A Travers le temps. Tome 4. L'âge Des Pharaons. Corriger

Chapitre 34

PDV : Rania 

Nous sommes de nouveau dans la chambre, assis sur le lit, Ramsès me tenant dans ses bras. Je suis fatiguée, épuisée par toutes les révélations que j'ai déballées, il y a à peine quelques minutes. Mais ce qui me surprend, c'est qu'il ne m'a aucunement questionnée ou qu'il ne m'a pas insulté de folle... Je relève la tête et d'une voix tremblante, je lui demande :

— Pourquoi ne dites-vous rien ?

De sa main, il caresse mes cheveux, tout en massant ma tête, puis embrasse le haut de ma tête.

— Que voulez-vous que je dise ? me demande-t-il d'une voix étrangement douce.

— Je ne sais pas. N'importe quoi.

— Je croyais que vous alliez dire que je suis folle, ou même m'insulter de sorcière.

Ramsès inspire profondément avant de me répondre d'une voix douce :

— Au plus profond de moi, je savais que vous n'étiez pas de ce monde, je savais aussi que vous veniez d'un autre royaume...

— Mais vous n'avez pas pu le croire aussi facilement !

Il soupire avant de me demander d'une voix calme :

— Savez-vous pourquoi j'ai décidé de vous croire aussi facilement ?

Je fais non de la tête, soudainement curieuse. Il s'écarte légèrement avant de prendre mon bras où se trouve mon numéro d'immatriculation, apposé durant la Seconde Guerre mondiale, lorsque j'étais à Auschwitz.

— À cause de cela... m'explique-t-il, tout en me désignant le numéro. Chez nous, nous faisons un tatouage sur l'omoplate pour dire qu'une esclave nous appartient. De plus, je n'ai jamais vu ces chiffres, car aucune langue ne les contient.

— Alors... c'est pour ça que vous avez décidé de croire ?

Il acquiesce, mais je lui pose une seconde question d'une voix hésitante :

— Qu'allez-vous faire maintenant ?

— Que voulez-vous dire ?

— Allez-vous faire quelque chose contre moi ?

Il soupire, énervé par ma question, avant de me répondre d'une voix dure :

— Que cela soit bien clair, Rania. J'ai décidé de vous épouser et je tiendrai ma promesse. Je vous aime et ce même après vos révélations ! Je veux que vous soyez la mère de mes enfants et la reine d'Égypte !

— Alors vous n'allez pas me faire exécuter ?

— Mais bien sûr que non ! Enlevez cette idée tout de suite de votre tête ! m'ordonne-t-il d'une voix pleine de colère. Et je vous interdis de redire ce genre de chose ! Suis-je assez clair ?

J'acquiesce doucement avant de plonger ma tête dans son torse et de fermer les yeux, soulagée qu'il ne me prenne pas pour une folle.

— Je ne vais pas faire exécuter la traîtresse, me dit-il d'une voix douce.

J'écarquille les yeux avant de lever la tête pour le regarder, pour voir s'il dit vrai. Et c'est avec soulagement que je ne vois aucune trace de mensonge dans son regard.

— Vraiment ?

— Oui... mais elle devra partir immédiatement, et si elle revient, je ne ferai preuve d'aucune pitié, m'explique-t-il d'une voix sérieuse. Elle devra être exécutée, avec ou contre votre gré.

Je plonge une nouvelle fois ma tête contre son torse.

— Je demanderai à Imhotep de faire les préparatifs de la cérémonie pour votre couronnement et de notre mariage, m'explique Ramsès d'une voix tendre.

— Pour quand sera tout cela ?

— Je lui demanderai que le couronnement soit préparé dans une semaine, et notre mariage dans trois semaines.

Je lève mes yeux vers lui pour mieux l'observer. Voyant que je le regarde, il abaisse son visage vers le mien pour m'embrasser avec tendresse, mais je m'écarte et le regarde droit dans les yeux.

— Ne devons-nous pas d'abord nous marier, avant de me couronner reine d'Égypte ?

— Pourquoi cette question ? me demande-t-il, sans répondre à ma question.

— Étant donné que je suis enceinte... n'est-ce pas plus prudent, n'y aura-t-il aucune rumeur ?

Il sourit gentiment, avant de me répondre d'une voix douce :

— Il n'y aura aucune rumeur autour de nous, Rania. Et le peuple ne voudra jamais s'en prendre à vous en s'attaquant à votre réputation.

— Comment le savez-vous ?

— Parce que le peuple vous adore.