CHAPITRE 7

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Dans le centre de Londres, Lundi Après-midi.

Je quitte en catastrophe le magasin de plomberie avec trois appels manqués de Monsieur Prent.

Pour tout dire, j'étais en avance à mon rendez-vous, et j'avais décidé d'aller faire un tour dans les rues voisines. Mon chemin c'est donc forcément arrêté sur cette agence de plomberie, ou l'on m'a gentiment fait un devis de la réparation de notre baignoire. Que fut mon désarroi lorsque la secrétaire m'a sortie la somme de 370$. Finalement, je ne sais pas si nous assumerons une telle sommes. Nous devrons faire l'impasse sur les extras et manger des pâtes pendant quelques temps.

La pauvre femme s'en est pris plein la tête. Je lui ai demandé de recommencer trois fois son calcul, avant qu'elle me dise gentiment d'aller me faire voir. C'est à ce moment là que j'ai regardé mon cellulaire, m'alarmant sur les dix petites minutes de retard et trois appels manqués de mon chère avocat.

Je l'appel en courant vers le palais de justice, et j'aperçois au loin un petit regroupement de personne qui se trouve devant l'entrée. Il y a quelques jeunes filles, certaines avec des pancartes, d'autres sont assise sur les marches qui mène au gros bâtiment blanc. Puis quelques photographes essayent de s'approcher le plus possible, certain se faisant remballer par des vigiles à l'entrée. C'est étrange, d'habitude il n'y en a pas. Et il n'y a pas autant de monde.

-Allo ? Allô ? Madame Robert ?

Je colle le téléphone à mon oreille, et continue ma course effrénée. Je déteste être en retard.

-Désolée Prent, j'ai eu un petit contre temps, j'articule légèrement essoufflée.

-Enfin, j'arrive à vous joindre, me dis la voix soulagée de Prent. Ou êtes-vous ?

-En face du bâtiment. Je n'ai plus qu'à gravir les marches et je suis toute à vous, je ricane à ma petite vanne qu'il ne prend pas la peine de relever.

Prent est mon avocat depuis le décès de ma mère, cela fait quelques années que nous bataillons contre les dettes et les accusations de ma maternelle qui me retombent dessus. Comme dirait Prent, il vaut mieux repousser la sentence afin d'avoir le temps pour rembourser les dettes.

-Très bien, rendez-vous à la salle habituelle, il marmonne.

Je sais qu'il a sourit en entendant ma petite vanne. Sous ses air d'homme intouchable se cache un petit nounours tout mignon et parfois même taquin quand on le bouscule un peu. Il faut tout de même le caresser dans le sens du poil, j'en ai subit plus d'une fois les conséquences, bornée que je suis.

Je passe devant le petit rassemblement de fille ce qui créer un blanc assez gênant, mais ne m'attarde pas dessus et fonce dans le hall, non sans faire vérifier mon identité aux vigiles. Je jette un regard au photographe qui vient de se faire rembarrer, histoire de le narguer. He ouai, moi je peux entrer.

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Prent réunit tous ses documents dans une seule pile, puis les tasse dans un mouvement mécanique sur la longue table vernis.

-Je pense que nous sommes sur la bonne voix Theïa, il finit par conclure un sourire aux lèvres.

Il ne m'appelle que rarement par mon prénom, mais quand il le fait ce n'est pas pour rien. Les larmes me montent instantanément aux yeux, et je ressens toute la pression qui pèse sur mes épaules depuis bien trop longtemps. Je me lève de l'immense bureau, le contourne en contenant mes pleurs, et me jette aux bras de mon avocat. Il a un mouvement de recul, comme à chaque fois que nous avons un simple contact, mais se détend finalement et pose une main chaleureuse sur ma tête. Sa large corpulence le rend encore plus doux et très confortable.

Væ Victis - ThéïaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant