CHAPITRE 2

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Cela doit faire au moins une bonne heure que le concert a débuté, mais l'énergie des chanteurs est toujours à son apogée. Abigaelle et moi dansons à tue tête sur chaque morceaux qui passent , et je dois avouer que leurs musiques sont plutôt bonnes et très entraînantes. Cela faisait longtemps que je n'avais pas autant rigolé avec mon amie, et ça me fait un bien fou. Nous sommes dans notre bulle, rien que nous deux, et malgré tout entourées de milliers de personnes. J'ai l'impression d'être encore plus proche d'elle, le fait de partager sa passion est si intime, mais précieux pour moi. C'est bien sa passion, oui. Je peux le voir à travers le sourire béat scotché sur ses lèvres, ou encore par les étincelles dans ses yeux. Et aussi sa voix enrouée à force d'hurler les paroles des chansons. Je me retrouve plus proche d'elle que jamais, et j'adore ça.

Les chanteurs ont pris plusieurs fois la paroles afin de monter leurs amour pour les fans qui leurs permettent de vivre leurs rêve, ou encore pour faire des blagues. Je dois avouer qu'ils ont un sens de l'humour particulièrement drôle puisque je ris actuellement à m'en arrache les cordes vocale. C'est sûrement la chaleur étouffante de la salle mélangée à l'excitation qui me mettent dans cet état la. Mais ça me fais du bien de me vider la tête, et de ne penser à autre chose que de profiter à fond de cette soirée.

L'homme au crâne rasé vient de faire une blague plus au moins idiote, mais efficace. Je ne le vois plus aussi froid que lorsque je l'ai aperçu il y a une heure sur l'écran géant. Du cotés du blond, j'avais raison: il parait enfantin, à courir de partout, aussi excité qu'un enfant. Mais du cotés de l'homme aux yeux enchantants, rien. Il m'intrigue. Sa voix suage me donne toujours autant de frissons, surtout lorsqu'il chante de douces mélodies. Ses yeux sondent chaque parcelle de la salle, comme s'il voulait imprimer ce moment à jamais dans sa tête, lâchant quelques sourires en coin, plus ou moins aguicheur. Mais cette expression neutre reste constamment sur son visage.

Les chanteurs finissent leurs chansons dans une bataille d'eau. Nous avons pu assister à cet accrochage en direct, à travers les écrans géants qui se trouvent sur scène. À ce qu'il parait, c'est l'anniversaire de l'un des musiciens, celui aux cheveux rouge. Et il se reçoit une quantité d'eau astronomique, ce qui n'est pas pour déplaire à la foule lorsque son teeshirt devient transparent. Un des chanteurs ne se trouve pas loin de là où nous nous situons. Il essore le bas de son T-shirt en rigolant avec ses camarades, ce qui en fait rire plus d'une dans la salle. Aucun des hommes présents sur la scène ne s'est fait épargner.

Et cette bataille d'eau -sûrement prévus à l'avance par l'équipe pour piéger le musicien- pousse plus d'une fan à jeter de l'eau vers la scène. L'une d'elle, par « chance », à pu éclabousser l'homme aux yeux étranges. Le chanteur s'arrête sur scène, presque en face de nous, et regarde une personne dans la foule avec une mine faussement choquée. Il est joueur. 

Plusieurs fans se mettent à lui hurler des choses incompréhensibles puisqu'elles crient toute en même temps. Seulement, c'est à son tour de chanter. Alors il reprend son chemin vers le bout de la scène rectangulaire, toujours ce sourire aguicheur aux lèvres. Il se vengera plus tard. Mon ami et moi reprenons le fil du spectacle qui se déroule devant nos yeux en se laissant bercer par sa voix rauque et envoûtante.

Nous avons de très bonnes places, à quelques mettre de la scène, et Abi m'a juré à plusieurs reprises avoir eu des contacts visuels avec deux chanteurs et un des musiciens qui se balade aussi sur scène. Le rasé aux yeux clair lui aurait sourit en premier. Je ne sais pas si elle sait que des milliers de personnes se trouvent derrière elle, mais les étoiles dans ses yeux me montrent qu'elle y croit dur comme fer.

Une nouvelle musique commence, et son style folk celtique est très dynamique. Il ne m'en faut pas plus pour me déchaîner avec Abi dans l'euphorie la plus totale, malgré le peu de place que nous possédons. Je m'amuse à crier des paroles incompréhensibles puisque ce que je ne connais pas la chanson, ce qui fait rire mon ami. Elle me pousse à continuer ma bêtise, tout en gesticulant mes bras en l'air et en remuant mon corps dans tous les sens. Abi m'imite, et nous dansons face à face, heureuse de vivre ce moment là à deux. Plus la musique avance, plus l'instrument est rapide. Nous rions aux éclats et profitons de ce moment rien qu'à nous.

Væ Victis - ThéïaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant