PDV : Rania.
Lorsque les femmes ont fini de nous raser entièrement et apposé nos tatouages d'immatriculation, ils nous donnent des vêtements égaux à ceux des prisonniers, c'est-à-dire un pantalon et une chemise portant des barres de couleur, blanches et noires, et des chaussures en cuir. On nous dirige vers le bâtiment immense d'Auschwitz. D'abord à un endroit qui est prétendument des toilettes. Ce sont des latrines publiques, sans aucune intimité, des femmes avec les fesses à l'air faisaient leurs besoins tout en discutant de tout et de rien. La honte est tellement intense que je n'ai même pas réussi à faire quoi que ce soit.
La journée de travail est simple, elle consiste à continuer la construction du camp. Tous les jours, on se lève à 3 heures du matin, avec l'appel. Le docteur fait l'appel et cela durant 4 heures. À ce moment de la journée, même en été, il fait froid. Nous sommes tenus de nous maintenir en rang à l'extérieur des baraquements et de rester là jusqu'à 7 heures, heure à laquelle les nazis arrivent.
Pendant ce temps, les gardes peuvent nous infliger des punitions, pour un bouton manquant, une gamelle mal nettoyée. On peut ainsi être contraint à rester une heure en position accroupie, les mains sur la tête ou à recevoir des coups. Nous travaillons douze heures par jour. Les nazis nous mènent aux toilettes une fois le travail achevé, parfois, on n'y va pas de la journée. Les seuls moments où on peut écrire une lettre à nos proches, c'est quand nous sommes aux latrines, tout le monde l'appelle Radio-Chiotte. Les lettres doivent toujours être écrites en allemand, alors que nous les donnons aux soldats, ils font toujours en sorte de les censurer...
Pour la nourriture, elle ne dépasse jamais les sept cents calories... Une boisson chaude le matin, mais pas de nourriture. La plupart du temps, c'est du café, mais du café vraiment ignoble. Le midi, c'est une soupe sans aucune viande et le soir un quignon de pain rassis, un par famille, c'est-à-dire que vu que j'ai déclaré que Marie est ma fille, nous devons donc le partager entre nous deux. Beaucoup mettent ce pain en hauteur ou bien sous leur chemise pour le garder pour le lendemain matin, et surtout pour éviter que d'autres personnes puissent les voler...
Mais les pires moments ce sont les nuits. Nous sommes huit cents à mille détenus entassés dans des lits de bois superposés. Incapables de nous allonger complètement, nous dormons en long ou en travers, avec les pieds de l'un sur la tête de l'autre, le cou ou la poitrine.
Dépouillées de toute dignité humaine, certaines personnes se mordent, se donnent des coups de pied afin de grappiller quelques centimètres d'espace supplémentaire pour dormir un peu plus confortablement, ce qui rend nos nuits fort courtes.
Aujourd'hui, nous sommes le 18 octobre 1945, cela fait donc un an que je suis ici, mon corps n'est plus qu'un squelette, les nazis nous ont pratiquement tout retiré de notre humanité. Nous sommes des animaux prêts à tout pour survivre.
Marie, quant à elle, a été emmenée dans le troisième compartiment. Ce jour-là, j'ai essayé de les en empêcher, mais j'étais déjà très faible, depuis, je n'ai plus aucune nouvelle d'elle. J'ai rencontré un résistant polonais qui était à Auschwitz, avant qu'il ne soit exécuté par les nazis, car il était devenu trop malade pour continuer à travailler, nous avons discuté et il m'a avoué qu'il y a un bâtiment suspect près du premier compartiment, j'ai compris rapidement que c'est celui où de nombreux enfants ont été emmenés, y compris Marie.
N'ayant plus Marie à ma charge, les soldats décident de me mettre dans le premier camp. à ce que j'ai entendu, il regroupe des individus suspectés de résistance, des juifs, des Allemands condamnés par les tribunaux, des hommes politiques et des intellectuels. Mon but est simple, aller dans ce bâtiment suspect...
Mais pour cela, je dois infiltrer le camp des hommes en pleine nuit. Après une dure journée de labeur après être reconduite dans les baraquements, je décide de dormir à même le sol au lieu de me coucher sur les lits en bois.
Sachant que tout le monde dort, je me lève discrètement, sans mes chaussures, car je sais qu'elles font du bruit, je dois me résoudre à rester pieds nus, et tant pis si je me blesse.
Pendant un an, j'ai observé les gardes, quand ils faisaient leurs pauses de la nuit, je savais que c'était à ce moment que je devais agir, j'avais en tout trente secondes pour atteindre le bâtiment qui servait de bureau à Rudolf Höss, le commandant d'Auschwitz.
Prise d'une immense adrénaline, je me mets à courir le plus rapidement et lorsque j'atteins le bâtiment je me rends compte que c'est un lieu d'expérimentations !
« Qu'est-ce que... »
Je vois alors un nain, dans un bocal rempli d'un liquide, il a des aiguilles plantées partout sur le corps, son crâne a été ouvert, ses jambes sont ouvertes aussi. Sans que je puisse contrôler quoi que ce soit, je me mets à vomir de la bille tellement c'est horrible.
Ne pouvant pas voir ce petit homme, je décide de lui tourner le dos, de reprendre mon souffle et de me calmer. Après avoir repris mes esprits, je remarque qu'il y a un bureau. Je me dirige vers celui-ci pour fouiller et remarque plusieurs croquis d'enfants qui se ressemblent.
« Ils font des expériences sur des jumeaux ? Pourquoi ? Pour rendre les Allemands plus fertiles ? Sûrement... »
Puis je vois des notes sur le bureau, je les prends en main, mais avant que je puisse les lire, une personne fait irruption dans la pièce et je dois vite me cacher sous le bureau. C'est un homme, il a les cheveux bruns, les yeux marron et porte une petite moustache de la même couleur. Il porte aussi une blouse blanche, il se dirige directement vers le nain et d'une voix grave, il dit :
— Tu es une véritable énigme, si je veux comprendre pourquoi tu es ainsi, je dois absolument tout savoir !
Comprenant qu'il allait encore faire des expériences sur ce nain, je décide de sortir de ma cachette pour l'assommer à l'aide d'une pierre trouvée par terre. Il tombe comme une masse. Cette fois-ci, j'oblige mon cerveau à fonctionner à plein régime et trouve un ruban d'adhésif, j'approche une chaise, pour faire asseoir cet assassin, attache ses mains derrière le dos de la chaise avec le ruban et ensuite ses chevilles au niveau des deux pieds avant de celle-ci.
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A Travers le temps. Tome 4. L'âge Des Pharaons. Corriger
FanfictionRania est une femme discrète et observatrice, mais elle ne sera pas gâter par la vie, car elle vécut la seconde guerre mondiale. Elle vécut le camp de concentration d'Auschwitz, mais aussi les Américains qui la libérèrent. Mais ce qu'elle ne sait pa...