PDV : Rania
Cela fait quelques heures que mon père est parti de l'appartement, ma mère s'occupe de moi en m'aidant à prendre mon bain. J'ai la peau sur les os. Ma mère est bouleversée de me voir dans cet état-là, je crois que c'est la première fois que je la vois ainsi... Elle qui est si fière et qui a du mal à exprimer ses émotions, aujourd'hui elle est à fleur de peau et s'occupe de moi comme si j'étais encore une petite fille. C'est peut-être égoïste de ma part, mais je voudrais tellement que ce soit tous les jours ainsi. Ai-je cette pensée parce que j'ai vécu l'enfer à Auschwitz ? Sûrement...
Ma mère m'aide à sortir de la baignoire, à me vêtir d'une chemise de nuit confortable, puis à entrer dans le lit, avant de me couvrir d'une couverture épaisse. Elle m'apporte ensuite un plateau avec une assiette de pâtes à la sauce tomate et un verre d'eau.
— Je suis désolée de te donner aussi peu, mais étant donné ton poids actuel, je pense que tes intestins se sont habitués à recevoir très peu de consistants et si je te donne plus, tu pourrais faire une dysenterie*.
J'acquiesce de la tête, lui faisant totalement confiance étant donné qu'elle est infirmière de guerre. Je commence à manger doucement, puis à boire doucement mon verre d'eau. Lorsque je termine mon repas, ma mère débarrasse le plateau et revient pour s'asseoir sur une chaise.
— Explique-moi... me dit-elle d'une voix douce.
— De quoi veux-tu parler ?
— Je veux que tu m'expliques ce qui s'est passé, Rania. Je sais qu'il y a quelque chose qui te ronge. Alors, dis-moi...
Je la regarde droit dans les yeux, avant de m'enfoncer un peu plus dans le lit et de lui dire d'une voix tremblante :
— J'ai rencontré une petite fille au camp de Drancy... Elle s'appelait Marie, lorsque j'ai fait sa rencontre, ses parents avaient déjà été déportés à Auschwitz. Et je supposais déjà qu'ils étaient certainement décédés. Lorsque les nazis nous ont emmenées dans les camions qui allaient nous mener à la gare du Bourget, je lui ai promis de ne jamais l'abandonner, mais...
— Continue, Rania.
— La petite fille transformée en siamoise, c'était Marie... je lui réponds, en larmes.
— Rania, je suis désolée.
— C'est ma faute, maman, si j'avais été un tant soit peu plus forte, j'aurais pu lui sauver la vie, mais...
— Rania... ce n'est pas ta faute si elle est morte... Tu as fait de ton mieux pour la protéger.
— Non ! Je n'ai rien fait pour la protéger. Les nazis n'ont eu aucun respect pour Marie. Ils me l'ont arrachée des bras et l'ont emmenée... elle n'avait que sept ans...
— Rania, regarde-moi.
Je lève vers elle mes yeux remplis de larmes et de regrets.
— Marie a eu de la chance de t'avoir rencontrée. Sans toi, elle n'aurait certainement jamais survécu jusqu'à Auschwitz. C'est uniquement à cause des nazis et non à cause de toi, tu m'entends ? Rania, si tu avais résisté face à eux, tu te serais fait tuer avec Marie.
— Alors tu penses que...
— Je pense que cela aurait pu juste ralentir l'inévitable, dit gravement ma mère.
— Tu crois que, dans tous les cas, elle était condamnée ? lui dis-je d'une voix tremblante.
— Oui, me répond-elle d'une voix triste, avant de me caresser les cheveux avec douceur.
— Je ne peux pas m'empêcher de penser que tout ceci est ma faute, mais d'un autre côté, si j'avais résisté face à ces monstres, j'aurais été tuée et Marie aurait été dans tous les cas condamnée.
Elle me sourit, avant de m'embrasser le front et de se relever.
— Je vais te laisser te reposer, maintenant...
Mais avant qu'elle s'en aille, j'intercepte son poignet et lui dis d'une voix suppliante :
— Non ! Je t'en prie, reste avec moi, jusqu'à ce que je puisse m'endormir...
Ma mère ouvre les yeux en grand, avant de me sourire gentiment.
— Bien sûr.
Je m'installe plus confortablement dans le lit, ma mère commence à me caresser les cheveux et sans que je puisse contrôler quoi que ce soit, mes yeux se font de plus en plus lourds, avant que je m'endorme totalement.
Dysenterie : La dysenterie désigne des diarrhées très importantes causées par une infection bactérienne, un parasite ou des produits toxiques irritants.
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A Travers le temps. Tome 4. L'âge Des Pharaons. Corriger
FanfictionRania est une femme discrète et observatrice, mais elle ne sera pas gâter par la vie, car elle vécut la seconde guerre mondiale. Elle vécut le camp de concentration d'Auschwitz, mais aussi les Américains qui la libérèrent. Mais ce qu'elle ne sait pa...