2- Et voilà le travail

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Le village de Portofino est l'un des plus beaux de toute l'Italie, mais il est loin d'être le plus pratique pour se battre. Sam, Bucky et moi courrons dans les rues pavées descendantes de ce village de bord de mer aux maisons colorées, à la poursuite d'un groupe de dissidents que Fury nous a chargés d'attraper. Bientôt, nous arrivons devant une triple rue où notre groupe de fuyards se coupe pour tenter de nous semer.

— On se sépare ! crie Sam en partant à droite.

Bucky part à gauche et moi, j'avance tout droit. Devant moi les deux hommes que je poursuis se retournent et quand ils me voient, je les sens ralentir la cadence. Ils semblent croire qu'ils vont m'échapper facilement ; ils se trompent. Les voir me sous-estimer ne fait que me donner plus de forces et alors, j'accélère d'un coup sec, ma dague fétiche serrées dans la main. Quand enfin j'arrive devant eux, les deux hommes commencent à se battre mais j'arrive à parer chacun des coups qu'ils essaient de me renvoyer. Un sourire malicieux sur le visage, je ramène les poings près de moi et décroche à l'homme en face un coup de pied bien placé, qui le fait tomber à la renverse. Pendant ce temps-là j'en profite pour coincer son camarade, lequel finit par tomber aux côtés de son pote quelques secondes plus tard. Un pied posé sur son dos, je baisse la tête vers son collègue et acquiesce en souriant.

— Et voilà le travail. Les gars, vous êtes en état d'arrestation.

Quelques minutes plus tard, je peux voir Sam et Bucky revenir avec leurs propres trouvailles. Quand ils me voient au-dessus de ces deux hommes à la mine déconfite, Bucky hoche la tête d'un air satisfait et Sam écarquille le regard.

— Bah dis donc, Lewis, me dit ce dernier, t'y es pas allée de main morte avec eux !

— Nope, réponds-je en haussant les épaules. Ils l'ont cherché : ils m'ont sous-estimée.

— Ah ça, reprend Bucky en hochant la tête vers les deux hommes, c'était une erreur, une GRAVE erreur. Mais bon, du coup vous avez mérité ce qui vous est arrivé. Les amis, si on allait boire un coup maintenant ?

Les petites forces de police de Portofino nous rejoignent et emmènent bientôt les nouveaux prisonniers là où est leur place. Bucky, Sam et moi en profitons donc pour aller nous asseoir à la terrasse d'un café au cœur du village, sur le port.

— On dirait que le trio de choc a encore réussi sa mission ! dit Sam en se frottant les mains. J'y suis allé les doigts dans le nez, comme on dit !

— Du calme Wilson, le charrie Bucky, c'est Joy qui a fait le plus gros du travail.

À cela, je réponds d'un haussement d'épaules faussement modeste. Oui, j'ai géré le plus gros de cette mission c'est vrai. Mais je ne suis pas du genre à me vanter.

Après une ou deux heures à profiter du soleil et du bruit de la mer, il est temps de rentrer à la maison, se reposer un peu avant la prochaine mission. Celle que nous venons de terminer nous a fait travailler plusieurs semaines, et je ne suis pas contre quelques jours de détente. Notre maison à Bucky et moi est vide vraiment trop souvent, depuis notre achat d'il y a six mois. En même temps il faut dire qu'en travaillant pour le SHIELD, on est assuré de ne pas vivre tranquillement en bord de mer jusqu'à la fin de ses jours.

— Tu devrais venir avec nous, suggère Bucky à Sam alors que celui-ci s'apprête à partir pour l'aéroport. Après tout, qu'est-ce qui t'attend à New-York, à part les rues polluées et les gens de mauvaise humeur ?

— Je sais pas les gars, commence par répondre Sam. Je devrais vous laisser un peu d'intimité. On est jamais en repos, alors...

— C'est bon, l'arrête-je en levant les mains, ne commence pas. Viens à la maison ! Juste pour quelques jours, histoire de profiter un peu. Et ne t'en fais pas pour notre intimité, on arrivera très bien à se débrouiller Buck et moi.

Sur ce, j'échange un regard à la fois malicieux et séducteur à Bucky, regard qu'il me rend évidemment. Alors après quelques instants de réflexion, Sam finit par hausser les épaules et secouer la tête.

— Bon, dit-il, très bien. Mais seulement quelques jours ! Ensuite, je repars.

— Marché conclu, réponds-je à Sam en lui tapant dans la main. 

L'univers de Joy - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant