A Travers le temps. Tome 4. L'âge Des Pharaons. Corriger

Chapitre 26

PDV : Rania

 Je suis surprise de le voir devant moi, me regardant avec des yeux aussi noirs que le charbon.

— Qu'est-ce qui vous prend, Rania ? Êtes-vous folle ?

En entendant cette réflexion, je me débats une fois de plus pour qu'il puisse me lâcher, mais il est bien trop fort, alors je me mets à crier d'une voix pleine de haine :

— MOI ! FOLLE ! VOUS DEVRIEZ DEMANDER À CETTE CATIN QUI A ORDONNÉ À SON CHIEN DE GARDE DE VIOLER MON AMIE !

Ramsès écarquille les yeux avant de tourner la tête vers cette femme. Celle-ci, d'ailleurs, se relève à l'aide de son garde avant de s'écarter de celui-ci et de dire d'une voix cassante :

— Oui et alors ! Ce n'est qu'une esclave ! Dois-je vous rappeler que les esclaves ne doivent recevoir aucune gentillesse de notre part !

Quel monstre !

Ramsès me lâche, se rapproche de la princesse hittite avant de la gifler d'une telle puissance qu'elle tombe à terre. Celle-ci en a le souffle coupé, des larmes coulent sur ses joues.

— Pourquoi...

— Taisez-vous ! Dois-je vous rappeler que vous êtes en Égypte ! Si je vous vois rôder autour de Névia, soyez sûre que ça ne sera pas une simple gifle qui s'abattra sur vous !

Il se tourne cette fois vers ses gardes, avant de leur ordonner d'une voix glaçante, tout en pointant du doigt le garde hittite :

— Emparez-vous de cet homme, et envoyez-le dans les cachots, je le jugerai cet après-midi.

Il se tourne alors vers moi :

— Quant à vous, Rania, suivez-moi ! Je dois vous parler !

Les gardes s'emparent du garde hittite avant de le faire sortir de la pièce ; quant à moi, je suis le pharaon. Lorsque nous arrivons enfin dans ses appartements, Ramsès ordonne à ses gardes de nous laisser seuls.

— Avez-vous perdu la tête ! Vous vous rendez compte de ce que vous comptiez faire ? me demande-t-il d'une voix froide.

— Oui, je savais très bien ce que je faisais ! je lui réponds en colère.

— Vous ne pouvez pas vous faire justice vous-même, Rania, et vous le savez !

— Et pourquoi pas ? Névia s'est fait violer parce que, je cite « elle a manqué de respect » à cette garce !

— Dois-je vous rappeler que les gardes auraient très bien pu vous intercepter pour vous faire du mal ?

— Ah ! Parce que je devrais laisser passer cela ? Dois-je vous rappeler que mon amie s'est fait violer et humilier. Et je devrais ne rien faire parce que sinon je risque d'être jetée aux crocodiles ! C'est ça que vous êtes en train de me dire ?

— Vous n'êtes pas reine, Rania ! dit le pharaon en commençant à perdre patience. Donc, oui, vous auriez dû ne rien faire !

— Je ne suis peut-être pas reine, mais je ne laisserais jamais une femme comme elle s'en sortir aussi facilement !

— Que feriez-vous, Rania ? La tuer ? me demande-t-il, hors de lui. Sachez qu'en faisant cela, vous ne seriez pas mieux qu'elle !

Fatiguée de cette interminable journée, je m'assieds sur le lit et place mon visage dans mes mains. Le lit s'affaisse alors sous le poids du pharaon.

— Rania, je sais que vous haïssez cette femme par-dessus tout, mais vous devez comprendre que je ne pourrai jamais supporter de vous voir à nouveau en danger... m'explique-t-il avec douceur.

Entendant ses paroles, je tourne ma tête dans sa direction, tout en ouvrant les yeux en grand, surprise par ce qu'il vient de me dire.

— Que voulez-vous dire ?

Il me regarde tendrement, avant de m'embrasser avec douceur et de nous allonger sur le lit. Il se place à califourchon sur moi, mais avant qu'on aille plus loin, Imhotep entre dans la chambre précipitamment. Nous nous relevons subitement en voyant l'expression grave du vizir.

— Grand Pharaon ! Vous devez absolument venir ! Vite !

— Que se passe-t-il, Imhotep ? lui demande Ramsès.

— La princesse hittite n'est plus dans ses appartements ! Elle a complètement disparu !

— Je vous demande pardon ? Je croyais avoir ordonné de la surveiller !

— Je pense qu'elle a sûrement réussi à soudoyer un garde pour sa liberté !

Ramsès se tourne vers moi, avant de me dire, tout en essayant de se radoucir :

— Restez ici, Rania. J'en ai pour quelques instants.

J'acquiesce de la tête et il s'en va avec Imhotep. Je décide alors de me recoiffer, mais avant que je comprenne quoi que ce soit, quelqu'un me frappe brutalement à l'arrière de la tête et je m'évanouis sous la violence du choc.