Nous sommes aveuglées par les centaines de flashs qui capturent nos moindres faits et gestes. Abigaelle divague, j'essaye de la retenir du mieux que je peux. Elle essaye de me parler, mais il m'est impossible de l'entendre à cause du vacarme. Des hommes me hurlent des questions que je n'entends qu'à moitié, et j'ai l'impression qu'ils sont de plus en plus proche de nous. Les prénoms des membres du boysband reviennent sans arrêts.J'essaye de parler, de crier, de hurler, de leur dire de nous laisser tranquille, mais ma voix reste bloquée. Comme mes pieds, comme s'ils étaient aimantés au sol. Un homme, qui à réussi à passer outre les barrières de sécurité se plante devant moi, un objet tendu vers ma bouche. Il me hurle des question. Un photographe a réussi à se planter à cotés de lui, sous les râles des personnes qui se trouvent derrière eux.
-Théïa Robert, avec qui passez vous la soirée ? La lumière de la caméra proche de moi m'aveugle, je place ma main devant mes yeux. Qui est la fille qui est dans vos bras ? Pourquoi n'êtes vous pas rentré en même temps que Chain, Newt et Harley ? Depuis quand...
J'entends mon cœur tambouriner dans mes oreilles, mes jambes s'engourdissent, ma respiration s'accélère. L'accumulation de ses derniers jours assez violents me viennent en pleine tête, je frôle le malaise. La bile me remonte dans la bouche, je porte mon autre main sur mon estomac douloureux. Il faut que je reprenne ma respiration, que je me calme. Je me remémore les nombreux exercices que ma psy m'avait appris lors de mes moments de paniques.
Inspirer par le nez.
Gonfler le ventre.
Expirer par le bouche.
Se vider d'air.
Se pincer les ongles des pouces.
Penser à un moment joyeux. Penser à un moment joyeux. Penser à un moment joyeux: Abi qui se vautre dans le couloir.
Inspire.
Expire.
Inspire.
Expire.
Mes sens me reviennent comme une vague en pleine tête. Mon retour à la réalité est brutal. Le journaliste qui se trouve en face de moi colle son micro à ma bouche voyant que je n'ai aucune réaction, et s'en est trop. Je le repousse avec le peu de force qu'il me reste, lui demandant de nous laisser tranquille. Les hommes derrière s'énerve encore plus, frustré de ne pas pouvoir immortaliser ce moment.
Le photographe se pousse, laissant place au journaliste plus qu'en colère.
-Tu vas répondre à ma question, espèce de...
Une grande main passant au dessus de ma tête arrache le micro de la main du journaliste, qui allait sans doute me le plaquer au visage.
Connard.
Mon cœur bat à tout rompre. J'ai un mouvement de recul, et bute sur quelqu'un. Abi toujours accrochée à mon cou daigne enfin de lever les yeux. Je suis son regard, me retourne à moitié, me déboîte le cou tant il est grand, et tombe sur un grand jeune homme. Très grand. J'en ai le souffle coupé. Il me regarde quelques secondes dans les yeux, s'attardant sur mon œil particulier, puis il en fait de même avec ma colocataire en larme. Il nous prend délicatement par les épaules pour nous placer derrière lui. Les sourcils froncés, le beau jeune homme à l'air remonté. Il nous fait dos, et nous protège des flash qui n'arrêtent pas avec sa carrure impressionnante. Une étiquette fluorescente sur son bras attire mon attention: il est de la sécurité.
-Je vous demanderez d'arrêter d'importuner ses jeunes filles messieurs, il s'exprime de sa voix grave et autoritaire.
Je passe ma tête du bouclier qu'il nous offre, et le vois rendre le micro au journaliste qui n'a plus l'air aussi sur de lui. J'ai l'impression que les hommes contestent ses dires, mais je n'entend rien puisque de nouveaux acouphènes m'envahissent. Je crois même m'accroche au dos qu'il nous offre, mes jambes tremblent et le poids de mon amie n'arrange rien.
VOUS LISEZ
Væ Victis - Théïa
RomanceC'en est trop, je le pousse de toute mes forces et il bascule sous l'emprise de mon geste. Je crois que sa tête se fracasse contre le sol. Atteinte d'une violente frénésie, je l'enjambe et lui attrape le cou. -Ferme ta putain de gueule ! Je lui serr...