Suite

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-Ah Viola! Qui es-tu putain ?
Soufflai-je perdu dans mes pensés.
Dès mon retour de ma petite escapade avec elle, je savais qu'on allait me passer à tabac alors, j'ai fermé ma petite gueule et j'ai pris mes coups comme une grande tout en nourrissant l'envie de repartir.
Une semaine de rêve passer au haut de la colline avec une femme qui me traitait comme aucune personne ne l'a jamais faite. J'étais aux anges, toujours dans les nuages et j'avais hâte que la nuit se pointait pour que Gino m'emmène au bar où nous nous sommes rencontrés.
Diane me rejoint comme chaque soir pour m'aider à camoufler mes bleus.
- Ne fait pas de bêtise Line. Me disait mon amie en m'aidant à enfiler ma petite robe noire qui m'arrivait au bas des fesses.
- Ne t’en fais pas pour moi ma belle. Lui répondis-je avec la hâte de partir.
Le klaxon de la vieille voiture de mon homme me mit le rire aux lèvres et je descends le rejoindre en trombe.
Je ne pouvais pas m'empêcher de sourire et j'étais dans les nuages quand je reçois la paume de Gino en pleine face.
- Tu m'écoutes quand je te parle petite pute. Siffle-t-il.
- Pardon chéri. Lui répondis-je en essayant d'essuyer le sang qui coulait déjà de ma lèvre.
- Je disais que tu dois rester dans le bar et tu trouveras un moyen de rentrer car j'aurai une affaire urgente à régler, je ne te veux pas dans mes pattes.
Un petit ok comme réponse et je me concentrai sur les lumières de la ville qui défilaient par la fenêtre de la voiture.
À peine arrivé qu’on se sépare, lui se rendant vers son bureau et moi au bar pour commander un verre. Je balaye la salle d'un regard mais aucune Viola en vue, je finis mon verre et à l'écoute de ma chanson préférée, je m'élance vers la foule pour me déhancher et prendre un peu de plaisir.
Mes yeux fermés, mes mains touchaient les moindres parties de mon corps en me tortillant d'une part et d'autre, j'étais en transe, comme c'il n'y avait que moi sur Terre.
Puis doucement, deux mains se positionnent de chaque côté de mes hanches et me rapprochent jusqu'à ce que je me retrouve, mon dos coller à un corps inconnu.
- Salut beauté. Me susurra une voix au creux de mes oreilles.
Je pourrai la distinguer parmi des milliers, c'est elle, elle est venue. Viola me ramena à la réalité... n'était-ce qu'un rêve? J'ai ouvert mes yeux et me suis retourné pour lui faire face.
J'essayais de cacher ma joie de la voir en lui disant un bref "salut" puis je continue ma danse avec elle. Cette fois, on était deux dans une bulle, en harmonie, nos mouvements se faisaient insistant et mon envie éteint depuis notre escapade était revenu avec une forte intensité que mon corps frissonnait sous ses attouchements.
J'étais libre cette  nuit, je pouvais faire ce que je voulais et c'est fou comme je me sentais forte dans ses bras. Je pouvais tout affronter car je savais que je pourrai toujours compter sur elle.
La musique touchait à sa fin et le Dj faisait des siennes en passant un remix de différentes variétés de musiques populaires. Je retourne au bar en me déhanchant d'une manière provocatrice sous l’œil insistant de ma compagne. Un second verre commandé pour me rafraîchir, la jeune femme prit place à mes côtés avec son éternel sourire en coin qui me déstabilisait.
- Pourquoi est-ce que tu souris? Lui demandai-je en délectant mes lèvres dans mon verre de punch.
-Est-ce que je peux t'embrasser?
Elle avait dit cela sérieusement, je ne faisais le rapport avec notre première rencontre que quand elle déposa un chaste baiser sur la commissure de mes lèvres. Ce qui lui valut mon éclat de rire en pleine face.
- Pourquoi faut-il que tu sois toujours galante? Lui dis-je en redevenant sérieuse.
-Je ne le suis pas.
- Si, tu l'es. Et c'est un compliment.
- Bah merci.
Nous sommes brusquement interrompues par l'arrivée d'une femme que je détestais déjà sans la connaitre. Tout simplement parce qu'elle parle en touchant Viola de partout. Ce n'est pas de la jalousie, c'est juste que je mérite un minimum de respect. On ne peut pas voir deux personnes entrain de discuter et venir les interrompre juste parce que tu en connais l'une. Peut importe le degré de votre relation, il faut respecter les gens.
Je m'énervais à mesure que la stupide personne draguait ouvertement mon amie... ma partenaire... ma copine... ma quoi putain..?
Je me sentis plus idiote que l'autre écervelée, à jalouser quelqu'un dont je ne connaissais pas la nature de notre relation. C'était évident que je n'étais pas à ma place en sa compagnie, je me décidai donc à rentrer chez moi. Au diable les clients de Gino.
N'étant vêtue que d'une petite robe qui ne couvrait quasiment rien de mon corps, la température glaciale me faisait frissonner et il me restait un bon bout de chemin à parcourir avant de quitter la ville pour prendre la route de mon quartier. Dans cette tenue et à cette heure de la nuit, quiconque me voyait serait légitime de m'offrir une somme et partir avec moi, après tout, je suis une pute.
Brusquement, une petite voiture grise me barrait la route et c'est comme ci la nature avait entendu ce que je me disais au fond de moi. Je me penchai vers la vitre pour charmer le conducteur espérant que ce soit quelqu’un prêt à payer le prix fort pour une nuit.
- Tu veux te faire du bien mon beau?
- Monte dans la voiture Aline. Me criait Viola dans une rage contenue.
Je me dépêchai de monter sans vraiment réfléchir et elle alla se garer dans un endroit un peu sombre.
- Pourquoi es-tu parti? Me questionna-t-elle en croisant ses bras.
- Je ne voulais pas être de trop dans ta discussion avec ta petite amie. Lui répondis-je en évitant son regard.
Un silence gênant suivi mes propos et je lui fais face pour tomber sur un visage souriant, je lui questionnai du regard et elle secoua la tête en signe d'abnégation et attire mon visage près du sien. Un combat de regard se lança entre nous, je pris sur moi pour ne pas trop regarder ses lèvres pulpeuses qu'elle mordit en arquant un sourcil. N'en pouvant plus, elle me prit par le cou et m'embrassa fougueusement. Nos mains se cherchèrent dans l'inconfort de la voiture.
- Arrête, arrête. Lui dis-je entre deux baisers.
Elle s'arrêta d'un coup pour me regarder sans comprendre.
- Rentrons chez moi. Lui dis-je.
Viola me fit son merveilleux sourire et démarra de suite en gardant une main sur ma cuisse. Une décharge électrique m'empara quand elle se mit à dessiner des cercles avec ses doigts sur moi, les yeux fixant la route. Je lui pris la main et la fit passer à travers mon string pour lui faire ressentir toute l'envie que j'avais pour elle. Ce qui attira son regard sur moi et je passais ma langue sur mes lèvres sensuellement pour l'agacer encore plus.

On arrive tant bien que mal dans mon quartier, je lui fis garer sa voiture à deux pattés de maison et c'est à pied que nous continuons la route, avec la hâte de retrouver un lit pour nous débarrasser de cette chaleur sexuelle qui s'est infiltrée par tous les pores de notre corps.
Sa manière unique de me faire jouir m'avait manquée depuis notre partage dans sa maison. J'aime sa façon de me regarder, de prendre soin de moi comme ci j’étais la seule femme qui existait.

Chronique de ViolineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant