L'univers de Joy - Tome 3

10- Ce qu'il méritait

— Bordel, Bucky... Qu'est-ce qui t'a pris ?!

Mes coéquipiers et moi sommes de retour dans les chambres d'hôtel que nous avons louées pour la nuit, Bucky et moi ici, Sam et Georges dans la chambre d'à côté. Assis sur le lit, Bucky me regarde sans vraiment me voir pendant que je déverse ma colère sur lui.

— C'était débile d'agir comme ça Buck, tu n'aurais vraiment pas dû ! Je ne crois pas que l'informatrice de Batroc acceptera de nous rencontrer maintenant.

— Je m'en fous, Joy. J'ai fait ce que j'avais à faire.

— Ah bon ? Et quoi, exactement ? Te donner en spectacle ? Défoncer le visage de ce pauvre type ?

Alors, pour la première fois depuis que nous sommes rentrés à l'hôtel, Buck lève les yeux vers moi. Je ne lis pas une once de culpabilité ou de remords dans son visage. En fait, je suis même persuadée que Bucky ne voit pas le mal dans ce qu'il vient de faire.

— Est-ce que tu regrettes, demande-je alors, au moins un peu ?

— Désolé de te décevoir, mais non. Pas du tout. Il a eu ce qu'il méritait. Et tant pis si tu crois que ça fait de moi quelqu'un de mauvais ; ça ne me fera pas changer.

Après cela, et voyant que je reste silencieuse, Bucky se décide à se lever du lit et s'approche dangereusement de moi. Ici, il glisse deux de ses doigts sur mes joues, puis les fait poursuivre leur chemin contre ma nuque, et laisse sa main redescendre lentement jusque dans le creux de mon dos. Chaque caresse, chaque geste me fait frissonner de désir. Avec Bucky, ça a toujours été comme ça. Et ça le sera toujours. Alors, la main toujours posée dans le bas de mon dos, Bucky tire mon corps vers le sien et glisse ses lèvres près de mon oreille.

— Je suis le seul à pouvoir faire ça, Lewis. Couverture ou non. Mission ou non. Je suis le seul qui ai le droit de poser les mains sur toi de cette façon. Je me suis bien fait comprendre ?

J'aimerais avoir la force de continuer à me disputer avec lui, mais comment le pourrais-je ? Chacun de ses mots me fait chavirer, provoque des sensations inimaginables dans tout mon corps. Alors tant pis, je jette l'éponge. J'attrape le visage de Bucky entre mes mains et pose mes lèvres sur les siennes. Je l'embrasse passionnément, langoureusement, amoureusement. Et ensuite, je me détache légèrement de lui et le regarde dans les yeux.

— D'accord, Barnes.

Sans cependant relâcher notre étreinte, je reste dans les bras de Bucky quelques secondes sans rien dire. Ensuite, j'approche mes lèvres de son oreille.

— Et maintenant, murmure-je, si tu me montrais l'étendue de ce que tu es le seul à pouvoir me faire ?

Il n'en faut pas plus à Bucky. Celui-ci m'entraîne avec lui sur le fauteuil derrière moi, et il ne me lâche plus jusqu'à ce qu'il en soit obligé, plusieurs heures plus tard. C'est à lui de surveiller Batroc. Espérons simplement qu'il n'en profitera pas pour le tuer dans son sommeil.