impatience pour atteindre le point du non retour. Je le sens qui monte, une sensation forte, je jouis en griffant le dos de ma partenaire qui me fit un sourire de satisfaction. Mon vagin était en feu, je gardais mes jambes écartées et, les yeux fermés je pousse des soupirs de soulagement.
Viola est parti se laver il y a un bon moment déjà, mais la sensation de ses doigts en moi restait présente.
Voila la meilleure manière de commencer mes séances de formation.
L'heure tournait à vive allure, et je ne suis pas encore prête. Je pose une dernière touche de fond de teint en entendant le klaxon de ma compagne qui s'impatientait. Mon sac à main sous le bras, je dévale l'escalier à grande vitesse malgré mes talons de 10 cm. En la rejoignant, elle me regarde intensément et sourit.
- Ce que tu vois te plaît? Lui dis-je.
- Tu es magnifique mon ange. C'est parti.
Nous sommes arrivées en ville en pas moins de vingt minutes car Vi ne voulait pas que je sois en retard le premier jour. Puis dix minutes plus tard, on arrive à la chaîne. Je l'embrasse rapidement et me rend à l'accueil suivie par Viola.

- Johanna, quel plaisir, disait une voix derrière nous.
Je me retourne et remarque une femme tirée à quatre épingles s'approchée de nous dans une démarche digne de miss univers. Elle embrasse ma copine sur la commissure des lèvres et me lance un regard de mépris.
- Maria, ça va? Lui répondis Viola.
- Oui bébé, tu fais quoi ici? Me dis pas que tu viens faire une émission sur comment faire jouir une femme? 
Les deux femmes sourirent à la blague que je ne trouvais pas drôle du tout.
- Non, en faite j'accompagne ma femme, elle recevra une formation avant son emploi dans le journal du soir.
- Tu as une femme toi? Laisse-moi rire. Répondit-elle.
Je n'aime pas cette effronté, elle me regarde de haut comme ci j’étais une fourmi qu'elle allait piétiner.
- Excusez moi, Aline Perez, votre formateur vous attend, première étage, deuxième porte à gauche. Nous interrompt la réceptionniste.
- D'accord, merci.
Viola me prend les mains, me chuchote des petits mots de réconfort et m'embrasse sur le front. Nous nous séparons, mais avant de prendre l'escalier, je lance un dernier regard vers Viola et je la vois en pleine dispute avec l'affreuse bête hideuse.
Arrivée à la salle de formation, j'ouvre la porte en vitre pour découvrir un homme d'une quarantaine d’année qui m'attendait, les yeux plongés dans un livre.
- Bonjour. Lui dis-je pour attirer son attention.
- Venez mon petit.
Je m'asseye en face de lui et nous faisons connaissance. J'ai pris le soin de ne pas précisé mon ancien travail. Oui j'ai honte de ce que j'ai pu faire quand j’étais avec Gino, c'est la raison pour laquelle je ne vais pas crier sur tous les toits que j’étais une prostituée.
Luc Lebrun était journaliste de terrain, il a vécu presque toute sa vie en France, alternant dans les pays de guerre. Ses histoires sont passionnantes et une admiration toute particulière pour lui prend naissance en moi.
À l'heure du déjeuner, Luc me laisse une demi-heure pour me rassasier avant de rentrer d’emblée dans ce que je devais savoir pour être une bonne présentatrice de télé. Je m’apprêtais à sortir quand je fus interpellé par la réceptionniste.
- Madame Maria Delgado demande à vous voir. Me dit-elle.
- Mais je suis en pause déjeuner là. Elle n'a qu'à m'attendre. Répondis-je agacée.
- Si tu veux un conseil, va lui rendre visite, sinon, ta vie ici sera un enfer.
- Evre? Kisa li ye isit la?* (Vraiment? Elle fait quoi ici?)
- Elle est la rédactrice en chef du journal et le bras droit de la PDG.
- Oui, je connais la PDG. Où est son bureau?
- Dernière étage, il n'y a que deux salles, son nom est inscrit sur sa porte.
- Je peux te demander un service?
- Oui, bien sûre, je t’achèterai un sandwich, le bar d'en face en fait les meilleurs.
- Merci beaucoup, toi, je t'adore déjà.
C'est bon d'avoir quelqu'un sur qui compter.
J'arrive enfin à l’étage des patronnes et je remarque la porte noire, comme son cœur j'imagine, petit sourire pour moi même. Je toque à la porte, une voix amère me répond et me glaça le sang.
Je m'approche vers le bureau d'un pas lourd, dire qu'elle ne m'effrayait pas serait un euphémisme.
- Vous avez demandé à me voir.
La femme fait semblant de ne pas me remarquer et continue à taper sur son ordinateur. Je reste debout, au milieu de la salle, à me demander ce qu'elle peut bien me vouloir.
- Madame... Repris-je.
Elle me montre la paume de sa main droite,  prend son téléphone de sa main gauche et le porte à son oreille
- Quelle saloperie m'as-tu envoyé? Bastarda, tu ne sais  pas écrire de texte ou quoi? Viens reprendre ton article à la poubelle et recommence.
Elle raccroche et daigne enfin me regarder. La femme me dévisage un long moment. Mes nerfs sont prêts à exploser tant j’étais énervé, mes pieds tremblaient et mes yeux fixaient cette énergumène. Cette situation l'amusait car elle se cala sur son siège en se croisant les bras pour bien me déstabiliser.
- Qu'est-ce que tu fiches ici? Dit-elle dans une voix mi- ironiquemi- agacée.
- La réceptionniste a dit que vous vouliez me parler.
- Non, je veux dire, qu'est-ce que tu fais à la chaîne.
- Ah! Fallait préciser, en faite, je suis en formation avec Mr Luc  Lebrun.
- Je vois. Comment tu as connu Johanna?
Nous y voilà, j'imagine que cette question lui brûlait les lèvres. Elle a dû y penser toute la mâtiné. Je lui fais un sourire en lui répondant que je ne parle pas de ma vie personnelle au bureau. Et Bam! Dans ta face.
- Ne prend pas cet air avec moi, misérable crapaud.
Elle se lève de son siège, contourne son bureau et me fais face, collant presque son front au mien.
- Je la connais plus que tu ne peux imaginer. Tu ne feras pas long feu avec elle. Profite tant qu'elle te baise encore et après qu'elle t’ait quitté comme une vieille chaussette pourrie, tu ravaleras cet air et viendras pleurer que j'avais raison.
Elle retourne derrière son bureau, remet sa veste en place et s'assoit.
- Maintenant, sors.
- Avec plaisir.
J’hésite à me retourner pour lui dire ses quatre vérités mais je me retiens, je sais que Viola lui a déjà bien tiré les cheveux ce matin, je n'allais pas lui faire le plaisir de m’énerver le premier jour de ma formation.
Je rejoins le coin de réception et retrouve la jeune fille, elle me tend un sac en plastic et m'invite dans la salle détente, où il y avait déjà deux ou trois personnes.
- Alors, elle a fait sa crise de jalousie, la Maria? Dit-elle alors que je croquais déjà dans mon repas.
- Oui, comment tu sais?
- Je la connais un bon moment celle-là. Elle a connu Johanna à Santiago. Elle me parle souvent d'elle, même trop souvent à mon goût.
- Tu es très proche d'elle je présume.
- Je sais qu'elle est mariée mais, je ne sais pas, son caractère a eu raison de mon cœur.
- Quoi... tu es lesbienne, toi?
- Disons les grands mots, oui. Comme toi.
- Mais non, moi je ne le suis pas.
- Dit la fille qui sort avec une fille.
- Non, je veux dire, j'aime Viola, mais elle est la seule.
- Maria disait comme toi quand je lui faisais des avances.
- C'est quoi ton nom?
- Gritta, et ne te moque pas, on ne choisi pas son nom.
- C'est original. Répondis-je l'esprit occupé.
Étais-je vraiment comme elle? Après Viola, je ne suis attirée par aucune autre femme. Non je ne suis pas... pas comme ça.

Chronique de ViolineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant