Je regarde de par la fenêtre
et j'observe dans la rue ce hêtre
qui a gardé encore sa robe d'espoir
sans revêtir la couleur de la poire.
Cette plante, qui a gardé sa couleur verte,
de ses feuilles, elle est encore couverte,
les miracles de l'automne ne la touche pas,
mais tôt ou tard, elle succombera.
Je contemple, assis dans mon fauteuil
et j'imagine le deuil écarlate de son orgueil
qui tente de résister à la magie de cette fée :
elle se fera quand même, de sang et or, coiffer.
Lorsque arrive le chagrin jaune et pourpre,
celui des pommes, des raisins et des courges,
sur les collines bigarrées dessinées en octobre
la fin de l'année s'avance de manière sobre.
Si le printemps est magnifique, primevère,
l'automne se doit de revêtir la couleur des piverts
et moi, chaque jour et chaque semaine
je produis une fleur et un poème.
Et qui sait ce qui va se passer d'autre ?
Une rencontre avec toi, mon apôtre ?
Bientôt, je vais fredonner avec les forêts
où l'hiver achèvera les feuilles avec son couperet.
Assis dans le fauteuil, je regarde de par la fenêtre
et j'observe le temps, mon maitre, mon traître,
qui sans encombre, inexorablement
aura raison de l'arbre et de ses tourments.
Mes yeux se pose à nouveau sur cet arbre,
qui devient un nuage coloré, puis juste glabre,
insoutenable et insupportable, jailli de mon cœur
une pensée pour toi, chanté par les arbres, en chœur.