Chapitre 14.

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PDV : Rania

 Lorsque je sors du harem, Névia arrive dans ma direction, elle me sourit en me voyant.

— J'ai cru comprendre que je devais vous aider à trouver des bijoux au marché ?

— Oui, j'ai été invitée par le pharaon et étant donné que je n'ai rien...

— Je vois, alors mettons-nous tout de suite au travail, si vous voulez être prête pour le banquet de ce soir.

Nous sortons du palais pour nous diriger droit vers les marchands. Névia m'a donné de l'argent pour que je puisse me payer quelques petites choses, mais ce que je voudrais vraiment, c'est avoir un métier, car j'avoue qu'être dépendante de quelqu'un ne me plaît guère. Je m'approche du bijoutier, avant de me tourner vers Névia :

— Que me conseillez-vous ?

— Que je vous conseille ? En quoi dois-je vous conseiller ? me demande-t-elle en ne comprenant pas.

— Je veux un bijou simple.

Elle fronce les sourcils, avant de me répondre :

— Si vous vous rendez à un banquet, sachez qu'un seul bijou ne vous suffira pas. Il vous faut un collier, un bracelet et une paire de boucles d'oreilles.

— Oh ! Alors que me conseillez-vous ?

Elle s'avance un peu dans la boutique, puis s'arrête face à un collier, un collier en forme de scarabée avec un cobra et un bateau solaire.

— Celui-ci, me dit-elle d'une voix sûre.

— A-t-il une signification particulière ?

— Le scarabée revêt une importance capitale, il incarne le dieu solaire qui renaît tous les matins à l'aube, il est un symbole de renaissance pour les morts et un emblème protecteur pour les vivants. La composition de ce bijou est très symbolique. Le thème illustré par les trois animaux constitue pour les Égyptiens un véritable passeport pour leur renaissance et leur éternité. Pendant la nuit, l'astre mort du soleil prépare son retour éclatant aidé par le scarabée qui lui donne chaleur et vie pour le faire poindre à l'aube d'un nouveau jour, m'explique-t-elle.

Elle s'approche ensuite d'une manchette qui a comme ornement un serpent doré. Ses yeux sont remplacés par de petites pierres précieuses.

— Je pense que cela suffira, dit-elle, avant de faire signe à une vendeuse de s'approcher de nous.

— Pas de boucles d'oreilles ?

— Non, cela suffira.

— Avez-vous fait votre choix, Mesdames ? demande la vendeuse, souriante.

— Oui, nous aimerions ces deux bijoux, répond Névia, tout en pointant du doigt les bijoux en question.

— C'est un excellent choix, cela vous fera en tout dix pièces d'or.

Je lui donne les dix pièces d'or. Elle prend un panier, range les bijoux à l'intérieur et me le donne.

— Je vous souhaite une bonne journée, Mesdames.

— Merci, à vous aussi, Madame.

Nous rentrons au palais. Le banquet commence dans trois heures, nous nous dirigeons toutes les deux dans les salles de bains. Névia m'aide à faire ma toilette, elle m'habille d'une robe plissée de couleur blanche avec un décolleté plongeant. Elle me maquille, puis elle place le collier autour de mon cou et la manchette sur mon poignet portant l'immatriculation.

— Comment vous sentez-vous ? me demande-t-elle tout en coiffant mes cheveux.

— Tout va bien, un peu angoissée, mais sinon tout va bien.

— Rania, je dois vous dire quelque chose...

— Que se passe-t-il ?

— Eh bien, j'ai cru voir que le pharaon a des vues sur vous... et je dois vous dire qu'il veut certainement que vous fassiez partie de son harem...

Je me tourne vers elle pour mieux l'observer.

— Vous voulez dire qu'il voudrait que je sois l'une de ses nombreuses maîtresses ?

— Ce ne sont pas des maîtresses, ce sont des épouses royales, la reine Isis-Néféret en est la grande épouse royale.

— Je suis désolée de vous contredire Névia, mais pour moi c'est du pareil au même... Toutes ces femmes sont ses maîtresses, la véritable épouse est la reine.

— Je suppose que votre culture est différente de la nôtre.

— Oui... en tout cas, mes parents ont toujours été fidèles l'un envers l'autre. Mon père ne s'amusait pas à forniquer avec d'autres femmes.

— Vraiment ?

— Oui. Mes parents m'ont toujours appris que l'amour voulait dire fidélité, vérité et amour. De plus, croyez-vous vraiment que cela plaît réellement à la reine de voir son époux coucher avec d'autres femmes ? Je vais vous avouer que je n'ai guère envie d'être sa maîtresse ! je lui réponds sincèrement, avant de lui tourner le dos.

— Vous devez comprendre que c'est notre culture qui veut cela, et sachez que si le pharaon veut que vous soyez une de ses épouses royales, vous n'aurez pas d'autre choix que d'accepter.

— Que se passera-t-il si je refuse sa proposition ?

— Vous deviendrez une esclave...

A  Travers le temps. Tome 4. L'âge Des Pharaons. CorrigerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant