CHAPITRE 3

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Assise dans un coin de la pièce aménagée pour les premiers soins, j'attend qu'une personne vienne vers moi. Je souffle un bon coup, énervée que la situation ai tournée ainsi. Il faut que je bouge, que je marche un peu. Je me lève et m'approche de la poubelle, évitant de marcher sur des fans évanouies dans des couchettes improvisées. J'ai de la peine pour elles, elles ont dû payer leur ticket une fortune pour au final louper le concert de leur vie. Un ricanement m'échappe lorsque j'en voit une avec une tête assez comique. Elle a la bouche entre-ouverte de laquelle s'écoule un filet de bave, qui finit sa course le long de sa joue. Elle a les yeux mis ouverts et marmonnes des mots incompréhensibles, concernant sûrement ses idoles.

On étouffe dans cette salle. Enfin, pas autant que dans celle du concert, mais quand même. Ce n'est pas étonnant que la moitié soit encore dans les vapes. Je secoue mon teeshirt imbibé de transpiration afin de m'aérer un peu. Arrivée à la poubelle, je jette mon mouchoir remplis de sang qui ne me sert plus à rien, puis je constate que plus rien de coule. Super, tout ça pour ça. Il fallait juste faire une pression de rien du tout, et le tour est jouer. Je n'ai pas besoin de leur aide, surtout qu'aucun des soignants ne m'a adressé un regard. « C'est parce que tu es trop discrète », me dirait Abigaelle.

Je lâche un long soupire. J'aurai largement pu rester avec elle. Je me sens coupable de l'avoir laisser seule là-bas. Si elle ma traînée jusqu'ici, c'est parce qu'elle ne voulait pas être seule, et partager ce moment avec sa meilleure amie. Et moi je pars et je gâche tout. Il faut que je la rejoigne, le concert n'est pas encore finit. Voyant que les urgentistes sont occupés à réveiller un groupe des trois jeune fille dans les vapes, je me dirige vers la porte. Il faut que je retrouve le vigile qui m'a amené ici : je vais lui expliquer la situation et il va gentiment me ramener la ou j'étais.

Si seulement c'était si simple. Une femme âgée de la trentaine, assez ronde et toute transpirante arrive en tombe dans la pièce, me coupant le passage de la sortie avec son petit bras. Je n'ai pas le temps de faire quoi que ce soit qu'elle m'attrape les épaules, me demandant comment je vais. Elle me secoue avec une force déconcertante, et son visage inquiet contraste avec son regard de vipère. Elle, je ne la sent pas. Je lui enlève ses mains moites de mes épaules dans un geste brusque.

-Quelqu'un ici s'il vous plaît, sa voix haute dans les décibels irrite mes oreilles, j'aurais mieux fait de garder mes boules quies.

Voyant que personne ne réagit, elle crie de plus belle, et je ne peut pas empêcher un râle d'agacement franchir mes lèvres. Elle me regarde d'un air mauvais, et j'en fais autant.

-Ici, une urgence bon sang. Toi la, elle montre un jeune homme du doigt, occupe toi d'elle, elle devrait déjà être soignée non de dieu.

En plus d'être insupportable, elle est malpolie. Et sa voix est vraiment agaçante. Je n'aime pas cette femme.

-Excusez moi, je reste polie, je ne saigne plus, donc je vais retourner avec mon amie voir la fin du...

-Alors ça, il n'en est pas question.

Elle m'agrippe à nouveau les épaules et me dirige vers l'intérieur de la salle que j'avais essayé de quitter. J'entends la bonne femme me suivre de près, toujours ses mains sur mes épaules, et je fais exprès de ralentir mon pas pour l'énervée. Je souris quand je l'entend souffler. Le jeune homme habillé en pompier m'accueille avec un petit sourire en coin.

Pendant que l'homme nettoie ma plaie minuscule, la femme à côté braille à une vitesse qui me fait perdre le fil de la conversation. J'ai arrêté d'écouté quand elle blâmait le comportement des soignants. Je l'avais sentie des le début, c'est une vrais vipère. Elle a l'air très pressée et je ne comprend pas ce qu'elle me veut, trop happée à admirer le beau jeune homme qui me pose à présent un petit pansement. Puis son accent américain n'arrange rien.

Des doigts boudin et crochues viennent obstruer mon champs de vision, elle claque des doigts devant mon visage. Cette bonne femme est décidément très énervante.

-Qu'est ce que vous me voulez à la fin, je lui crache au visage avec tout le mépris du monde.

Le pauvre jeune homme ne sait pas ou se mettre. Il se décale lorsque la dame lui rentre dedans. Ses petits yeux me regarde avec agacement, puis elle sort de ses fines lèvres colorées de rouge:

-Tu vas m'écouter attentivement ma chérie, je n'ai pas ton temps, elle regarde son téléphone. D'ailleurs, nous n'avons pas fait les présentation. Enchanté, elle me tend sa main que je ne serrerai pas, je suis la directrice artistique des trois chanteurs, elle lâche avec un souri faux.

Je lâche un long soupire. Que les choses sérieuses commencent.

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Væ Victis - ThéïaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant