Chapitre 12.

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PDV : Rania 

Quand je sors enfin de la pièce, la reine m'attend tout en discutant avec d'autres femmes, en tenant compte de leurs vêtements, je dirais que ce sont des nobles. Lorsque la reine me voit, elle s'approche et m'inspecte de la tête aux pieds, puis elle sourit.

— Névia a eu raison de ne pas vous avoir rasé la tête, je dois avouer que vous avez de magnifiques cheveux. Elle abaisse le regard vers mon poignet, voyant le bracelet, elle fronce les sourcils, mais ne dit rien pour autant. Allons-y, mon époux vous attend.

Nous traversons le palais, jusqu'à ce que nous arrivions dans une immense salle remplie de femmes à moitié dévêtues, d'autres sont complètement nues. Je me rends compte que nous sommes dans un harem ! Honteuse de voir cela, je baisse vite les yeux. Il y a au moins une bonne vingtaine de femmes dans cette immense pièce luxueuse. J'ai pu voir que les fenêtres sont cachées par des rideaux occultant, le sol est caché par plusieurs peaux d'animaux, zèbres et félins. Je vois ensuite plusieurs jeux de société, des jeux de cartes en bois. Nous avançons un peu plus avant d'arriver dans une chambre et ce que je vois me fait rougir jusqu'aux oreilles.

Plusieurs femmes dansent nues devant le Pharaon qui semble apprécier le spectacle, car je peux très clairement voir son érection sous son pagne. D'ailleurs, je remarque qu'il ne porte aucune couronne et qu'il est chauve. Ne pouvant plus voir ce spectacle, je dois l'admettre, bien trop gênant pour moi, je regarde ailleurs et fais mine d'observer la décoration de la chambre.

— Mon cher époux ? L'invitée que vous avez demandée est là, dit la reine d'une voix sereine.

Pharaon demande aux danseuses de sortir, avant de se redresser, de regarder sa femme et de lui dire :

— Merci, mon épouse, j'aimerais m'entretenir seul avec notre invitée.

La reine se prosterne devant lui avant de sortir de la pièce en me laissant donc seule avec cet homme...

« Que dois-je faire maintenant ? Après ce qui s'est passé tout à l'heure, je n'aurais clairement pas le courage de le regarder droit dans les yeux, cela est au-dessus de mes forces ! »

Dans mes pensées, je ne l'entends pas s'approcher de moi et, comme tout à l'heure, de ses doigts, il me prend par le menton pour m'obliger à le regarder dans les yeux. Je sais ce que cet homme est en train de faire, il veut savoir à quoi je pense.

— Que cachez-vous sous ce bracelet ? me demande-t-il.

— Qu... quoi ?

Je ne comprends pas sa demande.

— Depuis tout à l'heure, vous n'arrêtez pas de le tenir en place pour qu'il reste collé à votre poignet. Alors, je repose ma question, que dissimulez-vous sous ce bracelet ? me demande-t-il une seconde fois d'une voix plus grave et plus sombre.

— Je... une marque... je lui mens.

— Une marque ? Dans ce cas, je suppose que vous ne voyez pas d'inconvénient à ce que je vous le retire.

— NON ! crié-je soudainement tout en me soustrayant de son emprise.

Cette fois-ci, il est surpris, mais il se reprend très vite, avant de s'approcher de moi à nouveau. Je décide alors de mettre de la distance en désirant qu'il ne s'aventure plus.

— Pourquoi reculez-vous ?

— Parce que vous avancez.

— Dois-je en conclure que je vous fais peur ?

— Non. Je ne veux pas que vous voyiez ma cicatrice.

— En avez-vous honte ? C'est pour cela que vous réagissez ainsi ?

Je me fige soudainement par ce qu'il vient de me dire et au fond de moi je sens comme de l'amertume lorsque je regarde cette immatriculation, mais plus j'y réfléchis et plus je me rends compte que c'est bien de la honte que j'éprouve. L'humiliation d'avoir été l'esclave des nazis, la peur d'avoir laissé cours plus d'une fois à ma faiblesse face à ces assassins, mais ma plus grande horreur, c'est encore et toujours la mort de Marie. Moi qui lui avais promis de ne jamais la laisser tomber.

Comme tout à l'heure, le pharaon s'approche de moi, avant d'essuyer quelque chose sur ma joue et saisir de nouveau mon poignet.

— Puis-je ?

Avant que je puisse réagir, il retire mon bracelet de mon poignet, avant de le tourner pour voir l'immatriculation inscrite sur l'intérieur.

— Étiez-vous esclave ?

— Oui... en quelque sorte.

Il remet en place le bracelet autour de mon poignet, avant de me demander d'une voix douce :

— Comment vous appelez-vous ?

— Rania, je m'appelle Rania...

— J'ai cru comprendre que vous n'étiez pas égyptienne, et que vous ne connaissez pas non plus nos coutumes.

— Non, votre majesté.

Il s'éloigne de moi, avant de rejoindre un garde.

— Faites venir Névia, lui commande le roi.

— Oui, mon Pharaon.

En quelques minutes seulement, Névia arrive, elle se prosterne face au pharaon.

— Pharaon, avez-vous fait appel à mes services ?

— J'aimerais que vous appreniez à notre invitée tout ce qui est à savoir sur nos coutumes et sur nos dieux.

Névia acquiesce avant de me sourire avec bienveillance.

A  Travers le temps. Tome 4. L'âge Des Pharaons. CorrigerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant