Chapitre 9.

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PDV : Rania 

Alors que je reprends connaissance peu à peu, je me rends compte que je suis sur un sol dur, comme du bois, mais ce qui est le plus bizarre est que je suis secouée de partout, comme si j'étais dans une sorte de charrette. Lorsque ma vue devient plus nette, je me rends compte que je vois un plafond fait en bois, puis je tourne la tête, et vois un homme portant des chaînes à ses pieds et à ses poignets ; il est uniquement vêtu d'un simple drap blanc qui entoure sa taille. Je me redresse difficilement, avant de remarquer que je suis moi aussi enchaînée au niveau des poignets et de mes chevilles.

« Que se passe-t-il ? Pourquoi suis-je enchaînée ? »

Lorsque je regarde mon environnement, je remarque que je ne suis pas dans une charrette, mais dans une cage tirée par deux bœufs, les hommes qui l'entourent sont armés jusqu'aux dents. Mais ils ne portent aucunement d'armes à feu ou même de costumes militaires comme à la guerre ! Ils portent tous comme une armure faite à partir de bronze et comme armes, ils portent tous des lances et des boucliers.

« C'est une blague, n'est-ce pas ? »

Voulant savoir si je rêve ou non, je me pince fortement le bras. Je suis dans la même situation, je me rends compte que c'est tout sauf une hallucination ! Mon corps est pris soudainement par un tremblement incontrôlable. J'essaie de faire fonctionner mon cerveau pour savoir comment m'évader, mais toutes les situations que je m'imagine finissent souvent en bain de sang. Une question me vient en tête, elle me glace le sang.

« À quelle époque suis-je tombée ? »

Lorsque la cage s'arrête, les gardes en ouvrent brutalement la porte avant de faire sortir sans aucune délicatesse les hommes. Je suis dans un tel état de choc que je ne me suis même pas rendu compte qu'il y a tant d'hommes dans cette cage. Puis, quand vient mon tour, le soldat se fait un peu plus doux et m'aide à descendre.

Je le remercie de sa gentillesse. Avant de poursuivre notre marche, nous arrivons dans une immense ville. Je remarque que tout le monde est vêtu de lin, les femmes sont habillées en robes très moulantes blanches et les hommes portent un tissu autour de leur taille. Certains hommes portent même une canne.

Les maisons sont faites à partir de briques, de terre séchée, de bois et de branches. Ce qui veut dire que les maisons sont très fragiles et que la moindre intempérie pourrait les faire écrouler.

Enfin, nous nous trouvons devant un immense palais, deux colosses surplombent l'entrée. Ils sont immenses, ils mesurent au moins treize mètres de hauteur. Nous entrons dans le palais ; comme les autres, le palais royal est construit en briques de terre séchée à part quelques fondations, les portes, les fenêtres et les carreaux de faïence qui décorent le sol. Mais on ne s'arrête pas, car nous traversons une sorte de pavillon doté d'une immense cour. Elle est ornée de piliers, nous passons ensuite par une entrée où nous accédons à une immense salle d'audience, pour ensuite entrer dans une autre salle.

Je remarque que deux personnes sont assises sur une sorte de trône. C'est un homme et une femme, la femme est habillée avec une robe de lin blanc, elle porte aussi beaucoup de bijoux en or et une couronne qu'accompagne un cobra. L'homme, quant à lui, porte un morceau d'étoffe de lin blanc noué autour de sa taille qui descend jusqu'aux genoux, il est retenu par une ceinture dorée, richement décorée et incrustée de pierres précieuses ; sur sa tête, il porte une couronne double constituée d'une couronne rouge et d'une couronne blanche imbriquées l'une dans l'autre.

L'homme en question fait signe aux gardes de faire approcher les hommes. Avant de prendre la parole, ils se prosternent, puis un garde prend la parole.

— Grand Pharaon, nous avons trouvé ces hommes qui espionnaient aux abords de la ville.

Le pharaon en question s'approche de l'inconnu et lui demande d'une voix grave :

— Qui vous a envoyé ?

Mes yeux s'écarquillent, c'est la même voix que tout à l'heure, mais voyant la femme me jeter des regards, je baisse vite les yeux et observe mes pieds.

— Je ne vous répondrai pas ! Vous n'êtes pas mon pharaon ! Vous êtes juste...

— Vu votre accent, je dirais que vous êtes un Hittite. Je vois que vous vous amusez toujours autant à essayer de vous infiltrer sur mes terres.

— Riez pendant que vous le pouvez encore, mais... Argh !

L'homme est assommé par un coup de manche d'une épée sur la tête. Soudain, une voix de femme intervient, sûrement celle de la femme qui est assise sur l'un des trônes.

— Qui est cette jeune femme à vos côtés, soldat ?

— Nous n'en savons rien, votre Majesté, peut-être une prisonnière des Hittites, lui répond le soldat.

— Ce n'est pas une prisonnière, vous l'avez trouvée vous-même, allongée dans le désert et inconsciente ! intervient l'un des espions hittites.

— Ou peut-être qu'elle s'est enfuie, lui répond le soldat.

— Qu'elle avance !

Cette fois-ci, je me fige d'horreur. Je me mets à réfléchir à toute allure, mais je ne trouve aucune solution pour m'échapper de ce maudit pétrin.

« Et s'il décide de me faire exécuter ? Ou même pire, s'il croit que je suis une espionne ! Peut-être qu'il va me torturer ! »

Par pur instinct, je cache le matricule qui m'a été tatoué sur la peau, lorsque j'étais encore à Auschwitz. Le garde me prend par le bras et nous approchons du pharaon dont je vois les sandales.

— Que cachez-vous à votre bras ?

Je me mets à trembler comme une enfant, mais avant que je puisse réagir, il m'attrape le menton et m'oblige à relever le visage. Je peux clairement voir maintenant son visage, ses yeux sont d'un marron intense, il a une mâchoire carrée et je peux facilement voir son nez légèrement crochu, mais qui, bizarrement, lui va parfaitement. C'est alors que je fais le rapprochement entre la momie de Ramsès II, qui a elle aussi un nez crochu, et lui.

« Oh ! mon Dieu, je suis en face de Ramsès II en personne ! »

Le choc est tellement immense et important, que je m'évanouis une fois de plus, des bras me retiennent de tomber.

A  Travers le temps. Tome 4. L'âge Des Pharaons. CorrigerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant