Entre eau et ciel : la terre.
Dans les rochers, des artères,
des minerais brillants du soleil,
dorment d'un profond sommeil.
Dans le pâturage alpins des vaches
s'allument des belles bourraches,
et au-dessus, sur la paroi rocheuse
les chèvres vaquent, vigoureuses.
Entre jour et nuit : le son.
La nuit arrive comme un souci
elle est éteinte, elle balbutie
sous la rivière étoilée céleste :
ce manteau blanc et noir funeste.
Ici débute le bal du jour :
des coups de foudre labourent
les roulements des tambours.
Entre pierre et roches : l'eau infime.
Une rivière traverse entre les cimes,
elle les sépare depuis des millésimes
à coup de larmes, scissures et fissures,
à force du murmure qu'elle susurre.
Entre ses traces se forme un réservoir,
un miroir sous un tableau noir,
pimentée d'un accent d'étoiles.
Entre terres et eaux : le lac.
Des bandes de roseaux en plaques,
posés sur l'eau, et des droites, des lignes :
une rive, le ciel, entre eux, des cygnes.
Les larmes tombées du ciel
offrent des éclairs, des étincelles,
leurs lignes verticales tristes
nous montrent un futur cubiste.