« Pourrais-je aimé de nouveau ? » [I].

quarante-neuf.

PULCHERRIMAA_ PRODUCTION ©️.

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Maman - Mon bébé... comment tu vas ?

J'hausse les épaules.

— Te dire que je vais bien serais te mentir donc bon autant de dire la vérité : je vais mal, très très mal. J'ai une peur de la gente masculine qui est en train de grandir en moi. J'suis au plus bas tu sais même pas comment. Et puis merde quoi, toi non plus tu peux pas me comprendre !

Elle rigole nerveusement et relève ma tête.

Maman - Premièrement, je vais d'abord te demander de baisser d'un ton, je suis pas ta camarade. Deuxièmement, t'es sûre que moi je ne suis pas en mesure de te comprendre ?

— Oui.

Maman - Tu oublies qu'il m'est arrivée la même chose étant plus jeune ? Tu oublies que suite à ce même viol, je suis tombée enceinte et que mon violeur a repris mon fils et que depuis je ne sais pas où il est ? Face à toutes les personnes qui s'inquiètent pour toi, je suis la seule et unique personne à pouvoir te comprendre parfaitement bien. Pas forcément parce que je suis une femme non, mais parce qu'il m'est arrivée la même chose. Et ça tu le sais puisque je te l'avais déjà dis lors de la réunion de famille avec ton père il y a quelques mois de cela.

Maman - J'étais dans le même état que toi. Pas physiquement puisque mes hématomes n'étaient pas aussi voyant mais, psychologiquement et mentalement j'étais comme toi. Pleins de questions me passaient par la tête, questions auxquelles je n'ai jamais eu de réponse et ça, jusqu'à aujourd'hui. Et puis bien après je me suis rendue compte que je n'avais pas forcément besoin de ces réponses.

Maman - Tout ce dont j'avais besoin c'était de ressentir de l'amour, me sentir aimer, qu'on me fasse sentir que j'étais quelqu'un et pas une catin ou autre. Et c'est grâce à ma première fille et mon premier fils sans oublier ton père que j'ai réussi à passer outre. C'est grâce à l'amour que vous m'apportiez tous les trois que j'ai pu remonter la pente. Sans vous trois à mes côtés je sais pas si j'aurai réussi à passer outre en quelques sortes. Je suis là pour t'aider, ta sœur est là, ton frère est là, Brice et son fils aussi, tout le monde, on est tous là pour toi chérie..

— Merci.. merci beaucoup. J'aurai besoin de temps pour surmonter tout ça, je suis pas prête d'oublier tout ça maintenant. Le problème c'est que dès que je me retrouve seule dans cette chambre j'y repense toute la nuit. J'ai même peur de dormir. J'te jure que c'est trop dur à surmonter comme épreuve, je sais même pas si j'y arriverai un jour.

Et je soupire.

Pourquoi moi ?

Qu'ai-je fait au bon Dieu pour mérité ça ?