Avec un certain ennui à peine dissimulé, Mirai laissa échapper un profond soupir, alors qu'elle observait les belles carpes orangées nager paisiblement dans le petit bassin, rempli d'une eau de couleur claire.
En cette fraîche soirée de printemps, le soleil était à présent couché, et seules les lumières des lanternes, tout autour du bassin, éclairaient les alentours. Même la pleine lune, ce soir-là, était cachée derrière une imposante barrière de nuages.
Elle savait parfaitement qu'elle n'avait rien à faire dehors à une heure pareille, mais elle n'arrivait pas à trouver le sommeil. Alors, au lieu de tourner encore et encore dans son futon bien chaud, elle avait décidé de se lever.
Elle avait prit une petite veste en laine par-dessus sa chemise de nuit, son bonnet couleur lavande qu'elle ne quittait jamais, bien enfoncé sur son crâne dépourvu de cheveux, et était partie tout au fond de son immense jardin, qui bordait la gigantesque et magnifique maison dans laquelle elle vivait.
En faisant attention de ne pas réveiller ses parents, ni même ses petits frères et sœurs, Mirai s'était élancée sur la pelouse d'herbe fraîche pieds nus, afin de passer un moment réconfortant dans son lieu préféré, un petit bassin où nageaient paisiblement des carpes koï.
Une fontaine en bambou tapait le rythme juste au-dessus d'elle, ce magnifique son cristallin qui la berçait, et qui lui faisait fermer ses paupières doucement. Il faisait légèrement froid, et elle risquait de tomber malade, mais elle n'avait pas envie de rentrer.
Alors que cet endroit avait pourtant la faculté d'apaiser tous ses maux, elle ne se sentait toujours pas sereine. Son esprit était occupé ailleurs, et elle soupirait inlassablement.
Aujourd'hui, vers le début d'après-midi, sa grande sœur avait dû se rendre à l'hôpital dans la précipitation. Sa maladie avait vraisemblablement gagné du terrain, et son état de santé était hautement préoccupant.
Oui, sa grande sœur était malade. Comme elle, Mirai. Ses petits frères et sœur, deux garçons et une fille, n'étaient pas vraiment en reste, mais n'étaient néanmoins pas aussi atteints que leurs deux aînées.
Une famille d'enfants malades, comme les surnommaient les quelques voisins qu'ils avaient. Ces lointains voisins qu'ils ne voyaient quasiment jamais, et qui se permettaient de juger une famille aussi meurtrie que la leur. Une famille maudite, d'après certains.
Une larme coula le long de sa joue blanche comme la neige, atterrissant dans l'eau du bassin avec un bruit étouffé. La petite fille se redressa en essuyant rageusement son visage, avant de retirer le bonnet qu'elle portait, révélant son crâne entièrement chauve.
Elle passa une main dessus, se regarda dans le reflet de l'eau, comme si elle découvrait pour la toute première fois le mal qui la rongeait depuis toujours. A cause de son traitement, tous ses cheveux étaient tombés il y a longtemps. Elle passait alors son temps à envier ses sœurs et sa mère pour cela, qui avaient de longs cheveux soyeux et chatoyants.
Elle, elle ne pourrait jamais en avoir. Elle était malade, le médecin lui avait avoué qu'elle ne pourrait vivre que quelques années de plus, sous ses demandes qui s'étaient montrées de plus en plus insistantes.
Au fond d'elle, Mirai avait toujours su qu'elle était condamnée. Comme sa grande sœur, qui se trouvait actuellement à l'hôpital, et comme ses deux petits frères et sa petite sœur, qui n'avait que quatre ans.
Leurs parents, cependant, étaient on ne peut plus en forme, sans l'ombre de la fameuse "malédiction" qui s'était abattue sans vergogne sur l'ensemble de leurs enfants. Son père était avocat, et sa mère médecin. Ils gagnaient beaucoup, ce qui leur avait permis de s'acheter cette gigantesque maison style japonais, avec des tatamis et des shôjis à ne plus savoir qu'en faire, sans oublier le jardin qui allait avec.
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Jujutsu Kaisen - Satoru x OC // A Reason To Stay
FanfictionToute histoire, quelle qu'elle soit, a la prétention de pouvoir débuter comme dans un conte de fées. Ce fut le cas pour Mirai. Malheureusement, en cette funeste journée de printemps, le sang et les larmes furent le rappel à l'ordre, douloureux, de s...