Rêve & Réalité

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Il y a de ces rencontres qui peuvent bouleverser toute une existence, des rencontres qui vous font douter de la vie que vous avez jusqu'ici menée.
Il existe des gens qui vous ouvrent les yeux sur celui que vous étiez et celui que vous vouliez être.
Moi je suis Aline Mathieu, une haïtienne avec sans doute un ancêtre blanc dans mon arbre généalogique. Je me présente ainsi car je me démarque de la normalité haïtienne avec ma peau métissée et mes cheveux bouclés.
Du haut de mes 22 ans, je n'ai jamais connu mon père, et, ma mère, cette bonne femme qui s'est adonnée à l'alcool et à la cigarette malgré sa maladie, est passée de l'autre côté depuis 5 ans déjà. 
À quoi peut bien résumer la vie d'une jolie orpheline sur cette terre maudite?
Je vivais dans le nord du pays dans un quartier pas très recommandé avec le peu de moyen que j'avais. C’est toujours avec le cœur lourd que je rentre chaque soir, me demandant comment sera mon lendemain car avec ma couleur de peau, je me faisais draguer par beaucoup d'hommes du quartier et des environs. J'habitais seule, je m'attends toujours à ce qu'un soir quelqu'un vienne réclamer mon corps car c'était chose courante dans ce quartier.
Ma bonne amie Diane a été violée et forcée de se prostituer dans l'une des maisons clauses du quartier. Je m'étais faite la promesse de ne pas la suivre mais, mon heure venu, on ne m’avait pas laissé le choix.
En y réfléchissant, cette maudite nuit restera à tout jamais l'une des pires de ma malheureuse vie.
Un soir alors que la chaleur m'empêchait de recouvrer le sommeil, je me rendais derrière le vieux rideau pour me rafraîchir.  Des mains m'ont agrippé par le dos pour relever ma jupe et une verge inconnue a pénétrée mon vagin encore vierge.
Mes cris étaient pires qu'un rugissement, cependant personne n'était venue à mon secours. C'était le rite de passage de la plupart des jeunes adolescentes du quartier. Les voisins ne pouvaient qu'être désolé pour la pauvre victime ou lui apporter du réconfort le lendemain.
En sortant de chez moi au levé du jour, des voisines me lançaient des regards compatissants, j'avais même reçu la visite du responsable du quartier qui venait à moi pour que je l'accompagne dans un lieu que je connaissais très bien, le bordel du quartier.
La résignation au visage, je l'ai suivi d'un pas las et c'est ainsi qu'avais débuté ma vie de débauche.
Ma beauté était un atout pour me faire un nom dans le milieu, m'avait dit la vieille femme qui gardait le bordel. Je faisais tout ce qu’on me demandait tout en restant convaincu que je ne passerais pas toute ma vie dans ce lieu qui me répugnait, loin de me douter que le chef du quartier allait me garder pour lui.
-Dis que tu es ma pute.
Me demandait toujours Gino, l'homme qui refusait de me laisser partir, quand il utilisait mon corps pour son plaisir.
Je suis toujours à sa disposition et il me partage des fois avec ses amis quand il a fait une bonne soirée.
Gino était un homme quasi squelettique, pas très grand de taille, mais il a pu obtenir le respect des gens du quartier et des environs par la force des armes qu'il a eu de politiciens véreux et avec l'aide de ses acolytes encore plus dangereux que lui. Il possède un bar pourri en centre-ville dans lequel je traîne souvent.
Chaque soir il m'y emmène et m'abandonne pour aller s'occuper de ses clients. Je me retrouvais souvent seule avec l'envie de me sauver dans les rues de la ville.
La première fois que je me suis échappée, Gino m'a fait passer un sal quart d'heure en me retrouvant sous le pont, qu'il m'a tout de suite enlevé cette idée de la tête.
Malgré le stresse et le malheur de ma vie, je trouve toujours un moment pour m'amuser avec Diane, la seule amie que j'ai dans ce milieu.
Cette femme est souvent mise en compétition avec moi car on traîne ensemble mais, cela ne nous atteignait pas, au fond, on savait que nous n'étions pas différente et qu'on était dans la même galère toutes les deux.
Diane avait un énorme fessier qui pourrait faire baver tous les hommes.
Très foncé de peau, elle a le charme d'être crue dans son langage et c'est ce que j'aimais le plus chez elle, son franc parlé. Diane est cette femme qui m'aide aussi à faire de petits investissements dans l'achat et la revente de vêtements de secondes occasions.
Nous gardons pour nous ceux que nous aimons et revendons les autres à petits prix. C'était avec elle que je passais les meilleurs moments de ma vie jusqu’à ma dernière rencontre.
En faisant connaissance avec cette femme ayant l'apparence d'un homme, j'étais loin de me douter que j'en pincerais pour elle. J'ai effectivement déjà eu des relations avec des femmes par le passé pour le plaisir du client que je servais mais je dois avouer que cela me répugnait, d'où mon dégout des lesbiennes.

Chronique de ViolineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant