CHAPITRE 25

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Ma tête est lourde, mes yeux sont comme des aimants et ma bouche si pâteuse... Mais ce lit est tellement confortable, pourquoi je devrais me lever ? Et pourquoi au fond de moi, une petite voix me hurle de me réveiller ? J'ai besoin d'un peu de sommeil, juste encore un petit peu.

Je sombre à nouveau mais d'un coup, mon cœur rate un battement. Alors je me force à ouvrir les yeux bien que l'exercice relève de l'impossible. Je retrouve l'ouïe en même temps que la vue, je sens un poids mort à coté de moi, qui ronfle, bruyamment. Je n'ai pas besoin de jeter un regard sur la mine affreuse d'Abigaelle pour savoir que c'est elle. Je regarde autour de moi, de grandes et larges fenêtres sont ouvertes à ma droite et nous éclairent du ciel matinal. Le soleil commence à pointer son nez et je profite de sa douceur sur mon corps ankylosé.

Alors que j'allais de nouveau sombrer, un vibreur attire mon attention. Je regarde autour de moi et d'Abi, mais rien. Un second vibreur résonne de mon coté. Je remue avec difficulté les draps et cherche d'où le bruit pourrait provenir, je regarde au sol, observe sans grande importance la table de nuit totalement reversée, ma botte traine un peu plus loin. Mais je ne vois rien. Le vibreur sonne à nouveau et cette fois ci, énervée, je me penche dessous le lit. Bingo, mon sac est la. Je sors mon téléphone et regarde qui m'harcèle aussi tôt.

Nouveau message

Rodolphe
J'ai oublié de te dire le numéro de ta salle de cours, C112.
Je passerai voir comment les choses se déroulent dans la matinée.
Bon courage, tu vas y arriver.
Bises, Rodolphe.

Je saute du lit.

-Putain, putain, putain, mon premier jour de boulot ! Abi putain de... Abi ! Il est 7h42 bordel debout ! Je crie et secoue mon amie.

Debout à coté du lit, je tente de retrouver mon équilibre et je me rhabille correctement. Je remonte mon haut qui s'est retrouvé en dessous de mon nombril et me demande pourquoi il est mouillé. Je trouve mon pantalon en cuir étendu sur le bord de la fenêtre et heureusement, lui est sec. Je ne cherche pas plus à comprendre et attache le bouton de mon pantalon. Je cours en catastrophe, vers une porte ouverte en face du lit et tombe par magie sur une énorme salle de bain.

Teint terne, cernes affreuses, bouche pâteuse et cheveux en pétard.

Merde.

J'allume le robinet et m'arrose d'eau fraîche. J'en met sur mes cheveux et les tire en une queue haute histoire de sauver les dégâts. Je me tapote le visage qui reprend couleur et fouille les placards. La salle est relativement propre mais parait habitée en vu de la brosse à dent qui traine dans le pot. J'attrape un déodorant et m'en asperge, l'odeur forte me fait plisser le nez. Je reste quelques secondes devant le pot de la brosse à dent puis m'en empare. Il faut vraiment que je me les brosse.

Une fois passé le dégoût d'utiliser la brosse d'un inconnu, je me rince la bouche et me recule afin de regarder mon apparence dans la glace. Même si j'ai réussi à me donner une tête correcte, je me maudis d'être sortie hier soir. Je ne sais pas où je suis n'y où nous sommes, avec qui nous sommes rentrées et surtout, je ne peux pas me rendre à mon premier jour de travail dans cette tenue. Putain.

Je retourne dans la chambre comme une furie et secoue encore mon amie. Elle grogne et met un coussin sur sa tête. Sa robe est remontée au dessus de ses fesses et ses escarpins traînent sur le lit. Je pouffe devant la vision qui s'offre à moi. Elle a mit sa culotte chat, celle où 3 pattes de chats sont dessinées en rose sur les fesses, et « miaou » est écrit en gros sur le devant. Elle a vraiment osé mettre cette atrocité sous cette robe. Si j'avais eu le temps, je l'aurais pris en photo. Mais la, je n'en ai pas. Vraiment pas.

Væ Victis - ThéïaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant