Chapitre 28.

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PDV : Rania 

Je me réveille en sursaut, attachée à une chaise en bois, une douleur sourde sur l'arrière de ma tête, je suis encore complètement sonnée. Peu à peu ma vue commence à s'adapter à l'endroit, la pièce est petite et sombre. Il n'y a qu'une seule bougie allumée, mon regard se porte sur mes poignets qui sont attachés aux accoudoirs de la chaise à l'aide de corde très rugueuse. Je commence à tirer, mais les cordes sont tellement serrées que j'ai l'impression qu'elles sont en train de sectionner mes veines. Sentant la panique me gagner, je ferme quelques minutes les yeux pour reprendre le contrôle de ma respiration.

— Je vois que vous êtes enfin réveillée, dit une voix féminine se trouvant derrière moi.

J'ouvre les yeux sachant pertinemment à qui appartient cette voix.

Maâthornéferourê !

Elle se place face à moi, ses yeux sont remplis de haine, de rage et de folie. Avant que je puisse réagir, elle me gifle.

— À cause de vous ! Je ne pourrai jamais être reine d'Égypte ! Et le pharaon m'a humiliée de la pire des manières qui soit ! Il m'a fait devenir esclave, et savez-vous ce qu'il a fait à Tamas ? Il a ordonné son exécution ! Mais avant de le décapiter ils lui ont sectionné le sexe ! Mon pauvre Tamas... mon amour...

En entendant ses paroles, je ne peux m'empêcher de rire sombrement. Elle me prend par le col de ma robe, avant de me demander d'une voix pleine de rage :

— Pourquoi riez-vous ?

— Vous me faites tout simplement pitié. Vous croyiez sincèrement que j'ai une once de regret pour vous, après tout ce que vous avez fait à mon amie ? Vous avez ce que vous méritez, tout comme votre prétendu amant. Vous dites que vous l'avez aimé, mais moi je pense que vous saviez qu'il vous aimait et vous en avez profité pour le manipuler à votre guise.

Elle me gifle une fois de plus, avec plus de force, avant qu'elle ne se recule armée d'un couteau, prête à me tuer.

— Je vais vous égorger comme un porc ! Plus personne ne se souviendra de vous ! Et personne ne trouvera votre corps ! crie-t-elle, avant de se jeter sur moi.

Prise d'une peur immense qui se transforme très vite en une décharge d'adrénaline, je lui donne coup de pied au niveau de l'abdomen, qui lui fait lâcher son couteau. Mon coup est si violent qu'elle va percuter le mur derrière elle et s'évanouit. Voyant le couteau à mes pieds, j'étends au maximum ma jambe droite pour essayer de l'attraper. Je place ma cheville droite sur ma cuisse gauche et essaye d'intercepter le couteau avec ma main encore attachée à la corde. Celle-ci est en train de frotter mon poignet à tel point que du sang coule, puis au bout de quelques minutes d'acharnement, je tiens enfin le couteau en main. Je souffle quelques secondes avant de reprendre le travail et de couper la corde. Au bout d'une demi-heure, elle cède enfin et je m'attaque ensuite à la deuxième corde qui met beaucoup moins de temps à céder. Enfin libérée de mes entraves, je me lève de la chaise avant de me diriger vers Maâthornéferourê et de la placer sur la chaise ; Je la gifle pour qu'elle sorte de sa léthargie. Elle s'éveille brusquement et lorsqu'elle me voit face à elle, Maâthornéferourê se débat comme une folle à lier.

— Comment avez-vous osé lever la main sur moi ! dit-elle, hystérique. Je suis une princesse et vous êtes ignoble ! Vous n'avez aucun...

— Veuillez vous taire ou je ne répondis plus de rien !

— Vous osez me menacer ? Vous n'êtes qu'une petite...

Perdant mon sang-froid, je lui assène un coup de poing en plein visage, je lui casse par la même occasion le nez, car du sang en coule. Elle pleure de douleur, comprenant que je lui ai détérioré le visage.

— La prochaine fois, vous réfléchirez à deux fois, avant de m'enlever ! Maintenant, je vous ordonne de me dire où nous sommes !

— Jamais ! Je préfère mourir que de vous le dire !

Je l'attrape par le col de sa robe, prise de panique, elle dit :

— Je vous en prie ! Ne me frappez pas !

— Alors, dites-moi tout de suite où nous sommes !

— À Hattusa ! Chez les Hittites ! J'ai ordonné à mon frère de venir me chercher et de m'aider à vous capturer !

— À Hattusa ? Depuis combien de temps sommes-nous ici ?

— Quatre jours.

Quatre jours, mais comment est-ce possible ? Je n'ai pas pu rester inconsciente tout ce temps !

— Comment avez-vous fait pour faire en sorte que je reste inconsciente pendant tout ce temps ?

— On vous a obligée à boire des infusions de pavot, m'explique-t-elle d'une voix tremblante.

Du somnifère ?

Je m'éloigne d'elle pour essayer de trouver une solution, mais la princesse hittite décide de briser le silence en riant.

— Pourquoi riez-vous ?

— Parce que le plan de mon frère a fonctionné à merveille.

— De quoi parlez-vous ? Je ne comprends pas.

— Mon frère voulait déclarer la guerre à Ramsès. J'ai essayé de l'en empêcher, car je voulais devenir reine pour avoir tous les pouvoirs et surtout manipuler Ramsès. Un homme si puissant et beau, m'explique-t-elle en riant. Mais vous avez tout gâché ! Vous auriez dû rester à votre place ! Rester auprès des esclaves !

En entendant une porte s'ouvrir, je me place derrière cette garce pour l'obliger à se lever, tout en plaçant la lame du poignard sous son cou. Un inconnu entre dans la pièce. Voyant la position de la princesse, il avance dangereusement.

— Avancez encore un pas de plus, et je peux vous assurer que vous ne reverrez plus jamais cette femme en vie !

A  Travers le temps. Tome 4. L'âge Des Pharaons. CorrigerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant