Væ Victis - Théïa

CHAPITRE 15

Après un silence qui semble durer une éternité, je prends enfin la parole.

-Tu prends des médicaments ? C'est quoi ? Tu en à mis dans ton verre ? Je l'agresse.

Mon sang ne fait qu'un tour. Je lui arrache sa capsule orangée des mains et mon cœur rate un battement lorsque je lis l'étiquette. Anxiolytique, benzodiazépines. Mon souffle est coupé, mes jambes flageolent, j'ai l'impression de tomber du haut d'une falaise.

Des tas et des tas de souvenir me viennent en pleine tête. C'est un véritable cauchemar, qu'ai-je fais pour que la vie se déchaîne autant sur moi ? L'anxiolytique est prescrit pour le stresse, l'anxiété et la dépression, mais sur une trop longue durée, le benzodiazépines nous rend accro. Si on ne prend pas notre dose journalière, les effet secondaire du sevrage arrivent bien trop vite. C'est un véritable cercle vicieux.

Pendant des années j'ai été dépendante. J'ai finis par mélanger cette merde avec de l'alcool, ça me shootais pas mal. Je me sentais dans ma bulle, comme protégée du monde violent dans lequel j'ai grandi. Alors que je ressemblais juste à une toxiquo' alcoolique. Heureusement, j'ai su m'entourer de bonnes personnes. Abi et ses parents, Katharine et Johan sont aujourd'hui ma nouvelle famille, ils m'ont sauvé de cet enfers.

Je reviens vite à la réalité lorsqu'une grande main m'arrache la capsule des mains. le regard du chanteur me glace le sang, il se lève et me dépasse de toute sa hauteur. Finalement, il doit dépasser le mètre quatre-vingt quinze. Je réagis au car de tour.

-Des anxiolytique ? Tu prends des putain d'anxiolytique avec de l'alcool ? C'est quoi ton problème. Ma voix tremble de rage.

Il s'approche de moi.

-Putain mais t'es complètement malade ! Pourquoi t'as bu dans mon verre, c'est quoi ce délire ? Il passe ses mains dans ses cheveux puis regarde autour de lui.

Il est évident que cette scène ne passe pas inaperçu. Tous les regards des petits vieux s'attardent sur nous, amusés d'avoir un peu d'animation dans leur quartier si calme habituellement. Mais je m'en contre fiche, l'homme en face de moi vient de faire resurgir mes vieux démons. Mon cœur loupe un nouveau battement.

-C'est toi qui a commencé en croquant dans ma brioche ! Je m'indigne les bras en l'air.

Il ouvre sa bouche pour riposter mais je le coupe.

-Et puis quoi, tu te drogues avec ces merdes ? Je colle mon indexe sur son torse tendu. Est-ce que t'es au courant des effets secondaires ? Je me retiens de ne pas hurler.

J'ai peur. Peur que tous les efforts que j'ai fournis pour sortir de cette dépense tombent à l'eau. Regoûter à cette substance est une grosse erreur. À en calculer sa corpulence, sa taille et son poids, le dosage doit être particulièrement élevé. Je suis mal. Très mal.

-Non mais je rêve, il dégage ma main de son torse. C'est pas une gamine de ton genre qui va m'apprendre la vie. Il crache.

Je recule de peur qu'il arrache mon pognée qu'il est en train de serrer. Il continu.

-T'es qui pour juger ? Il s'approche furieux de moi mais cette fois je ne recule pas. Qu'est-ce que tu y connais à cette merde, hein ?

Voici son vrai visage: un gros con imbu de sa personne se croyant tout permis. C'est une star plein aux as, aussi beau que riche et à la vie trop compliqué à gérer. La notoriété est nocive pour lui, le showbiz est si intense qu'il prend ses putain de médocs avec sa bière pour se déchirer. Tout est bien plus drôle lorsqu'on est éclaté.