CHAPITRE 17

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En milieu d'après midi à la faculté, Londres. 

Une accolade chaleureuse marque la fin de notre échange, et surtout, le début de notre accord.

-Un mois, me dit Rodolphe en me tenant par les épaules.

-Un mois, je réponds l'air lasse. Merci, je le ressert dans mes bras, honteuse que ce geste me rappelle mon paternel.

Il me tapote le dos en ricanant et je fais style de ne pas l'entendre. Il doit se dire que sous mes airs de grande fille, je suis encore une enfant qui demande de l'attention. Oui, sûrement, et cela me fait du bien.

Je lui donne rendez vous la semaine prochaine pour mon premier jour à la fac, en tant que juge des rattrapages des étudiants aillant loupé leur année. Si j'arrive à tenir une semaine, je pourrais donner des cours d'été aux plus courageux pendant un mois. Après ces cours, il verra si oui ou non je serai une prof à la hauteur. Enfin, j'espère que dans un mois, j'aurai une idée de ce que je souhaite faire de ma vie. Prof, non merci !

Je ferme doucement la porte puis marche dans les couloirs frais de la faculté. Malgré leur grandeurs, je les connaissais comme ma poche. Surtout le chemin qui mène au bureau « du grand directeur » Rodolphe: j'y passais quasiment tous mes midi. Les gens de ma classe ne m'avaient jamais réellement accepté. Même s'ils ne me l'ont jamais montré, je le sentais bien. J'avais finis par m'enfuir, lâche que je suis, chaque midi dans le bureau de Rodolphe.

Sa compagnie était bien meilleure que la leur. Il me rappelait ma figure maternelle que je n'avais pas assez profité. Il me permettais de m'évader quelques heures. Il me donnais l'impression d'avoir une vie normale.

Je revenais à mes esprits lorsque je croisais une jeune fille aux cheveux coloré dans le hall. Je baisse la tête lorsqu'elle me regarde bizarrement. Il ne manquerait plus qu'on me reconnaisse dans mon futur lieux de travail. Je passe à sa hauteur, et j'ai un effet de déjà vue. Sa tête me dit quelques chose. Ou du moins, sa couleur. Je continue mon chemin, mais entends ses pas s'arrêter et son regard brûler mon dos. Je me force de ne pas me retourner et la dévisager à mon tour. Quel est son problème ?

Je passe enfin les porte qui donne à la grande cours, et l'ambiance qui s'était alourdie se radoucie. Bizarre tout ça, je me dis en marchant vers le centre ville. Cette couleur de cheveux me rappelait quelques chose, mais je n'arrivais pas à mettre un doigt dessus. Je ne la connaissais pas, c'est évidement, sinon j'aurais mis un visage, un nom dessus. Mais je suis sur d'une chose, je l'ai déjà vu. J'hoche les épaules. De toute façon, je risque de la croiser à nouveau dans l'enceinte de la faculté. Après tout, je dois sûrement psychoter. Depuis que ma tete est de partout dans les médias, j'ai l'impression que tous le monde me dévisagée.

Un vibrement me retourne à la réalité. Je sors mon téléphone de mon sac et réponds lorsque je vois le nom de ma grand-mère s'afficher. Je prend des nouvelles d'elle et de mon grand père, puis elle me parle des derniers potins du village.

-Dit, ma puce, elle dit doucement.

-Oui ?

-Tu sais, l'autre soir, Gilles (mon grand-père) m'a réveillé de ma sieste en criant des choses délirantes. J'ai l'impression que le temps emporte avec lui sa mémoire... J'entends la boule dans sa gorge.

Quant à moi, mon sang se glace. Je m'assieds sur les marches du palais de justice, face au soleil.

-Et... Qu'est-ce qu'il disait ?

-Rien, des broutilles. Je ne sais plus, il disait t'avoir vu passer à la télé sur les chaînes de star qu'il regarde en cachette. Tu sais, ça lui arrive souvent d'avoir...

Væ Victis - ThéïaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant