20- Cela suffit

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Sam et Emily reviennent à l'hôtel environ une heure plus tard. Je suis assise dans un coin, Batroc dans l'autre, et je peux voir que Bucky rentre dans la chambre en même temps qu'eux. Au moins il m'a écoutée et il a quitté la pièce jusqu'au moment où il était utile qu'il revienne. Je ne vais pas non plus l'en remercier, mais ça m'a apaisée. Durant ces quelques dizaines de minutes mon esprit a arrêté de se livrer bataille à lui-même.

— Ça y est, dit Sam en posant ses affaires sur le bar, on a les infos qu'il nous fallait.

— Oh, intervient Batroc, très bien ! Et alors ?

— On a réussi à savoir où est leur repère, dit Emily.

Celle-ci déambule à travers la pièce, jusqu'à s'approcher de Bucky. Ici, elle me regarde droit dans les yeux, sourit et pose ensuite la main sur son épaule. Un contact, et cela suffit.

— La suite est simple, reprend-elle, on n'a plus qu'à...

Elle ne termine pas sa phrase, je ne la laisse pas faire. Je me suis levée du fauteuil dès l'instant où elle a posé la main sur lui et désormais je lui mets un gros coup de poing en plein dans le nez. Emily lâche Bucky et effectue un mouvement de recul, mais ça n'a pas l'air de lui avoir suffi. À côté de nous, Sam et Bucky se regardent les sourcils froncés avant de tenter d'intervenir.

— Joy ! tente de m'arrêter Sam. Joy, arrête !

Je n'arrête pas. Emily est allongée par terre désormais, et elle prend coup sur coup. À chaque nouvel élan, je frappe un peu plus fort et le visage d'Emily tourne désormais au violet. Je frappe, encore. Encore.

— JOY, BORDEL ! crie Bucky en essayant de m'arracher à elle. ARRÊTE !

Je n'arrête toujours pas. C'est comme si ce n'était plus moi qui contrôlais la situation. Je donne coup sur coup sans pour autant réaliser que je le fais. C'est un entre-deux... étrange. Mais il me plaît. Le visage d'Emily se tord dans un sourire et ça ne fait que m'énerver davantage, alors je frappe encore.

— Bon Joy, ricane Batroc, il faut arrêter maintenant !

Quand ses yeux se ferment et que je sais qu'Emily a perdu connaissance, je suis un peu plus calme. La pulsion est passée, je crois. Alors, j'effectue un mouvement de recul et m'assieds à côté d'elle une seconde. Je prends son pouls : faible, mais régulier. Elle est juste... partie faire un petit dodo.

Je lève ensuite la tête, et voit que Bucky regarde Batroc d'un air curieux. Comme s'il était suspicieux de quelque chose. Néanmoins je ne peux pas regarder Bucky plus longtemps. Je me relève, et alors que j'allais quitter la pièce Barnes me lance à la figure :

— Put*in Joy qu'est-ce qui t'a pris ?

En deux temps, trois mouvements je me tiens devant Bucky et l'attrape par la gorge. Ses yeux sont fixés dans les miens, mais c'est comme si je n'étais pas là. Je reste comme ça durant quelques petites secondes, avant de finalement le relâcher et quitter la pièce sans un regard en arrière. 

L'univers de Joy - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant