Jujutsu Kaisen - Satoru x OC // A Reason To Stay

Acte XXXI

(Certains l'ont peut-être déjà vu autre part, mais le dessin ci-dessus représente la personnage principale de cette histoire, Mirai du coup, dans la vie de tous les jours... correspond-t-elle à ce que vous vous étiez imaginés? Le dessin m'appartient, même si j'ai utilisé des modèles pour le faire ^^ bonne lecture!)

A ce stade, tout ce qu'elle pouvait faire était pleurer. Elle sentait que Kyûbi pouvait à tout moment reprendre le contrôle total de son corps, et pour la première fois depuis qu'elle l'avait rencontrée elle en fut terrorisée. Maintenant qu'elle connaissait la vérité.

Toutes ces années noires passées à se salir les mains pour... Rien? Juste pour satisfaire les vices d'une démone,  jadis humiliée par les humains et plus précisément par des exorcistes, et qui avait la rancune tenace? Elle avait profité de sa détresse, de la perte de sa famille et de l'horreur de son vécu pour tourner la situation à son avantage.

Kyûbi n'avait jamais été la gentille déesse des récoltes qu'elle avait prétendu être. Et elle, Mirai, avait libéré ce monstre que des exorcistes avaient mit des décennies à combattre et à enfermer, sûrement au prix de nombreux sacrifices, et l'avait même aidé à retrouver ses pouvoirs d'antan...

Et elle apprenait maintenant que les exorcistes n'y avaient jamais été pour quelque chose dans la mort de ses proches. Pire, c'étaient ces mêmes parents qui avaient failli mettre fin aux jours de leurs propres enfants, dans l'indifférence la plus totale.

Elle n'avait fait que suivre désespérément les instructions d'un fléau, ce fléau qui avait été sa seule et unique compagnie durant toutes ces années. Enfin...

Elle ne savait pas. Elle ne savait plus. Qu'était-elle censée faire, à présent? Tout ce pourquoi elle vivait n'était rien de plus qu'un long et vicieux mensonge, qu'elle avait malgré elle alimenté jusqu'à aujourd'hui.

Que lui restait-il?

A cette question qu'elle avait posé à haute voix, avec les dernières forces qui lui restaient et que Kyûbi n'avait pas encore dérobées, Gojo ne prit que quelques secondes pour trouver quoi lui répondre. Comme si la réponse à cette question était plus qu'évidente.

-Si tu as besoin d'une raison de vivre, pourquoi ne pas tout simplement revenir sur le droit chemin, vivre comme tu le veux toi et pas les autres? Se débarrasser de cette saleté de renarde, arrêter les conneries et réaliser que beaucoup de personnes tiennent à toi, moi le premier?

Sous les rires de plus en plus forts de Kyûbi, Mirai entendit malgré tout la suite des paroles de son ancien collègue.

-Tu sais, Mirai. Je ne peux sauver que les personnes qui demandent à être sauvées. J'ai beau être le plus fort, je ne peux pas tout faire sans un minimum de volonté de ta part. Mirai... J'attends ta réponse. Veux-tu être sauvée?

Son œil noir d'encre, qui devenait progressivement bleu, laissa couler ses dernières larmes. Sa voix était à présent méconnaissable, les derniers fragments de son timbre de voix encore sous son contrôle étaient déformés par la douleur et la tristesse. Par son dégoût pour elle-même.

-Sauve-moi, je t'en supplie. Je ne veux pas vous faire plus de mal, je veux vivre. Je veux vivre avec vous tous, même si vous me haïssez, même si je ne le mérite pas. Je t'aime.

Elle avait toujours détesté Gojo. Car elle lui en voulait. Il était toujours gentil avec elle, même lorsqu'elle faisait de son mieux pour l'ignorer, malgré son objectif de lui faire subir ce que ses autres victimes avaient subies avant lui. Même maintenant, il ne pensait qu'à la sauver malgré ses nombreux péchés...

Ces meurtres qu'avait commit Kyûbi en son nom. Il était tombé amoureux d'un monstre à l'apparence humaine. Et pourtant, même en sachant cela, il ne comptait toujours pas renoncer à elle.

Elle en voulait à Gojo d'être lui-même, l'homme qu'elle avait appris à connaître depuis tout ce temps. Elle lui en voulait d'avoir réussi à lui voler son cœur, malgré tout ce qu'elle avait pu dire ou faire.

Elle ne pouvait plus le nier encore davantage. Elle était amoureuse de cet homme.

Parmi tous les mensonges qu'on lui avait racontés, la promesse de Satoru était la plus brillante dorénavant, dans son esprit dévasté et dorénavant plongé dans l'obscurité. Et si cette promesse se révélait elle aussi n'être qu'un tissu de mensonges, elle n'avait au final plus rien à perdre de toute manière.

On l'avait tant de fois trompée sans même qu'elle ne s'en rende compte, alors elle n'attendait plus rien de personne à présent. Mais, elle voulait garder espoir. Même si les choses tournaient au drame, elle voulait s'accrocher à ce dernier rayon d'espoir appelé Satoru.

Elle tendit la main, le seul membre qu'elle pouvait encore bouger, en direction de l'homme qu'elle aimait, dans l'espoir que celui-ci ne la saisisse et vienne la libérer, enfin.

Mais elle ne pouvait luter plus longtemps. Son corps ne lui obéissait à présent plus. Ses yeux d'encre étaient à présent devenus entièrement bleus, signe que c'était dorénavant la kitsune qui était maîtresse des lieux.

Comme cela avait été le cas durant toutes ces sinistres années.

-Voilà, on est débarrassés de la petite geignarde! ria Kyûbi de sa voix au timbre particulier. Mais ne vas pas t'imaginer des choses, Satoru. Mon objectif reste le même: tuer les exorcistes pour ne plus jamais craindre d'être scellée, et bien entendu toi le premier... Le plus problématique. Après ça je pourrai pleinement profiter des joies d'enfin avoir un corps, après toutes ces décennies, et sans personne avec qui le partager... Je suis certaine que cette chère Junko... Oups, Mirai! N'y verra pas d'inconvénient. De toute manière elle n'aura pas son mot à dire.

À présent que Mirai n'était plus là, Gojo sentait une rage sourde poindre en lui, à la vue de cette raclure qui avait un jour abusé de la naïveté et de la détresse d'une simple enfant.

Cette enfant qui avait un jour dû abandonner tous ses rêves sans le vouloir et qu'il comptait bien sauver, et cela à tout prix.

-Essaye donc de me tuer, Gojo Satoru. Tu ne voudrais tout de même pas achever de tes mains ta propre collègue? Le baiser que tu m'as fait cette nuit-là ne signifiait donc rien? 

A cette phrase emplie de fausse tristesse et de malice de la part de la renarde, qui faisait mine d'être extrêmement blessée par les propos de Gojo, celui-ci n'avait cependant pas envie de lui répondre en riant. Seulement, avant qu'il n'ait pu faire un quelconque geste, il remarqua quelque chose qui lui fit écarquiller les yeux sous son bandeau.

-Pourquoi pleures-tu, dans ce cas?

C'était vrai. Kyûbi pleurait. Ou du moins celle qu'elle avait possédée ; signe que Mirai n'était pas loin malgré tout ce que sa geôlière pouvait dire. Il n'était pas trop tard pour la sauver des griffes de la kitsune.

-Putain, elle est encore là cette geignarde? grogna cette dernière en se giflant le visage. Mais ça prouve bel et bien ce que je disais: tout ce qu'elle sait faire, c'est pleurer. Comment as-tu fait pour tomber amoureux d'une telle ratée ? Toi qui te prétends le plus fort?

Ce fut la goutte d'eau de trop pour l'homme aux cheveux blancs.

L'instant suivant, son poing chargé d'énergie maudite, alimentée par sa rage, s'abattait sur la joue de la renarde.