Chapitre 23.

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PDV : Rania 

Installée auprès de la reine, je remarque très rapidement qu'elle transpire beaucoup, je me permets alors de lui toucher le front.

« Mais, elle est brûlante ! »

Je me tourne vers les deux hommes :

— Il me faut de l'eau glacée pour la reine !

— Comment ?

— La reine a de la fièvre ! lui dis-je. Seul le froid peut faire baisser sa température !

Il fronce les sourcils, mais Imhotep le devance et lui ordonne d'une voix grave :

— Apportez de l'eau glacée !

— Mais...

— Faites ce que je vous ordonne !

Le prêtre se prosterne devant lui, avant de courir chercher de l'eau, quant à moi je me tourne de nouveau vers la reine et la découvre pour la dévêtir.

— Que faites-vous ? me demande Imhotep.

— Il faut faire descendre cette fièvre. Et la seule façon est de la découvrir au maximum. Comment est-elle tombée malade ?

— On ne sait pas, mais quand vous êtes partie chez les Hittites, il y a eu beaucoup de moustiques.

— Des moustiques ? Et depuis cette invasion de moustiques, elle est dans cet état-là, c'est bien cela ?

— Oui, affirme-t-il d'une voix sérieuse.

— La reine s'est-elle plainte ?

— Oui, de douleurs musculaires et elle a vomi par moments.

Je me fige instantanément avant de regarder Imhotep et de lui annoncer d'une voix blanche :

— La malaria.

— Que dites-vous ? Malaria ? Qu'est-ce donc ?

— C'est une maladie causée par les moustiques, et malheureusement vos dieux ne pourront pas la sauver.

— Vous ne pouvez rien faire ?

— Non, c'est une maladie très grave qui peut obstruer le sang irriguant le cerveau et cela cause la mort.

— Je ne comprends pas...

— La reine va mourir.

— Je vais... mourir ?

Je me tourne vers la reine qui s'est réveillée, je m'assieds à son chevet avant de lui prendre la main.

— Je suis désolée... je lui réponds simplement.

Elle me sourit doucement et avec difficulté, et d'une voix toujours aussi faible :

— Vous n'avez pas à être désolée. De toute façon... je savais que... j'allais mourir. J'aimerais, avant tout, vous remercier.

— Pourquoi ? Je ne comprends pas.

— De rendre... heureux mon époux. Je n'ai jamais vu mon époux aussi vivant qu'aujourd'hui...

— Alors, vous savez que...

— Bien sûr que je le sais. Nous nous connaissons depuis l'enfance Ramsès et moi... Alors, forcément, nous avons appris à nous connaître. Et ce qui est... le plus flagrant... c'est quand vous êtes allée chercher les plans chez les Hittites. J'ai pu voir un homme terrifié... pour la femme qu'il aime...

— La femme qu'il aime ? Vous devez sûrement vous tromper, je veux dire...

— Rania... faites-moi confiance. Il est même devenu complètement fou. Nous avons tous cru qu'il allait envoyer une armée entière pour pouvoir vous sauver...

La reine commence à tousser, je la redresse légèrement pour qu'elle puisse respirer un peu mieux, elle n'avait plus beaucoup de temps à vivre, je me tourne vers Imhotep et lui dis d'une voix calme :

— Allez chercher sa majesté le pharaon, vite !

— Non... dis la reine. Je ne veux pas qu'il me voie ainsi... Je ne veux pas qu'il ait le souvenir de moi sur mon lit de mort... Je ne le supporterais pas...

— En êtes-vous sûre, votre majesté ? demande Imhotep d'une voix douce et calme.

— Oui.

Je prends sa main et la porte à mon front, mais la reine la dégage pour essuyer mes joues.

— Pourquoi pleurez-vous ? me demande-t-elle faiblement.

« Je pleure ? »

Je touche mes joues et me rends compte que je pleure. Mais avant que je puisse lui répondre, elle me devance et me sourit.

— J'ai été heureuse d'avoir pu faire... votre connaissance... Rania... Et je vous souhaite tout le bonheur du monde. Mais, avant que je parte, j'aimerais vous demander une faveur.

— Bien sûr, je vous écoute, je lui demande d'une voix tremblante de larmes.

— Prenez soin de Ramsès, pour moi...

Puis la reine s'éteint.

A  Travers le temps. Tome 4. L'âge Des Pharaons. CorrigerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant