Suite

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Comme prévu, lundi dans la mâtiné, j'enregistre l'émission du journal du soir après maintes répétitions. La rédactrice Maria Delgado trouvait toujours quelque chose à redire de ma présentation. Je gardais mon calme sous les conseils de Gritta, car je ne voulais pas être renvoyée dès ma première émission.
À la nuit tombé, Viola m'aidait à garder mon calme en attendant l'heure de la diffusion.
- Calme-toi, je suis sûre que tu seras parfaite. Me dit-elle en me gardant blottie dans ses bras.
Le générique passé, je suis en grand plan sur l'écran, mon cœur est prêt à exploser aux premières phrases lues. J'ai une tonalité de professionnelle, un peu aiguë du fait de mon excitation, mais ça va, ça passe.
1 heure plus tard, j'eu droit à un long baiser langoureux de ma Viola.
- Tu as été parfaite ma journaliste.
- Présentatrice, tu veux dire.
- On s'en fou, non?
-Alors, j'ai été comment?
- Belle, radieuse. Et tu sais quoi?
-Quoi?
- Tu es la plus sexy de toutes les présentatrices. Me dit-elle en me tapant les fesses.
Nous partîmes dans un éclat de rire. La pression redescendait en moi et une certaine fierté me consumait de l'intérieur.
- Je suis fière de toi. Me susurre Viola entre deux baisers.
Un jeu sexuel débutait entre nous, comme d'habitude, sur le canapé du salon devant la télé, mais ce soir, nous fûmes interrompus lorsque de brusques coups frappèrent la porte d'entrée, ce qui nous effraya, on va dire.
Viola se releva rapidement, ouvre un tiroir qui contenait un petit coffre-fort et en sort une arme. Je regardais la scène, les yeux grands ouverts. Viola me dit de me taire et de me cacher, ce que je refusai de faire bien sûre. Les coups frappèrent une seconde fois et seconde frayeur de mon côté.
Viola s'approcha doucement vers la porte, me tenant fermement derrière elle qui tremblait comme une feuille, à la limite de l'évanouissement.
- Qui est-ce? Crie ma compagne en retenant la poignée de la porte.
Une voix étouffée lui répondit
- Se Diane, ouvri vit*. (C'est Diane, ouvre).
Viola remet la sûreté de l'arme et la planque dans sa ceinture avant d'ouvrir pour une Diane en sueur, visiblement essoufflée par la longue route qu'elle a dû faire à pied.
Je l'invite à venir s'assoir pour se calmer et lui donne un verre d'eau fraiche mais elle me cria :
- Qu'est-ce qui t'a prit de passer à la télé? Gino est fou de rage et il veut que tu reviennes.
Je suis prise de panique, Viola me prit dans ses bras.
-Comment le sais-tu? L'interroge ma copine.
- J'étais avec Guy, tu sais Line, que la télé est toujours aux infos. Gino a vu en sortant et il a tout de suite sû que c'était toi. Puis il est entré dans une rage folle. Il a failli m'étrangler pour que je lui dise où tu étais, mais je ne lui ai rien dit de concret, je l'ai mi sur la piste du soi-disant client qui t'a acheté. Vous devez partir, et Line, oublie cette histoire de passer à la télé.
- Non.
C'est le seul mot que je suis parvenue à répondre face à toutes les informations de mon amie.
- Je ne veux pas toujours être à la merci de cet abruti. Je vais l'affronter. Advienne que pourra. Je n'ai plus peur de lui. Il ne peut pas m'empêcher de faire ce que j'aime parce que j'ai un jour été sa prostituée. Viola lui a donné un paquet d'argent. Si ce qu'il veut c'est me faire du mal, il verra que l’Aline qu'il a connu, n'est plus l’Aline d'aujourd'hui.  Dis-je d'un trait.
Les deux femmes restèrent interloquer par mes paroles. Je regarde Viola qui ne savait plus ce que j'étais devenue, et Diane, le regard apeuré qui essuyait les gouttes de sueurs qui coulaient encore sur son visage. J'étais décidée à me battre, de faire face à mon bourreau car je me suis rendue compte que personne d'autre ne pourra me sauver de mon passé, fuir ne m'a pas aidé. 

                                    Fin

Chronique de ViolineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant