Chapitre 24.

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PDV : Rania 

Après l'annonce du décès de la reine et sa momification, tout le monde se dirige à l'extérieur du palais. Les gardes portent un magnifique sarcophage d'or et le posent sur un immense navire. Ramsès monte, tout comme Imhotep, puis la princesse hittite, mais Ramsès lui fait comprendre qu'elle n'est pas invitée. Il croise alors mon regard, il s'adoucit et me dit :

— Montez.

Je le regarde, surprise qu'il me le propose, sachant que la reine et moi-même nous nous connaissions à peine.

— En êtes-vous sûr ? je lui demande, peu certaine de son choix.

— Vous avez été auprès d'elle jusqu'à son dernier souffle, et c'est pour cela que je veux que vous m'accompagniez.

Il tend sa main vers moi, timidement je la lui prends et il m'aide à grimper sur le bateau. Puis les esclaves se mettent à ramer. Nous naviguons pendant un certain temps sur le Nil, avant d'arriver à une immense vallée, nous descendons alors tous du navire, les gardes reprennent le sarcophage et nous avançons jusqu'à des chevaux qui sont attachés à une charrette ornée d'or. Les gardes posent délicatement le sarcophage à l'intérieur pendant que le pharaon, Imhotep et moi-même montons nos chameaux et suivons ensuite la charrette jusqu'à arriver à une montagne.

— Où sommes-nous ? je demande.

— Dans le tombeau de la reine.

— Vous avez déjà construit son tombeau ?

— Toutes les personnes appartenant à la famille royale ont toujours la joie d'avoir leur propre tombeau. Plus la personne vit parmi nous et plus son tombeau sera majestueux, m'explique Imhotep.

— Je vois... Je pense que je ne...

— Venez avec moi, me dit Ramsès.

J'acquiesce de la tête et nous entrons dans le tombeau. Nous descendons tout d'abord par un escalier. Lorsque nous arrivons au vestibule, je suis plus qu'éblouie par sa beauté. Les murs écrivent l'histoire des dieux. Un peu plus loin nous arrivons dans une pièce remplie de piliers, mais, cette fois-ci, je ne comprends pas l'histoire écrite sur ces murs, voyant mon incompréhension, Ramsès m'explique :

— L'histoire raconte la naissance d'Isis-Néféret, jusqu'à ce que les dieux décident de l'appeler pour qu'elle puisse passer l'épreuve ultime, le passage à la vie éternelle.

— Une épreuve ? Quelle épreuve ?

— La personne doit se confronter à Osiris. Face à lui, il y a une balance, dans cette balance il y a une plume qui est la preuve de la sagesse et de la bonté, et le cœur du juge qui est une preuve d'avidité de richesses, de pouvoir et de malveillance. Si le cœur est plus lourd que la plume, alors il sera privé de la vie éternelle et deviendra une âme damnée. Mais si c'est la plume qui est plus lourde que le cœur, alors il aura le droit à la vie éternelle.

Lorsque les gardes déposent enfin le sarcophage au centre de la pièce, je remarque par la même occasion qu'il y a toutes les affaires de la reine, ses bijoux, ses vêtements, les chaises qu'elle utilisait, mais je peux aussi voir des sarcophages d'animaux, surtout de chats, et aussi un autre petit sarcophage, avant que je puisse poser la question, Ramsès me dit :

— C'était notre premier enfant. Il était malheureusement mort-né.

— Je suis désolée... je lui réponds d'une voix triste à l'annonce de cette nouvelle. Mais pourquoi tout cela autour de la reine ?

— C'est pour l'aider à atteindre la vie éternelle et surtout pour la protéger de la déesse Ammout.

— Qui est-ce ?

— Ammout est la dévoreuse des morts. Si, à la pesée, le cœur est plus lourd que la plume eh ! bien Ammout est chargée de le dévorer pour que cette personne ne puisse jamais se réincarner.

— Je comprends... Je suis désolée pour la mort de la reine.

— Ne le soyez pas.

Lorsque le sarcophage est déposé au centre de la pièce, tout le monde quitte la tombe avant que des esclaves scellent l'entrée à l'aide de roche et de goudron pour que personne ne puisse la piller. Nous retournons en ville. Lorsque nous arrivons au palais, je vois enfin la princesse hittite, elle est très mince, les yeux marron, les cheveux noirs et ondulés. Au moment où nous nous approchons d'elle, elle me regarde de haut, avant de dire d'une voix haineuse :

— Qui êtes-vous ? Vous n'êtes pas de lignée royale ! Alors que faites-vous avec sa majesté ?

Surprise qu'elle ait employé un ton aussi dur envers moi, j'écarquille les yeux, je suis sur le point de lui répondre, mais Ramsès me prend de court et lui répond d'une voix tout aussi haineuse que la sienne :

— Veuillez lui montrer plus de respect ou je vous promets que la prochaine fois, je ferai en sorte que vous connaissiez ce terme !

Cette fois-ci, la princesse rougit de colère, mais répond tout de même d'une voix assurée :

— Vous allez devenir mon époux et je ne veux en aucun cas que cette femme...

Ramsès fronce les sourcils, avant de lui répondre d'une voix dure :

— Qui vous dit que je vous prendrais pour femme ? Vous faites peut-être partie de mon harem, mais cela ne veut pas dire que vous serez ma femme !

— Mais je suis une princesse ! J'exige plus de reconnaissance ! Comment osez-vous...

— Maintenant, cela suffit ! crie Ramsès. Imhotep, veuillez la raccompagner dans le harem et qu'elle n'en bouge pas !

Imhotep acquiesce de la tête avant d'emmener la princesse en direction du harem. Ramsès se tourne vers moi :

— Allons dans mes appartements.

— Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Pas après le décès de la reine...

Il me regarde avec douceur, avant de me caresser la joue.

— Je vous veux, Rania.

Je le veux aussi, mais, je pense, tout à coup à la nouvelle épouse de Ramsès, la princesse hittite, Maâthornéferourê. Le désespoir ronge mon être, mais je sais que c'est le meilleur choix, je ne peux pas me permettre d'avoir une relation avec le pharaon.

— Nous ne pouvons pas, vous êtes marié, dis-je, tremblante.

— Rania...

— Je vous en prie, ne dites rien, je lui réponds tout en m'éloignant de lui. Vous devez avoir des enfants avec elle et la chérir. Et vous devez le faire pour l'Égypte.

A  Travers le temps. Tome 4. L'âge Des Pharaons. CorrigerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant