L'univers de Joy - Tome 3

28- Si tu pouvais revenir

Les deux hommes que j'ai vus à mon réveil ont été aidés par tout un tas d'autres à me déplacer contre ma volonté. Maintenant, je suis dans une pièce qui ressemble à celle où je vivais avant, avec une grosse paroi qui m'empêche de sortir. Ma chambre, comme Lui l'appelle. Je suis restée là toute seule pendant longtemps, sans visite. Je ne sais pas ce qu'ils veulent. Tout ce que je sais, c'est que je veux sortir d'ici. Parce que je ne comprends rien à rien.

Au bout d'un moment, quelqu'un descend me voir. C'est le deuxième homme, celui qui sourit tout le temps à l'autre, avec ses yeux bleus.

— Salut Joy ! dit-il.

Je ne comprends toujours pas ce que c'est Joy. Je fronce donc les sourcils, mais l'homme ne s'en préoccupe pas. Il vient s'asseoir en face de la vitre qui m'empêche de sortir, et il me regarde en souriant. Encore.

— Tu as mis Bucky dans un sale état, continue-t-il ensuite. Pas physiquement, mais mentalement. Je ne sais pas quoi faire pour lui remonter le moral. Alors... si tu pouvais revenir, ça m'arrangerait.

Je ne comprends rien à rien, c'est perturbant et dérangeant. J'ai envie de frapper. Je peux essayer. Je frappe fort contre la vitre devant moi mais rien ne se passe.

— Joy... arrête, continue l'homme. Tu te fais du mal pour rien. Quand tu seras revenue, tu pourras sortir d'ici. Essaie de faire un effort... essaie de te rappeler. Rappelle-toi de moi, et de Bucky, et de tous les autres. On est forcément là, quelque part. Aide-nous à te retrouver.

Cette fois ça m'énerve, vraiment. Je me lève du sol où j'étais assise et tape plus fort contre la vitre, un regard plein de rage sur le visage.

— ÇA SUFFIT SAM ! crie-je. LAISSE-MOI TRANQUILLE !

Mais, alors que je crie sur lui et le vois froncer les sourcils, un horrible frison me parcourt. Je le sens... dans mon bras, d'abord, puis remonter jusque dans ma poitrine. Comme si une aiguille essayait de se frayer un chemin dans mon corps.

Je l'ai appelé Sam. Pourquoi est-ce que je l'ai appelé Sam ?

Je n'ai pas le temps d'élaborer une théorie. Quelques secondes plus tard, je m'écroule contre le sol de ma chambre et mes yeux se ferment.