Chapitre 19.

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PDV : Rania

 Cela fait maintenant quatre jours et trois nuits que nous voyageons toutes les deux, malheureusement nous n'avons pas pu nous reposer une seule fois, sachant que cinq Hittites nous talonnent. Nous sommes fatiguées et en arrivant à une centaine de mètres des portes de Tanis, le chameau s'effondre de fatigue nous faisant, moi et la petite, tomber de son dos. Je relève la petite sur ses pieds et lui donne les documents que j'ai volés.

— Va-t'en !

— Non ! Je ne veux pas, je...

— Maintenant, ça suffit ! Je veux que tu prennes ces documents, que tu coures vers les gardes et que tu demandes le pharaon, lorsque tu seras face à lui, dis-lui que c'est de la part de Rania ! Il comprendra.

Elle approuve de la tête vigoureusement, avant de courir vers les portes de Tanis. Je me tourne vers la direction opposée, les Hittites arrivent à grand galop, je m'arme de mon épée. Je vois rapidement un Hittite s'armer d'un arc et d'une flèche, avant de viser et de la décocher, je m'aperçois avec horreur que la flèche touche le dos de la fillette qui s'écroule de tout son poids sur le sable. Subitement, les images de Marie me reviennent en tête. Le jour où je n'ai pas pu l'arracher des mains des nazis, le jour où j'ai vu les photos d'elle transformée en siamois avec un autre enfant. Je m'effondre, vidée de mes forces, les hommes hittites s'approchent dangereusement de moi. L'un d'eux est sur moi :

— Je vais bien m'occuper de toi avant de m'occuper de la petite, me dit-il d'une voix pleine de perversité.

Je ne réagis pas, il lève son épée pour l'abattre sur moi. Je ferme les yeux, mais bizarrement le coup ne vient pas. C'est alors que j'entends des chevaux qui ont tout l'air de tirer un char. Je rouvre les yeux et vois que l'homme qui allait me tuer a une flèche plantée dans la jugulaire. Je tourne la tête et vois le pharaon sur un char de guerre, accompagné de ses soldats. Voyant que cela allait tourner au massacre, les soldats hittites prennent la fuite en remontant sur le dos de leur cheval, et repartent au grand galop.

J'essaie de me relever, mais je perds l'équilibre, quelqu'un me rattrape, lorsque je relève mon visage, je remarque que ce n'est autre que Ramsès. Je veux le remercier, mais son visage dur et ses yeux qui me lancent des éclairs m'en dissuadent, je décide de me taire, ne voulant pas empirer mon cas. Ramsès me ramène jusqu'à son char, pour m'aider à m'y asseoir et nous diriger à l'intérieur de Tanis. Mes paupières se font très lourdes, je suis maintenant en sécurité.

SPLASH !

Quelques secondes plus tard, je remonte à la surface, je ne suis plus sur le char de Ramsès, mais dans la salle d'eau, encore habillée, je tourne le visage en direction de la personne qui a osé me jeter à l'eau, prête à en découdre, mais je découvre très vite que c'est Ramsès. Je vois rouge tout de même, je ne peux m'empêcher de lui dire ses quatre vérités :

— Mais vous n'êtes pas bien ! J'aurais pu mourir d'hydrocution !

Ramsès fronce les sourcils, il ne comprend pas le mot que je viens d'employer, et avant que je n'en rajoute une couche, il retire ses vêtements pour se mettre à nu. Le rouge me monte aux joues, son sexe est bandé à l'extrême, je prends la sandale encore chaussée à mon pied et la lance dans sa direction, mais bien sûr, comme par hasard, il réussit à l'intercepter avec sa main gauche.

— Vous osez lever la main sur un pharaon ?

— Et vous ? Vous osez vous déshabiller devant une femme sans aucune pudeur ? je lui demande, hors de moi.

Ramsès entre dans l'eau et s'approche de moi comme un prédateur, ses yeux sont sur moi, je ne peux retenir les petits papillons qui font apparition dans mon ventre. Mais ne voulant pas montrer mes émotions, je recule, jusqu'à atteindre le rebord. Et au moment où j'allais sortir, Ramsès m'attrape la cheville à une vitesse fulgurante pour m'obliger à rester dans l'eau.

— Mais que faites-vous ? je lui demande, paniquée.

— Je devrais vous donner une bonne leçon pour avoir osé vous mettre en danger ! me répond-il d'une voix pleine de froideur.

— Je n'allais pas rester sans réagir...

— Taisez-vous, Rania ! Ce n'est pas votre guerre ! Vous n'êtes pas égyptienne ! Alors, à partir de maintenant, vous resterez à votre place !

— Je vous demande pardon ! Tout ce que je voulais c'était aider !

— Je vois bien où ça a mené ! Vous avez été irresponsable, Rania ! À cause de ce que vous avez fait, une petite fille a été tuée ! Et tout ça, par votre faute !

Un coup me pourfend le cœur, des larmes de peine coulent le long de mes joues. Comprenant ma détresse, Ramsès me prend dans ses bras.

— Promettez-moi de ne plus vous mettre à nouveau en danger, même si je dois vous avouer que grâce aux plans que vous nous avez donnés, nous avons un immense avantage contre eux...

— Et si je recommence, qu'allez-vous me faire ? je lui demande sans réfléchir.

De sa main, il m'oblige à relever mon visage pour que nous puissions nous regarder droit dans les yeux. Tout à l'heure, ses yeux étaient remplis de colère, mais maintenant il n'y a que de la gentillesse, de l'amusement, mais aussi du désir. Je peux sentir son sexe se dresser contre ma cuisse enflammant mon bas-ventre et je sens mon désir grandir pour lui.

— Ne jouez pas à cela, Rania... me dit-il d'une voix sombre.

— Je ne joue pas... je lui réponds d'une voix suave.

Ramsès pose ses mains en dessous mes fesses et me soulève avec une force incroyable, puis il nous dirige vers le rebord du bassin et me fait asseoir.

A  Travers le temps. Tome 4. L'âge Des Pharaons. CorrigerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant