7- Direction : Berlin

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D'après Batroc, les survivants de la bataille de New York sont plus nombreux que ce qu'on pourrait croire. Lorsque Ben a été arrêté et ramener à la prison de Washington, tous se sont dépêchés de quitter les États-Unis au plus vite. Aussi, le train dans lequel nous sommes désormais ne nous ramène pas sur le continent américain, loin de là. En revanche, il va nous conduire tout droit à notre première piste, une femme qui selon Georges pourra nous aider à retrouver mon père. Direction : Berlin. J'espère que nous arrivons bientôt à destination, parce que je crois qu'autrement mes deux coéquipiers pourraient détruire notre wagon, et notre informateur avec. Surtout l'informateur, en fait. Et pour être honnête, je ne suis pas sûre de tenir beaucoup plus longtemps qu'eux.

— Alors Joy, me dit-il justement en souriant, comme ça tu étais chasseuse de prime ? Nous aurions pu nous rencontrer quelques années en arrière, tu aurais peut-être même travaillé pour moi.

Tandis qu'il continue d'essayer de me provoquer, je peux voir qu'à côté de lui Bucky a un regard noir. Quand il lève la tête vers moi cependant, j'acquiesce légèrement avant d'esquisser un sourire. Il ne doit pas s'inquiéter, ce que dit ce criminel ne me touche pas. En tous cas, pas pour le moment.

— J'ai déjà vu des femmes se battre, poursuit-il, des tonnes de femmes. Mais jamais d'aussi belles que toi. Je suis sûr que tu pouvais chasser sans le moindre problème avec ce physique de rêve. Je me trompe ?

Je ne m'abaisse pas à lui répondre, mais je dois avouer qu'il commence sérieusement à me taper sur les nerfs. À côté de Batroc, Bucky serre les poings. La seule raison pour laquelle il n'agit pas, c'est parce qu'il sait que je n'apprécierais pas. Quant à Sam, celui-ci préfère fixer le paysage dehors plutôt que d'écouter ce que Georges a à dire. Et je le comprends.

— Il y a quand même quelque chose que je ne saisis pas, reprend Batroc après un silence. Je veux dire, ton père a passé des années à vanter tes mérites. Selon lui, tu allais devenir une femme puissante, sûre de toi. Et voilà que tu termines comme une pauvre subalterne, à travailler pour deux hommes qui...

Cette fois-ci il est allé trop loin. Je me lève d'un bon de mon siège avant de lui asséner un coup sur la poitrine, assez fort pour qu'il tombe sur le dos. Pour la deuxième fois en moins de vingt-quatre heures. Mais cette fois je ne m'arrête pas là. Je m'accroupis devant lui, puis pose une main sur sa tête. Depuis que Loki m'a défait des verrous qui empêchaient mes pouvoirs de s'exprimer, j'ai appris quelques petites choses. Si je le voulais, en touchant sa tête comme ça je pourrais faire le cerveau de Batroc se liquéfier à l'intérieur de son crâne. Avant que je puisse le faire cependant, je peux sentir une main se poser sur mon épaule et je tourne la tête.

— Qu'est-ce qui a, Barnes ? demande-je.

— Même si te battre te va très bien, me répond celui-ci en esquissant un sourire, ça ne vaut pas la peine. Et on a encore besoin de lui.

Toujours sur le sol, souriant et silencieux, Batroc me regarde les yeux pétillants et ça me donne envie de vomir ; il est dégoûtant. Finalement, j'enlève mon pied de sa poitrine et il peut à nouveau respirer. Il se relève en époussetant le haut de son pull, puis retourne s'asseoir à sa place.

— La vache, reprend-il néanmoins, c'était sexy.

— La ferme Batroc, lui dit Bucky retrouvant son air sombre. Ou je la laisserai te tuer sans le moindre remord.

L'univers de Joy - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant