Prostituée, mais pas que...

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- Puis-je vous embrasser?
- Non.
- Pourquoi pas?
- Parce que vous êtes une femme bon sang!
- Et avez-vous pris conscience de comment vous traites les mecs?
Mon nom est Viola Johana Perez, de nationalité dominicaine mais je vis depuis toujours sur l'ouest de l’île pour jouir de ma fortune.
Ma mère Johanne Benoit Perez est morte à ma naissance, elle était d'origine haïtienne, mon père Roberto Perez fut l'un des meilleurs producteurs de sucre du pays et à sa mort, je suis devenue orpheline et j'ai bénéficié de ses affaires que j'ai ensuite vendu au prix fort pour ne jamais avoir à travailler durant ma vie.
Ce soir et depuis ma majorité, je traîne dans des bars, seule, à la recherche d'un quelconque plaisir ou tout simplement pour draguer.
En tournant dans une ruelle sombre de la ville, j'avais remarqué cette belle jeune femme très mince qui se faisait violer mais qui apparemment aimait ça. Je suis restée dans mon coin, la tête qui explosait par les dizaines de shots déjà avalés pour suivre la scène. Après s'être fait bien défoncer, l'homme lui donna une gifle et partit, la laissant au sol. Je restais sidérer, la bouche entrouverte. 
Quelques minutes plus tard, elle se rhabilla, comme si rien ne s'était passé et rentra dans le bar.
Je la suivi encore et voit qu'elle ne perd pas de temps pour draguer des hommes qui la repoussaient avec des insultes, sans doute à cause du bleu que l'autre lui avait fait au visage.
Dans un moment de solitude et sirotant un verre, je me décidai enfin à aller lui parler et la seule chose que je sortis fut "Puis-je vous embrasser?".
Je me maudissais intérieurement, moi qui d'habitude suis une dragueuse incongrue, s'est faite déstabilisée par ce visage angélique au trait endurcie par sans doute les événements de la vie.
Elle me regarda avec une mine incomprise et me répondit un non catégorique. Je creusai ma tombe quand je lui ai demandé pourquoi et sa réponse fut claire et précise, elle n'aimait pas les femmes et n'avait aucune intention de prêter attention à moi.
Une petite rage me monta à la tempe et tout mon être bouillonnait quand je lui ai répondu de prendre conscience de comment les hommes la traitaient.
Un regard meurtrier à mon encontre et je suis bonne pour la tombe.
Elle ne me calcula point jusqu'à ce que j'en aie marre et que je partis à l'autre bout du bar, loin de son regard méprisant.
La soirée ne faisait que commencer.

Dans mon accoutrement, il sera difficile pour un homme de venir me draguer car sans avoir à user de ma bouche je disais à tout le monde "je suis là pour les femmes".
Un jeans qui tombait sous mes fesses, un t-shirt sur lequel il est inscrit "woman" et des baskets noirs. Mes cheveux coupés court me caressaient le cou et propulsaient en moi des frissons agréables, plus cliché lesbienne, tu meurs.
Une présence derrière moi se faisait ressentir, une main se posa sur mon épaule et je me retourne pour faire face à une femme super  maquillée. Elle me demandait si j'étais seule, je lui souris en lui disant que ça se voyait. Elle finit mon verre et me traine par la main en direction du dance-hall et commença à se tortiller contre moi.
Son corps était en parfaite harmonie avec le mien, on dansait comme ce n’était pas permit, elle se permettait de me chauffer en se frottant sur moi, cette femme c'est le diable incarné, je n'avais plus aucun doute. J'agrippe ses fesses et c'est parti pour une danse très collée sous le son de Selena Gomez. Une bonne rumba, une ensorceleuse au bras, tout pour réveiller mes pulsions sexuels.
Au milieu de la piste, elle m'embrassa à pleine bouche. Le goût de son rouge à lèvre me rebutait, mais là, je ne pouvais plus la repousser, j'ai quand même une réputation à garder. Je répondais à ses baisers si sensuellement demandés. Mes mains parcouraient son corps et sa petite robe rouge n'était pas ce qui allait me gêner pour la faire jouir, là, au milieu de cette foule et exposer au regard de tous. La petite vicieuse qu'elle était me chuchote aux oreilles "qu'est-ce que tu attends pour me prendre?", il ne faut pas agacer Viola et je ne perdis pas de temps pour retrouver sa petite culotte, pour l'écarter vers sa cuisse droite et de découvrir un vagin moite, trempé comme j’aime. Putain... que cette sensation était bonne quand mes doigts s'y faufilèrent assez facilement, je la regardais défaillir de plaisir pendant que mes doigts faisaient un travail de pro dans son bas ventre.
Toute la durée de notre échange, je ressentis un regard pesant sur moi. Des gens pouvaient facilement deviner notre manège, mais... cette sensation était étrange, ce fut un regard persistant, un qui se démarquait de la simple curiosité.
En faisant jouir une femme dont j'ignorais le nom, mes yeux rejoignirent ceux de celle de tout à l'heure qui se faisait tringler au coin de la rue. Un regard d'envie mélangé à du mépris se lisait sur ses yeux. On gardait ce contact comme deux enfants, attendant qui va baisser les yeux en premier.
Je savais que je perdrais parce que la femme en robe rouge attira ma tête vers le bas pour me donner un dernier baiser, me remercier et de partir en se dandinant, le corps encore sous le choque de l'orgasme.
Je partis aux toilettes me laver les mains et retournai au bar commander un verre que je bus d'une traite. Je vi la jeune femme de l'autre coté du bar me dévisager et j'avançai vers elle, pensant qu'elle s'était calmée. Peine perdue, arrivée à sa hauteur, elle se leva pour m'éviter mais je la retiens par le bras.
- Ne partez pas. Lui dis-je
- Je n'ai pas envie de voir vos trucs cochons. Lâchez-moi.
- Parce que se faire violer et aimer ça, ce n'est pas cochon sans doute?
Une gifle pour mon petit visage et elle tourna les talons. Celle-là, je l'ai bien cherchée.

Dans sa démarche, l'homme qui l'avait violé l'attira vers lui. Elle lui résista et parti en courant, dans sa course elle se heurta à une table et tomba dans les pommes, l'homme rigolait avec ses potes et je me démerdais pour la relever et l'emmener dans ma voiture. Était-ce la chose à faire? Je m'en fichais, bien sûr et je démarrais en direction de ma maison.
Cette soirée était la seule où je ramenais une fille chez moi, bon une fille ivre et inconsciente  peut-être mais une fille quand même.
En arrivant, je la mis sur mon lit et je pris le canapé du salon pour passer une nuit à rêver de celle qui squattait mon pieu.

Chronique de ViolineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant