Le vent souffle noir sur les vagues,
elle atteint mon cœur par ses dagues.
J'écoute vaguement cet acouphène
qui gonfle le voile d'une barque vendéenne.
La nuit tiède plante le décor voilé
sur ce fonds de belle nuit étoilée.
La flamme de la bougie éclaire
la beauté de ton visage stellaire.
Sur toi perle cette belle lumière lunaire
posant sur toi son regard tutélaire.
La viole sacrée joue sa propre musique
avec son impact doux, si chimérique.
Le souffle de la bougie tremble,
des anges nous regardent, ensemble.
La nuit protège de sa lumière olive
le plafond noir soutenue par ses solives.
Dis-moi, pourquoi donc décaler
A plus tard cette nuit déjà entamé ?
Laisse-moi caresser, chérir, écarter,
le peignoir-voile de tes cheveux dorés.
Je voyage tôt, ce surlendemain,
par le froid hivernal voilé du matin.
Mon départ crée chez toi une ordalie
Vécue par toi, mal réveillée, seule au lit.
La nuit olive s'estompe dans le brouillard,
Je suis comme emporté par ce corbillard.
Mon matin a été violé et moi je râle,
je me trouve comme dans un état féral.
Le feu sacré ne me chauffe plus,
sans toi je suis un voile de neige fondu,
sans toi je ne trouve pas ma place,
comment imaginer devenir de glace ?
Je compte les minutes, les nouvelles :
scrutant à l'horizon la voile d'une caravelle.
Sans toi je n'ai plus ce doux dealer
de la douce drogue de tes couleurs.
