Chapitre 29.

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PDV : Rania 

— Aidez-moi, mon frère ! Je vous en prie, Mustafa !

L'homme s'avance à nouveau vers nous, mais je mets une légère pression sur le cou de ma prisonnière ce qui permet à la lame de mon couteau de transpercer légèrement sa peau.

— Non ! Je vous en prie ! Ne faites pas de mal à ma sœur ! Je sais que j'ai commis une erreur en vous capturant !

— Alors, pourquoi l'avoir fait ?

— C'est notre père qui veut briser le traité de paix, car il sait que c'est vous qui lui avez pris ses esclaves et il sait aussi que le Grand Pharaon vous apprécie plus qu'il ne devrait, m'explique-t-il, mais nous pouvons tout arranger et...

— Nous ? Dois-je vous rappeler que c'est vous qui m'avez enlevée ?

— Oui... c'est vrai, mais je ferai tout pour réparer mon erreur, me répond-il simplement avant de baisser les yeux.

— Mustafa ! Comment osez-vous être faible face à cette catin ? Je le...

— Vous, on ne vous a pas donné la parole ! je lui réponds en colère.

— Comment osez-vous me parler ainsi ? Vous n'êtes qu'une petite...

— Et si je me souviens bien, vous êtes en très mauvaise posture pour me faire une quelconque remarque !

— Je vous en prie, ne faites pas de mal à ma sœur ! Je vous donne ma parole de vous aider à sortir de cet endroit ! répond Mustafa d'une voix légèrement paniquée.

— Qui me dit qu'il n'y a pas de pièges qui m'attendent derrière la porte ?

Mustafa mordille sa lèvre inférieure, comme hésitant, avant de se diriger vers la porte et de l'ouvrir en grand.

— Le pharaon est à Hattusa et mon devoir est de protéger mon peuple...

Mes yeux s'écarquillent, je sens les larmes monter, mais je me reprends rapidement, avant de lui dire avec rage :

— Comment puis-je vous croire ? Qui me dit que cela n'est pas un mensonge ?

— Prenez-moi comme otage, je suis bien plus important que ma sœur. Je suis l'héritier du trône, j'ai donc bien plus de valeur.

— Je vous interdis de dire cela, mon frère ! Je vous interdis de paraître faible face à cette catin ! Vous m'entendez !

— Cela suffit ! Ne comprenez-vous pas ? Nous sommes perdus, ma sœur, si je ne fais rien, le pharaon a menacé de tuer notre peuple, les hommes seront exécutés froidement, les femmes seront des esclaves et les enfants seront jetés par-dessus les murs de Hattusa !

— Vous faites honte à notre peuple, mon frère !

— Assez ! dis-je en perdant patience. Je veux bien vous croire, mais si vous me mentez, je n'hésiterai pas à faire mal à votre sœur. Ai-je bien été claire ?

Mustafa acquiesce de la tête, avant de se décaler. J'oblige mon otage à avancer. Nous montons les escaliers, lorsque nous sortons de ma prison, je vois les gardes hittites à genoux, tandis que la garde égyptienne les menace de les tuer. Plus j'avance et plus mon corps devient tremblant, subitement je vois Ramsès qui fait les cent pas. Cette fois-ci, je ne peux pas empêcher les larmes de couler le long de mes joues. Il remarque ma présence, toute l'adrénaline redescend alors et le soulagement fait place. Je vois Imhotep s'avancer dans notre direction et s'emparer de la reine d'Égypte, tandis que je cours vers Ramsès pour me précipiter dans ses bras. Ramsès embrasse le haut de ma tête. Je suis maintenant en sécurité, je fonds en larmes.

— J'ai cru ne jamais vous revoir.

Je m'écarte de lui et l'embrasse sans même réfléchir, sa langue franchit mes lèvres avec impatience. Mais rapidement, Ramsès s'écarte lorsque Imhotep s'approche de nous avec Mustafa et Maâthornéferourê.

— Que faisons-nous d'eux, Votre Majesté ?

— Libérez le jeune homme, il a tenu sa promesse, mais cette femme vient avec nous, en tant que prisonnière que de guerre.

L'ancienne reine écarquille les yeux avec horreur, avant de se tourner en direction de son frère, mais celui-ci ne bouge pas d'un seul cil.

— Mustafa ! Je vous en prie, mon frère ! Vous ne pouvez pas les laisser m'emmener !

— Je suis désolé... répond tristement son frère.

Imhotep emmène Maâthornéferourê de force alors qu'elle se débat violemment. Ramsès regarde sévèrement quelques instants le nouveau souverain.

— J'espère que vous serez un roi beaucoup plus sage que votre défunt père

— Je serai, Pharaon.

— Alors comme promis, je laisserai votre peuple en paix.

Ramsès fait signe à son armée de laisser tranquille les pauvres innocents, le pharaon tend la main au jeune souverain avant que celui-ci la serre en retour, concluant définitivement la paix entre les deux peuples.

A  Travers le temps. Tome 4. L'âge Des Pharaons. CorrigerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant