Chapitre 13 : Des combattants pour la peur

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Pdv Lisbeth

Dans les airs, j'ai pris mes écouteurs et j'ai mis "Dollaz on my head" à fond. Ce genre de raid, c'est ma routine. J'ai matérialisé une bâté de baseball noire dans ma main droite. J'ai atterri au milieu de monstres de glace humanoïdes géants. Je connaissais leurs caractéristiques du bout des doigts :lents, guidés par leurs instincts, sans aucune forme d'intelligence remarquable. On va partir en full mode Harley Quinn donc. J'ai commencé à les fracasser un à un avec ma batte de baseball. Ils étaient trop lents, beaucoup trop lents. Ceux qui volaient commençaient à être nombreux, et avec ma batte je ne pouvais pas les atteindre. Alors j'ai transformé ma batte de baseball en minigun. Quoi ? C'est magique. Ca m'étonnera toujours à quel point ça peut paraître absurde. Surtout que pour pouvoir faire un tour comme celui ci j'ai dû apprendre l'entièreté du mode de fonctionnement et des éléments qui constituent une mitrailleuse lourde juste parce que j'ai la flemme d'avoir à utiliser des moyens conventionnels comme le poing de guntar. Bref je disais donc que j'ai matérialisé une mitrailleuse lourde et que je dégommais les monstres de glace volants tout en esquivant ceux qui étaient déjà à terre et en les mitraillant aussi au passage. À un moment ça m'a gavé. J'ai alors matérialisé un soldat, un être d'énergie humanoïde dénué de volonté propre, avec une tête de chat géante. Il portait comme vêtements une combinaison verte et une cape bleue. Je lui ai confié la mitrailleuse, et il a continué à tirer sur les vautours de glace à ma place. Je vous jure que donner à une adolescente de seize ans la capacité de pouvoir matérialiser tout ce qui lui passe par la tête n'était pas du tout une bonne idée. J'ai continué à tabasser des géants de glace, sans grande difficulté. Virevoletant entre les ennemis, avec "The Box" de Roddy Ricch dans les oreilles. Même pas besoin de batte de baseball, à poings nus c'était suffisant. C'est moi où même les failles de niveau 5 devenaient chiantes à sceller ? Je me suis mise à bailler. Je devais en avoir détruit une centaine sans même être en sueur. J'en ai marre. "Séléné" ai-je dit intérieurement.
"Oui, ma reine ?" me répondit elle instantanément.
"On échange de place. C'est trop chiant. Il doit en rester une bonne cinquantaine encore. Tu vas gérer."
"Entendu."
Et je me suis téléporté sur Big Ben à nouveau, retrouvant Akhil, assis paisiblement.
-Les familles deviennent de plus en plus chiant à sceller. J'en ai eu marre. Ça fait un bail que j'ai pas eu de frissons ou de combats trépidants en mission. Ça fait chier. ai-je râlé.
-Pourquoi t'es agent spécial ? me demanda-t-il.
-Quoi ?
-C'est un truc que je me demandais. Je sais que les agents spéciaux ne sont pas des ressuscités. Qu'ils ont choisi de combattre pour protéger l'humanité. Mais à t'entendre, tout ça semble être une corvée plus qu'autre chose.
Je l'ai regardé. J'ai réfléchi un moment, puis j'ai dit :
-Est ce que tu penses qu'on apprend de ses erreurs ? Est ce que tu penses qu'à force d'entraînement, on peut affronter ses peurs ?
-Euh... Ouais...
-C'est ce que je pense aussi. Et c'est pour ça que je suis devenue agent spéciale. À ma première mission, j'ai eu la peur de ma vie, c'était un échec total. Je me suis retrouvé impuissante, sans aucun contrôle sur la situation. Et je sais que ça peut se reproduire un jour. C'est pour ça... Que je veux devenir plus forte, pour voir si le jour où je serai terrifiée à nouveau, cette force m'aidera à affronter cette peur. Je suis agent spécial pour fuir celle que j'étais avant.
-Ah ouais... dit il en regardant au loin.
Séléné s'occupait bien de tout. Lily semblait avoir disparu.
-A Athanatos, on n'est pas des héros. On est juste des gens qui avons peur de l'impuissance. Peur de perdre des gens. Les agents sont là parce qu'ils ont eu peur de mourir, et que cette peur a été tellement forte qu'elle a attiré Chaos. C'est bizarre de se dire qu'une puissance destinée à protéger les autres est née d'un sentiment aussi égoïste que la peur.
-Et Chaos, de quoi il a peur ?
-Chaos ? Il n'a jamais peur de rien, tiens.
-... Moi je pense que si. dit-il en regardant la faille.
Il continua :
-A sa place, j'aurais. Parce que même si la peur peut mener à la puissance, je trouve que la toute puissance a un côté isolant et terrifiant.
La faille se referma dans le ciel de Londres, comme si rien ne serait passé.

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Les Immortels : La malédiction originelle, Tome FinalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant