Chapitre 32.

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PDV : Rania 

— Mais... vous ne pouvez pas, dis-je, ne pouvant plus réfléchir correctement. Je veux dire... Je ne suis pas de famille royale... et je suis encore moins une Égyptienne.

Ramsès se met à rire amèrement, avant de me demander :

— Pourquoi ne pourrais-je pas ? Dois-je vous rappeler que c'est moi le pharaon ? Ou peut-être que vous voulez me faire comprendre que vous ne m'aimez pas ?

— Je vous demande pardon ? je lui demande, choquée par sa soudaine question. Bien sûr que je vous aime, Ramsès ! Mais que dirait votre pays si vous décidiez d'épouser une étrangère ?

— Une étrangère ? Cela fait maintenant pratiquement trois ans que vous vivez au palais et six mois que nous partageons notre lit ! Et vous osez dire que vous êtes une étrangère ?

— Je ne suis peut-être plus une étrangère à vos yeux ni aux yeux d'Imhotep, mais les Égyptiens n'accepteront jamais une femme non égyptienne et qui n'est pas non plus de lignée royale ! je lui explique en essayant de lui faire entendre raison.

Ses yeux s'assombrissent un peu plus chaque seconde, mais il sait que j'ai raison. C'est alors que Ramsès se déshabille une nouvelle fois, face à moi, avant de poser ses mains sous mes fesses et de me soulever avec facilité.

— Que faites-vous ?

Sans même me répondre, Ramsès m'allonge sur le lit avant de se placer à califourchon sur moi.

— Avouez-le, Rania, si vous me dites cela, c'est uniquement parce qu'au fond vous ne m'avez jamais aimé ! dit Ramsès d'une voix tremblante de rage.

— Bien sûr que si ! Je vous aime Ramsès, mais là n'est pas la question et vous le savez !

— Alors vous préférez rester « ma maîtresse » ? Vous préférez que je me marie avec une autre femme ? Une femme que je ne peux pas aimer parce que mon cœur est déjà pris ? Vous voulez que je partage sa couche ?

Je me mets à imaginer Ramsès marié à une autre femme que moi, je vois Ramsès posséder une femme autre que moi, des larmes se mettent à couler le long de mes joues.

— Non... ce n'est pas ça. Je ne veux pas vous voir avec une autre femme. Je ne le supporterais pas.

Me voyant en larmes et remplie de détresse, son regard se fait plus doux et rassurant avant de me demander d'une voix tout aussi douce :

— Alors vous êtes en train de m'expliquer que je ne peux pas vous épouser à cause de vos origines, mais que vous ne pouvez pas supporter de me voir avec une autre femme ?

Ramsès soupire doucement, avant d'embrasser mes larmes d'une immense douceur, puis il s'écarte pour me regarder droit dans les yeux :

— Rania, jamais je ne pourrai vous oublier, et vous le savez. Et je ne vous ai jamais prise pour une passade. Lorsque je vous ai vue pour la première fois, j'ai su que vous alliez causer ma perte, lorsque vos yeux apeurés se sont posés sur moi, je n'ai eu qu'une seule envie, celle de vous protéger. Je voulais vous prendre dans mes bras et vous embrasser.

Cette fois, je l'embrasse sur les lèvres, mais Ramsès en décide autrement en plongeant sa langue dans ma bouche, tout en se déshabillant avec empressement. Nous sommes de nouveau tous les deux nus, c'est alors qu'une envie de vomir surgit soudainement. Je m'écarte soudainement de Ramsès et m'écroule au sol, avant de vomir de la bile.

— Rania ? m'interpelle Ramsès, avant de se précipiter vers moi et de poser une main sur mon dos.

Complètement épuisée et tremblante, je m'affale sur Ramsès, avant d'essuyer ma bouche dégoûtée par le goût. C'est alors que Ramsès me pose une question étrange :

— Rania, la dernière fois que vous avez eu vos menstruations, c'était quand exactement ?

Cette fois-ci, j'écarquille les yeux, avant de me souvenir en effet que cela fait déjà un petit moment que je ne les avais pas eues.

— Je ne m'en souviens plus... je lui réponds sincèrement.

Ramsès m'aide à me relever avant de m'allonger sur le lit et de placer la couverture en peau de lion sur moi. Il se dirige vers un garde pour lui ordonner de faire venir un médecin. Quelques minutes à peine après, le garde en question est accompagné d'un homme chauve, habillé d'une tunique blanche.

— Vous m'avez fait appeler, Grand Pharaon ? lui demande l'homme.

— Oui, votre future reine vient tout juste de vomir et elle vient de m'avouer qu'elle n'avait pas eu de menstruations depuis un moment, explique Ramsès d'une voix dure.

Le médecin ouvre les yeux en grand avant de les poser sur moi et de s'approcher. Il me présente des graines d'orge dans un bol.

— Que dois-je faire avec ça ?

— Vous devez uriner dans le bol, si vous êtes réellement enceinte, alors les graines germeront, m'explique le médecin d'une voix rassurante.

Je me redresse avant de prendre le bol. Je suis sur le point de me lever du lit, mais je me souviens au dernier moment que je suis encore nue. Je regarde alors le médecin et lui demande gentiment :

— Pouvez-vous s'il vous plaît vous retourner ?

Celui-ci acquiesce de la tête et se retourne, tout comme Ramsès. Je sors rapidement du lit, pose le bol au sol, m'accroupis avant d'uriner. Après avoir fini, je pose le bol sur une commode et m'installe une nouvelle fois sous la couverture.

— Vous pouvez vous retourner...

Le médecin et Ramsès se tournent de nouveau vers moi. Le médecin prend en main le bol et à l'aide d'une cuillère en bois mélange les graines, avant de poser à nouveau le bol sur la commode à côté du lit.

— Je reviendrai dans quelques instants, nous pourrons alors savoir si vous êtes bel et bien enceinte, dit-il d'une voix rassurante.

Il se prosterne devant nous avant de s'en aller.

A  Travers le temps. Tome 4. L'âge Des Pharaons. CorrigerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant