Jujutsu Kaisen - Satoru x OC // A Reason To Stay

Acte XVII

Elle était morte de rire. Jamais elle n'aurait cru que sa "collaboratrice" se fasse avoir aussi facilement. Beaucoup trop facilement. Qu'elle était stupide, cette gamine.

Rester cachée jusqu'à présent s'était révélé bénéfique, finalement. Tout cet ennui allait très sûrement être récompensé à la hauteur de ses espérances et de ses attentes.

Sa collaboratrice était pourtant la première à affirmer qu'elle pouvait se débrouiller seule, mais il n'en était en fait rien. Sans elle, elle ne pouvait strictement rien faire à part brasser de l'air en vain. A peine capable de maintenir l'illusion qu'elle maîtrisait la situation et qu'elle savait ce qu'elle faisait.

Junko, sans elle, n'était rien. Hier, aujourd'hui et encore demain.

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-Je suis sincèrement désolé, reprit le bonze maintenant dépourvu de son apparence humaine. La vérité est que nous sommes à l'origine des fléaux qui se trouvent dans les alentours, que nous utilisons pour chasser des humains et pour nous les ramener... Seulement, nous n'avions absolument pas prévu que des exorcistes arriveraient pour les tuer malgré nos précautions pour être discrets, alors nous avons prit la décision de tenter le tout pour le tout.

Toujours vêtu de ses vêtements de prêtre, le visage du vieillard était à présent couvert de poils blancs, avec par endroits du roux, accompagnés de ses yeux d'un bleu saisissant. Ses petits-enfants étaient à ses côtés, leurs pattes poilues accrochées à la taille de leur grand-père, qui regardaient Junko et ses camarades en se léchant les babines, révélant une bouche pleine de crocs affamés.

-Nous vous avons attirés ici en vous demandant votre aide, car nous savions que c'était la seule solution pour vous immobiliser totalement... Le thé que vous avez bu a été mélangé avec un peu de mon sang, je peux ainsi faire de vous ce que je veux... Comme vous immobiliser, par exemple. Mais je ne vais pas vous tuer, rassurez-vous.

-Grand-père! gémit le petit garçon en tirant sur la manche du vieillard. J'ai faim! Ça fait des semaines qu'on a rien mangé...!

Sa sœur vint renchérir aussitôt, des larmes se formant aux coins de ses yeux bleutés, tandis que son grand-père venait leur caresser la tête doucement.

-Je sais, c'est pour bientôt mes petits. Messieurs et mesdames les exorcistes, nous allons à présent extraire vos âmes de vos corps afin de pouvoir nous sustenter et ainsi pouvoir survivre. Une fois que cela sera fait, vous ne vous souviendrez plus de rien et nous vous laisserons repartir... Mais seulement vos corps bien entendu. Comme toutes les personnes avant vous.

Le vieux bonze claqua une nouvelle fois des doigts, et une douleur atroce irradia alors dans chacun des élèves et de leurs professeurs, Junko la première. Elle se sentait comme séparée en deux, comme si l'on arrachait une partie d'elle-même. Ce qui n'était pas seulement une image.

Mais elle ne pouvait absolument pas crier. Elle état condamnée à supporter cette douleur intenable en silence, son regard figé planté de celui de ses élèves, et celui de Gojo également. Ils avaient tous été beaucoup trop imprudents, et s'étaient laissés bernés par ces trois fléaux de rang supérieur.

Ils n'avaient pourtant aucune énergie maudite anormale qui irradiaient d'eux! Comment avaient-ils fait pour se cacher de la sorte, que ce soit de leurs pouvoirs jusqu'à leur apparence? A quel point étaient-ils puissants, au juste?

Bordel, tout était de sa faute! Si elle avait été plus attentive, si elle avait correctement fait son travail, rien de tout ceci ne serait arrivé...!

N'est-ce pas pas justement ce que tu voulais, petite mademoiselle...? Arrête de te mentir à toi-même.

Elle n'avait même pas la force de repousser la voix moqueuse dans son esprit, tellement elle était malmenée par la douleur et les remords. Elle ne savait absolument plus quoi faire.

Elle ne savait même plus qui elle était.

Au-dessus de leurs corps allongés à même le sol, de petits boules enflammées, de couleur bleue, semblaient comme flotter, et gonflaient à vue d'œil. Les flammes sortaient de leurs corps inanimés et rendus incapables de crier leur douleur, et venaient grossir cette espèce de brasier bleu.

Junko les reconnu alors presque aussitôt. Ce n'étaient pas n'importe quelles flammes...

C'étaient des fragments d'âme. Les fragments de leurs propres âmes, qui quittaient leurs corps sous l'action du vieux bonze. S'ils ne se dépêchaient pas de trouver une solution, ils connaîtraient un sort pire que la mort: leurs corps sans âmes seraient condamnés à errer dans le monde des humains, sans que personne ne se rende réellement compte de ce qu'il leur était arrivés.

A cause de ce vieux bonze, au pelage blanc clairsemé d'orange, et à ses petits-enfants entièrement roux. Qui avaient abandonné leur apparence humaine pour revêtir leur forme originelle.

Celle de renards aux yeux bleus surnaturels, qui trépignaient d'impatience à l'idée de pouvoir manger quelque chose. De surcroît, cela faisait un long moment qu'ls n'avaient pas pu prendre un repas digne de ce nom.

Un nom vint à l'esprit de Junko, le nom que l'on donnait habituellement à ce genre de fléau de classe supérieure. Un Hakuzôsu. Un renard qui prenait forme humaine, bien souvent celle d'un bonze, afin de chasser leurs proies et ainsi se nourrir.

Et, aujourd'hui, c'étaient Junko et ses camarades qui allaient leur servir de repas.

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Elle était lasse. De toute évidence, cette chère Junko allait avoir besoin d'un coup de main... Encore une fois. Si ce n'était grâce à elle, jamais sa collaboratrice n'aurait réussi à devenir exorciste. Elle était beaucoup trop faible. Ce n'était pas avec ses maigres compétences de base qu'elle aurait pu passer ses examens qui lui avaient permis de passer exorciste de rang un.

Mais, elle avait quelque chose qui en valait la peine cependant... Si elle ne voulait pas perdre bêtement le fruit de toutes ces années de travail, elle allait devoir l'aider un peu... Elle verrait ensuite si cette gamine parvenait à se débrouiller seule pour terminer le travail, ce qui l'étonnait fortement néanmoins.

Junko avait de la chance, cependant: l'ennemi n'était pas n'importe qui... Et les battre serait sans nul doute un véritable jeu d'enfant... Mais elle avait envie de la voir se débattre un peu avec ses capacités limitées...

Après avoir retiré toute trace du breuvage empoisonné qu'elle venait de boire, celui que le vieux prêtre avait donné à leur petit groupe, elle laissa les rênes à sa collaboratrice, préférant regarder le spectacle et s'en délecter.

Et, justement, le spectacle en question venait tout juste de commencer. Il était temps de passer aux choses sérieuses, et de montrer à ces renards de bas étage qui commandait ici bas.

Ils allaient avoir droit à un avant-goût de l'enfer.

Elle laissa un sourire étirer ses lèvres, découvrant une rangée de dents acérées, prêtes à bondir sur leur proie. Mais elle devait se montrer patiente.

Ce serait bientôt à son tour d'entrer en scène.

Joue pour moi, mademoiselle la petite menteuse... Mademoiselle la petite ingrate.